Juin 2016

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  Saveurs de l'existence




Vendredi 3 juin 2016


Ayant payé pour accéder pendant un mois à toutes les fonctionnalités d'un site de rencontre, mais ayant mal lu les délais de désinscription, j'ai été obligé de débourser pour un mois de plus. Qu'à cela ne tienne : l'expérience allait n'en être que plus significative. Enfin parvenu au terme des deux mois, avec visites quasi-quotidiennes, je peux dresser un petit bilan.

En termes de chiffres il est vite établi : un seul contact. Après une dizaine de mails assez conventionnels et quelques (longs) sms échangés... j'en suis parvenu à la conclusion que je n'étais pas suffisamment stimulé pour poursuivre. J'en ai bien sûr informé mon éphémère correspondante, avec toutes les précautions recquises, et nous en sommes restés là.

Simultanément j'ai reçu d'autres sollicitations, mais sans donner suite à aucune. Pas inspiré ! Ni par les quelques lignes de présentation, ni par les photos. Non qu'elle ne présentassent aucun attrait, mais rien de suffisamment stimulant. Bref : manifestement je ne suis pas désireux de me lancer dans la moindre amorce relationnelle par ce moyen.

Par contre le bilan personnel n'est pas sans intérêt puisqu'il m'éclaire sur mes motivations (ou non-motivations, en l'occurrrence...). D'abord un paradoxe : je cherche quelque chose... mais ne veux surtout pas me sentir "pris au piège" d'une amorce relationnelle qu'il faudra ensuite couper dans la douleur. Avec mon seul contact, à chaque fois que je posais le moindre élément qui permettait d'engager quoi que ce soit, je pensais en même temps au désengagement qui, très probablement, surviendrait tôt ou tard. L'idée de mettre fin était déjà là... Pas vraiment motivé, le gars.

Alors, plutôt que chercher quelque chose, comme je le croyais, je subodore maintenant que je suis dans la posture de celui qui, le museau frémissant, humerait l'atmosphère pour sentir s'il n'y aurait pas quelque chose de bon (à vivre). La logique est différente : je n'ai pas "faim", je ne suis pas "en manque". C'est juste que je ressens le désir de goûter l'existence avec les saveurs qui me sont accessibles.

Actuellement ma vie me convient bien. L'équilibre
entre travail et liberté me satisfait. Celui entre solitude et relations est, globalement, correct. Il n'y manquerait qu'un peu de ce "stimulant" qui rend la vie plus pétillante. Un peu... d'émotions, aussi. Quelques douces vibrations ne seraient pas malvenues.

Mais ai-je envie de risquer de compromettre la stabilité actuelle ?







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Rêvélation



Mardi 7 juin 2016


« J'entre dans la pièce où tu es assise, tranquillement occupée devant ton ordinateur. Je me dirige vers toi et tu lèves le regard en souriant. Confiante, réceptive. J'approche ma main de ton visage, caresse délicatement ta joue, remonte jusqu'à la tempe, atteinds la naissance de tes cheveux. Tu es accueillante. Sereine. J'approche mon visage du tien, porté par une infinie tendresse. Je sens la douceur tiède de ta peau. L'inspire. Je la reconnais. Tu laisses mes bras t'envelopper. Fermant les yeux je respire ce moment de grâce et de volupté. Je t'aime...

Je sens mon désir s'éveiller. Le repousse : l'instant est à l'ivresse de douceur. »



Transition ouatée. L'instant d'après j'émerge du sommeil. Le rêve est tellement proche que ma pensée consciente y reste fermement accrochée. Un sentiment de plénitude m'habite. Je lui accorde toute la place nécessaire. Je sais, maintenant avec certitude, que le souvenir de l'amour est resté en moi. Il est là, enfoui mais intact.

Bonheur.

Bercé par tant de douceur je me prépare machinalement. Le réel me semble terne. Raide. Rugueux. Le paysage de mon trajet quotidien défile en silence sans que j'y porte intérêt. Ma main caresse ma joue. Réminiscence. J'ai des envies de fuite.
Ne pas aller travailler aujourd'hui. Rester dans le bain de douceur aussi longtemps que possible.

Gratitude.

Le rêve, pourtant très court, m'imprègne et me travaille en profondeur. J'ai l'impression d'émerger d'années de pensées bloquées. Comme une lucidité qui se serait soudainement libérée. Je pensais ne plus pouvoir définir l'amour et maintenant je sais que je n'ai rien oublié des sensations qu'il procure à l'être tout entier. On sait quand il est là. Indubitablement.

Un rêve révélateur. Une rêvélation...





