Août 2008

Dernière mise à jour:dimanche 31 août 2008 - Accueil - Message






De l'une à l'autre


Jeudi 14 août
(mis en ligne le 31 août)


Ah tiens... je reviens ici. Dans mon petit espace intime, là où je peux m'exprimer à l'abri des commentaires publics. Là où j'ai encore deux ou trois choses à dire. En ce lieu bien particulier qui tient à la fois du sanctuaire et de l'observatoire de mes tendances évolutives.

J'aurais beaucoup à dire. Trop pour avoir envie de le faire en détail. En fait... je me fiche un peu de décrire par quoi je passe et ce que je découvre. Je le vis et ça me suffit largement.

Tout ce que je peux dire c'est que je suis surpris de voir à quel point la vie est facétieuse. Surprenant de voir de quelle façon il faut faire des détours pour arriver là où, de toute énernité, on devait arriver.

Extrait de message : « Assez bizarrement, j'ai l'impression ( mais ce n'est qu'une *impression* ) à vous lire, kyrann et toi, que c'est toi qui joues maintenant auprès d'elle, le rôle que nathalie a joué ds ta vie au moment de votre rencontre ». C'est une amie qui m'écrit cela et je ne peux que reconnaître que ses impressions vont exactement dans le même sens que ce que j'ai observé.

Oui, c'est vraiment troublant de constater les ressemblances et similitudes qui peuvent exister. Tant entre les personnes qu'entre les histoires, opèrant de la même façon ou en sens inverse. Je n'essaierai même pas d'en faire un début de liste tant elle serait longue.

Les deux femmes se ressemblent étrangement sur beaucoup de points : idées, comportements, attitudes... et même physiquement. D'une certaine façon elles sont un peu « les mêmes », signe que ce type de personnalité me séduit. Abusivement on pourrait penser que c'est pour retrouver la première que je me suis approché de la seconde, mais la façon dont s'est déroulée cette nouvelle rencontre ne laisse aucune chance à une telle hypothèse. Non, c'est au contraire au fil de la découverte que j'ai constaté, assez stupéfait, une succession de ressemblances.

Sauf que je ne suis plus le même que lorsque j'avais rencontré Nathalie et que ma façon d'être en relation en est fort différente. C'est là qu'intervient le phénomène d'inversion dans la ressemblance. C'est à dire que je suis à la fois *différent face à la même*, et *le même face à la même* qui, de toutes façons, est différente de l'autre. Vous me suivez ? Je peux ainsi "corriger" des erreurs que j'avais faite et "réparer" mon mode opératoire, mais aussi mieux comprendre des réactions de Nathalie en étant devenu le même qu'elle.

C'est assez alambiqué, mais ce que je veux dire par là c'est que mon évolution des dernières années m'a mené à devenir une sorte de sosie comportemental de Nathalie. C'est à dire que me vois être parvenu à un certain nombre de ses comportements visant à l'autonomie affective. Tant ceux qui me séduisaient que ceux qui me faisaient souffrir... parce qu'alors je n'étais pas prêt à les vivre.

« Mais pourquoi parle t-il encore de Nathalie puisqu'il est dans une autre relation ? » vous dites-vous...

Ben oui, hein...

Et bien parce que, outre ces ressemblances que je décris, je me vois devenir bien malgré moi le bourreau de celle qui se trouve à la place peu enviable qui était la mienne il y a quelques années. Et ça, forcément, ça me pose un problème. Ou du moins, ça commence à m'en poser un... alors que je n'ai pas du tout envie que ça en devienne un.

Les alternatives sont vite vertigineuses ! Soit je pense à moi et je me préserve, "égoïstement", pourrais-je dire. Soit je pense à celle qui entre dans une souffrance... tout en sachant que sa façon de vivre l'histoire fait partie de son parcours évolutif, et que s'il doit passer par la souffrance et la difficulté, je ne pourrai pas faire grand chose qui puisse l'éviter sans me maltraiter. Dilemme, donc, mais qui ne se prolongera pas bien loin compte tenu de la connaissance que j'ai du parcours : je suis passé par là et je sais que rien ne pouvait me l'éviter. Je suis tel que je suis aujourd'hui parce que Nathalie m'a laissé vivre seul ma souffrance...

Loin de lui en vouloir, je sais maintenant à quel point cela a été formateur pour moi, et libérant. Je suis désormais libre d'attaches et libre de m'attacher. Il me semble avoir pris conscience de ce qu'est une relation saine et sans souffrance. Je me découvre avoir une sérénité qui me surprend, me voyant être devenu un autre. Je pense, ressens et vis les choses différemment. J'ai changé.

Je me sens prêt à être accompagnant, présent et patient, tout en sachant que je ne suis pas disposé à entrer dans un jeu mortifère que je ne connais que trop.

J'ai envie de vivre des relations saines, sereines, positives et simples. Je n'irai pas vers ce qui est inverse. Je ne suivrai personne dans un mal-être, ce ne serait pas rendre un service.

Je reste là, disponible, proche pour partager ce qui nourrit la relation, mais distant face à ce qui lui nuit. Pour moi c'est devenu très simple...

C'est comme ça que j'aime et comme ça que j'aime aimer.







Guérison




Dimanche 31 août


J'avais différé la mise en ligne du texte qui précède, pensant y revenir pour le compléter. Aujourd'hui je le retrouve, en partie dépassé. Je me suis contenté d'y apporter des modifications minimes.


Actuellement je n'ai plus vraiment d'inspiration pour ce journal. Respirerait-il en concordance de l'histoire qui l'a fait naître ?

Juste envie de dire qu'après six mois d'abstinence volontaire je suis retourné lire celle qui, jadis, écrivait avec enthousiasme et une agréable fantaisie. Celle qui, alors tellement vivante et facétieuse, aimait correspondre longuement avec moi. Je l'ai retrouvée là où je l'avais laissée cet hiver. Seules les saisons ont changé. Impression d'immobilisme.

Je n'ai pas ressenti d'émotion en la retrouvant, tellement différente de celle que j'ai connue. Et aimée. Tout juste une pensée muette et, à peine esquissé, un amical sourire mental teinté de tristesse. Un soupir d'impuissance. Depuis son renoncement, il y a... si longtemps [quatre ans, déjà] j'ai l'impression de l'avoir vue s'éteindre. Se neutraliser. S'étioler. Se recroqueviller.

[ma chère amie...]

Mais peut-être est-ce mon imagination qui m'égare ? Elle dit être heureuse... alors tant mieux.

Il y a quelques jours, lisant par inadvertance la file des commentaires d'un blog je suis tombé sur sa signature. Trace infime de son existence. Par hasard nous arpentons les mêmes lieux virtuels, sans nous dire un mot. Tellement loin de ce qui fût "nous".

Je trouve ça dommage, mais c'est ainsi.

Auparavant j'ai souvent eu envie de la recontacter, puis j'ai fini par ne plus rien tenter. Maintenant que le temps a passé, que les choses ont changé, que je me sens devenu proche de ce qu'elle était il m'arrive parfois d'y songer encore... mais il serait risqué de réveiller son ombre. La savoir vivante me suffit.

Je crois bien que je suis guéri.






Mois de septembre 2008