Avril 2009

Dernière mise à jour:vendredi 1 mai 2009 - Accueil - Message






Grosse fatigue


Mercredi 15 avril


Grosse fatigue aujourd'hui. Conséquence probable d'une semaine chargée, avec couchers tardifs après réunions et débats divers. Mais pas seulement. Lassitude générale qui n'attendait que sa goutte d'eau pour déborder. Fatigué de rencontrer, fatigué d'échanger, fatigué de ressentir, fatigué d'écrire. Fatigué de tout ce qui a pu faire la richesse de mon existence.

Fatigué de me rendre compte que tout cela ne mène qu'à des répétitions, reproduction des mêmes scénarios, similitude des rencontres.

Je suis injuste, je le sais.

Fatigué de rencontrer toujours les mêmes difficultés. Celles des autres, qui sont aussi les miennes. La finitude de nos possibilités de nantis préoccupés par leur nombril. Nos souffrances dérisoires, nos manques insignifiants, nos quêtes étriquées.

Fatigué du déterminisme qui conditionne nos pensées et abolit nos libertés.

Fatigué de séduire des femmes qui voient en moi je ne sais quelle image correspondant à leurs rêves. Fatigué, épuisé, d'avoir à résister à leurs tentatives de m'ouvrir le chemin vers un amour qui n'existe pas. Fatigué de dépenser une énergie précieuse à leur expliquer que je suis heureux seul et tient par dessus tout à le rester. Fatigué de voir leur tristesse, leur incompréhension, leur menace de tout laisser tomber là, simplement parce que je ne veux pas aller aussi loin qu'elles le désirent.

Fatigué, fatigué, fatigué...

Je ne peux plus aimer de cette façon.



[mis en ligne le 30 avril. Texte complètement caduc mais ayant mené à une prise de conscience et un nécessaire positionnement en matière de liberté]




Sincérité frelatée




Jeudi 30 avril


De temps en temps j'ai la tentation d'écrire. Ici. Réinvestir ce lieu d'épanchement, à l'écoute des confidences du moi. D'un moi authentique. Capter la voix du coeur et surprendre celle du ventre.

Je me suis baillonné. Jusqu'à quand ? À quoi sert un journal intime qui ne peut pas l'être ? Qui ne veut pas l'être. Je me sens... faux... à rester à la périphérie des choses. C'est de la sincérité frelatée que je livre.

Mon souhait de préserver des sensibilités, plus imaginées que réelles, me coince. Je commence à percevoir à quel point mon côté protecteur est une inclination dommageable. Une pente infertile.

Je travaille à modifier cela. Hors champ. Je vis des évolutions sans les décrire. Plutôt que raconter comment elles opèrent, agir. Cesser les diversions. Épurer.

Envie d'aller à l'essentiel.

Je ne raconte plus le détail de mon existence. Je n'ai plus besoin de cette béquille de compréhension. D'ailleurs je ne cherche plus vraiment à comprendre... j'accueille. J'accepte. Je reçois. Plus spontané, je reste pondéré. C'est ma signature. Je suis dans la retenue par prudence. Je connais mes sensibilités et ce qui pourrait me mettre en péril. Je me préserve de ce qui pourrait me nuire, sans me priver de ce qui peut me faire avancer. J'avance. Je vais au devant des situations... même si bien souvent cela consiste à accompagner un mouvement venu de l'extérieur. Accueillir les énergies désirantes et faire en sorte qu'elles ne se dispersent pas... sans pour autant les laisser m'envahir. Je veille à mon indépendance. Je me positionne, je déclare mes limites. J'exprime mes besoins... et j'en constate les effets.

Chaque jour je me sens plus libre et maître de mes choix. Des années de travail pour atteindre cette conscience... Il a fallu ce temps. Peu m'importe que je ne sois pas encore parvenu à l'état de libération auquel j'aspire : je suis sur le chemin et ça me suffit. Je me suis donné le temps, c'est la seule façon de changer en profondeur.

J'ai compris que mes désirs étaient bien là, forts et tenaces. Je sais devoir les respecter. Désirs que j'apprends à écouter et affirmer. C'est cette fermeté qui fait que l'on m'apprécie, à chaque fois que je la met en avant. Je n'ai rien à gagner à chercher à plaire : ce n'est pas moi.

Évidences, je le sais bien...






Mois de mai 2009