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Le pouvoir des rêves




Les rêves ont-ils un pouvoir ? C'est ce que je suis porté à croire en constatant les effets de quelques uns d'entre eux sur mon parcours de vie.

Vers l'âge de trente ans je me mis à faire une série de rêves récurrents, très espacés dans le temps. Pas le même rêve, mais une suite de rêves, avec évolution continue des situations. Centrés sur une figure emblématique de ma vie amoureuse adolescente, ce qui me marqua fut leur puissance évocatrice. Elle était telle que je la sentis agir concrètement sur mes pensées éveillées. Ces rêves étaient tellement "vivants", tellement incarnés, que leur répétition me poussa à y porter attention. C'est un peu comme s'ils me délivraient un message que je ne pouvais que suivre si je voulais rester cohérent et lucide sur moi-même. C'est ainsi que j'en vins à reprendre contact avec mon premier amour, resté suspendu dans l'inachevé sans même avoir été déclaré. Ma démarche parut bizarre, certes, mais ne le fut pas tant que ça puisqu'elle aboutira finalement à me libérer totalement d'une emprise amoureuse anachronique.
En quelque sorte j'avais répondu consciemment aux attentes exprimées oniriquement par mon inconscient.

Les rêves ne cessèrent pas immédiatement mais continuèrent à évoluer, m'indiquant une acceptation douce et la fin des questionnements restés en suspens.


C'était il y a plus de vingt ans et, depuis, ce phénomène étrange ne s'était plus reproduit.

Jusqu'à ces derniers jours, comme je l'ai précédemment relaté. C'est une tout autre partie de ma vie amoureuse qui est cette fois concernée mais, de nouveau, un rêve a eu une forte imprégnation sensorielle. Puissamment "réaliste", il a influé sur ma conscience. Avec une structuration différente, toutefois, puisque la tonalité générale était une grande douceur. Il n'y a pas eu sensation de frustration, de réponse attendue, de questionnements en suspens. Au contraire, c'était une impression de complétude. Presque de béatitude. Quelques dizaines de secondes de perfection, de délivrance, de bonheur instantané.

Tout cela n'a été qu'un rêve et pourtant ses effets se sont prolongés, sans altération aucune, dans ma perception consciente. Un peu comme si j'avais vraiment vécu ces instants-là. Étonnantes sensations...

Sans chercher à interpréter ce qui m'a immédiatement paru très clair, j'en déduis que mon esprit est en paix. S'il y avait un signe à retenir ce serait bien celui-là. Confirmation, si besoin en était, de ce que je perçois depuis pas mal de temps.

Mais ce qui me paraît encore plus significatif c'est d'avoir retrouvé des sensations "oubliées" ! Comme si, par le rêve, j'avais pu reprendre contact avec une part enfouie faute d'avoir été sollicitée. Les sensations étaient intactes. Les gestes, la tendresse, le contact de la peau, se faisaient dans un irrésistible élan... d'amour. Un terme que je n'emploie plus guère, hormis pour théoriser autour, de loin et avec des pincettes. Or là j'ai vraiment ressenti une attraction émotionnelle et profonde, enveloppante, telle que je l'ai connue jadis. Et que je n'ai plus que fugitivement entraperçue depuis.

Qu'en conclure ? Pour le moment, rien. Je ne fais que constater et en garder trace.




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Interprétation d'un rêve




Lundi 13 juin 2016


Le rêve est une émanation de l'inconscient. La "voie royale" pour explorer les territoires obscurs de la psyché, aurait dit le bon docteur Sigmund. Sauf qu'il faut toujours passer par un processus conscient pour amener au jour ce qui, précisément, se cache et a de "bonnes raisons" [autoprotectrices] de le faire.

Quels éléments significatifs puis-je observer dans mon rêve-révélation ? La pièce dans laquelle cela se déroulait, les objets présents, les postures, les mouvements ? Peut-être. Les personnages et leurs attitudes ? Sûrement ? Les sensations ressenties, l'atmosphère générale ? Certainement. Mais pour explorer vraiment il faudrait que je fasse appel à un psychanalyste. N'en ayant pas sous la main je me contenterai de l'autoanalyse, avec toutes les lacunes qu'elle présente. De toutes façons la structure du rêve était simple et un message s'est immédiatement imposé. Un seul, qui persiste dans le temps et que je vais donc retenir : « mais oui, bien sûr, l'amour c'est ça ». Le "ça" en question étant un ensemble de sensations que j'associe à une grande douceur (mot-clé).

