Décembre 2016

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Ascèse




Jeudi 29 décembre 2016


J'ai fait les comptes : en 2015, 39 entrées ; seulement 27 en 2016, y compris celle-ci. Soit à peine plus de deux par mois, en moyenne. Je suis loin de l'époque faste durant laquelle j'écrivais plusieurs fois par semaine. C'est plutôt réjouissant : je ne ressens plus le besoin de m'épancher.

Cette fois je ne chercherai même pas à répondre à la question du "pourquoi je continue". J'écris quand ça me chante. Comme si je donnais des nouvelles à qui me lit encore. Qui me lit ? Je l'ignore et c'est très bien comme ça. Une cinquantaine d'abonnés sont destinataires de mes avis de mises à jour, mais certains ont peut-être changé de boite mail. Peu importe.

En cette fin d'année je me suis demandé quel bilan je pourrais faire des 365 jours écoulés. Spontanément pas grand chose ne m'est venu en tête. J'ai vaguement pensé au contexte international, sans me souvenir de fait particulièrement marquant. Le lot habituel de guerres et autres vilennies humaines. Dans ma vie personnelle, pas de faits saillants non plus. Pas de grand voyage, cette année. Pas de rencontre marquante. Une année plutôt calme, en somme. Pourtant, en parcourant quelques pages de ce journal j'ai retrouvé les préoccupations d'il y a quelques mois. Notamment une très vague tentative d'élargissement de mon périmètre d'exploration relationnel, en allant farfouiller du côté des sites de rencontre, l'été dernier. Tout cela s'est soldé par un total désintérêt pour cette approche soit disant "facile", de la rencontre. Je n'ai ressenti aucune émotion, aucune attirance significative, si ce n'est envers le processus d'attirance lui-même... qui s'est révélé être plutôt frustrant. Rien à attendre de ce côté-là. Si bien qu'après quelques semaines j'ai renoncé, abandonnant l'idée de la moindre rencontre "volontaire". Si un jour quelque chose devait se produire, il me sera bien temps d'agir en conséquence. Autrement dit, je conforte mon statut de pseudo-célibataire. La relation de non-couple que je vis avec Artémis, toute particulière qu'elle soit, assurément non-amoureuse, semble répondre à une bonne part de mes désirs relationnels. Pour la part manquante... je laisse à la providence le soin d'y pourvoir. Ou pas.

Bien sûr il demeure en moi quelques rêves de proximité affective, émotionnelle, intellectuelle, sensuelle, idéalement partagés au sein d'une rencontre lumineuse... mais je n'ai pas besoin de cela pour être heureux. Imaginer que cela se (re)vivra un jour semble me suffire. Il y a peut-être un certain plaisir dans l'ascèse.






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Tout un univers




Samedi 31 décembre 2016


Une émission de France-culture entendue ce matin, centrée sur l'amour à deux, à partir d'un roman qui m'a paru intéressant : Les deux pigeons. Quelques idées retenues : l'amour demande une compétence.
On l'apprend à coups d'essais et d'erreurs. Il ne se construit pas que dans les moments de forte intentité, rares par nature, mais aussi dans les moments de partage à faible intensité. Il était aussi question de réciprocité, de désamour...

Rien de vraiment nouveau. De toutes façons ce n'est pas d'actualité pour moi. Plutôt un rappel des temps anciens. Une autre époque.

Je remarque quand même que lorsque je pense "amour", mes pensées s'orientent systématiquement vers ma grande aventure avortée, indéniable pivot de mon existence. Autant ma vie de couple est sagement passée dans l'histoire, autant la relation forte et prometteuse, sabrée dans le vif, hante encore mon esprit. Sans doute davantage que ce que je veux croire. Ou faire croire. Tant de questions se sont ouvertes, restées en suspens ; tant d'énigmes restent inexpliquées. Pour le "chercheur de sens" que je me sais être, l'acceptation de l'irrésolu ne va pas de soi. Cela reste comme une aspérité qui accroche la pensée à la moindre sollicitation. Comme un relief qui attire le regard. Un bouton sur la peau.

Sauf que ce bouton est celui qui ouvre la porte de tout un univers.










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