Décembre 2015

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  Propulsion à un coup




Dimanche 20 décembre 2015


Ma capacité à aller vers l'autre est une propulsion à un coup : pour aller plus loin j'ai besoin d'un retour encourageant. Je fais volontiers le premier pas mais le second et ceux à suivre dépendront totalement de la réponse. Qu'elle soit ouverte et génereuse, enthousiaste, et je pourrai poursuivre dans cette voie. Mais qu'elle soit minimaliste, restreinte, bourrue, un peu froide, et je n'irai pas plus loin. Figé, je ne saurai plus comment réagir. Je fonctionne ainsi pour le premier contact, mais aussi pour les suivants, indéfiniment. J'ai besoin de sentir que l'autre apprécie l'échange avec moi. Que l'on y trouve mutuellement satisfaction.

Je crois que ce mode de fonctionnement correspond à la névrose qui m'habite : la crainte de ne pas intéresser l'autre (ou qu'il/elle se désintéresse de moi...). C'est un peu handicapant parce que je peux me trouver privé de ressort assez subitement, me trouvant dans l'incapacité d'aller de nouveau vers l'autre. Un mot un peu rude, un signe de mauvaise humeur, un silence inexpliqué... et me voilà inquiet. Le doute s'immisce. Je me sais très sensible aux signes d'intérêt ou de plaisir manifeste à être en relation. Et ce, même dans une relation qui dure depuis longtemps. En fait c'est indépendant de la qualité de la relation : j'ai systématiquement besoin de sentir que chacune de mes actions ou de mes paroles trouve un écho favorable. Sans quoi je me mets en retrait. En attente.

À partir de là, si l'autre ne revient pas vers moi, il peut me falloir du temps pour que ce soit moi qui le fasse. À moins que la colère d'avoir été malmené ne me donne une source d'énergie d'une autre nature !

Je constate cependant que, sans doute marqué par l'expérience, j'ai adapté mon potentiel relationnel aux signes de lien : tant que l'échange est fluide, plaisant, courtois, réciproquement apprécié, il dure. Mais que, pour quelque raison que ce soit, dans la tonalité des échanges ou leur l'espacement, je ne me sente plus "intéressant"... je n'insiste pas. Je reste là, en veille, prêt à répondre à une éventuelle sollicitation. Je suis devenu davantage "répondeur" que "demandeur".







Mois de janvier 2016