Le personnage destinataire de cet amour ne me semble pas être essentiel : il provient du passé et n'est donc que support à la mémoire sensorielle et émotionnelle, affective. Je l'identifie clairement, bien sûr, mais je sens qu'il n'a que peu d'importance dans la "révélation".

La situation rêvée, en revanche, faisait intervenir un élément supplémentaire à la douceur ressentie : réconciliation. Il m'apparaissait avec évidence que toutes les vieilles histoires n'avaient plus d'importance. Le passé était accepté, pardonné. Je me sentais accepté, accueilli. Le personnage féminin était plutôt passif... mais accueillant. Me laissant agir (ou se laissant faire). Cette dimension du rêve, je la considère comme parallèle. Elle tient du mythe, du fantasme de réconciliation. Une part qui ne dépend pas de moi et pour laquelle je demeure impuissant. Je la laisse donc de côté pour me concentrer sur l'essentiel : cette idée d'amour enveloppant, tendre et bienfaisant.

Pourquoi est-ce important ? Parce que l'amour... je n'ai plus voulu en entendre parler [façon de parler...]. Je l'ai rayé de mon imaginaire pour une durée indéterminée. Je n'en voulais pas ! D'ailleurs je disais ne plus savoir ce que c'était : trop de possibilités d'interprétation autour de ce concept. Oui, l'amour était devenu un concept pour moi. Un sujet d'observation, lointain, détaché. Parce qu'encore trop "habité" d'une expérience fort malheureuse. L'amour c'était au passé. Au présent c'était... compliqué, pour ne pas dire impossible. Quant au futur, ce serait pour plus tard. Bien plus tard. Et tant pis si la vie passait, et mes belles années avec !

Or mon rêve a agi comme un déclic. En me remettant sensoriellement en situation de pouvoir offrir mon amour sans qu'il me soit refusé ; en voyant mes élans de tendresse amoureuse acceptés, et avec le sourire. Oui, il aura suffi de quelques dizaines de secondes de rêve pour que je reprenne contact avec cette douceur de la réciprocité amoureuse. Et qu'est-ce que c'était bon !

Depuis le rêve j'ai repensé à des situations vécues comparables. Plusieurs me sont revenues en mémoire. Je me suis alors rendu compte qu'à l'époque ces sensations nouvelles [étonnant, pour quelqu'un qui avait pourtant déjà connu le grand amour...] étaient tellement époustouflantes et sidérales que j'étais incapable de les vivre pleinement. C'était trop grand pour que je les reçoive. Ça débordait de ma capacité à les ressentir. Énorme ! J'étais dans un état de saturation émotionnelle. Et c'est à ce moment-là que j'ai réalisé que je découvrais un univers auquel je ne pourrais plus renoncer.

Ce que le rêve m'indique, selon l'interprétation que j'en fais aujourd'hui, c'est que je suis prêt à m'ouvrir de nouveau à l'amour [yeaaah !]. Pas l'amûûûûr amoureux-bêta, mais quelque chose plus en rapport avec les sensations-émotions, les pensées concordantes et ce je-ne-sais-quoi qui rend l'attirance évidente. Sans se poser de questions sur la réalité des sentiments. En même temps je réalise que mes récentes tentatives pour répondre à une envie de "quelque chose" d'indéfini, en allant fureter passivement sur des sites de rencontre, étaient sans doute un signe précurseur. En quelque sorte le rêve me confirme que ce n'est pas dans cette direction que je dois chercher (ça c'est moi qui le déduis), parce qu'il y a fort peu de chances qu'une présentation écrite et une photo me séduise [quoique, au vu de mon passé...].

Ce qui est clair, maintenant, c'est que je peux de nouveau me projeter vers des dimensions de rencontre dont j'identifie clairement les attraits spécifiques.




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Continuer



Jeudi 16 juin 2016


Jamais je n'oublie que ce journal est "ouvert" au public. Par contre j'ignore par qui il est lu, hormis lorsque je reçois un message en attestant. Il y a bien une liste d'abonnés, parfois très anciens, mais rien n'indique qu'ils sont restés lecteurs. Et comme je n'ai plus de rapports statistiques, je n'ai aucune idée du nombre réel de visites.

Il n'empêche que l'accès est libre et que quiconque peut arriver ici, ou suivre discrètement l'évolution de mon parcours de vie...

Quand j'y songe, je me dis que c'est un peu bizarre cette expression publique de sujets personnels, qui s'étire depuis des années. Mais après tout la démarche est toujours la même, depuis le premier jour. Je ne sais pas trop pourquoi je continue, mais je le fais.








Mois de Juillet 2016