Janvier 2008

Dernière mise à jour:dimanche 15 février 2009 - Accueil - Message






Hésitations sans conséquence



Samedi 12 janvier


Hésitations face à ce journal, une fois de plus. Il y a quelques jours je me disais qu'il allait finir par s'éteindre, parce que le blog reçoit la plupart de mes réflexions. À d'autres moments je trouve que le blog ne me convient pas pour tout, et notamment pour ce qui m'est personnel. Alors je reviens vers la discrétion de ce journal.

Ici je me sens au calme. Il n'y aura pas de commentaire public, et moins de visites. C'est mon petit chez moi, tranquille.

Tenez, je vais vous faire une confidence, là, rien qu'à vous : après plusieurs semaines de tractations avec divers organismes, je me suis inscrit vendredi à la formation que j'avais en vue depuis quelques années. Yeaaaah ! Et bien voyez-vous, je n'ai pas envie de l'annoncer sur mon blog parce qu'immanquablement il pourrait y avoir des commentaires de félicitations en public, et que je ne le souhaite pas [mais en privé, ça me va, hé hé...]

Ceci dit... il se pourrait que j'en parle quand même sur mon blog dans quelques temps, pour contextualiser mes propos. Mais justement, c'est ça qui m'agace : je n'ai pas envie de parler de moi sur mon blog ! Je préfère avoir des propos "distants", que je crois plus appropriés à l'ouverture à l'échange que je désire proposer.

D'un autre côté j'aime bien l'esprit convivial qui fait qu'on se raconte les petits évènements de nos vies et qu'on se commente entre nous. Le "nous" étant ces personnes que je connais plus ou moins. Mais j'ai toujours des difficultés avec ce qui pourrait paraître excluant pour les gens de passage.

Bref : je n'ai toujours pas vraiment clarifié mon rapport au blog, et ce qui le différencie du journal. Parfois j'en arrive à hésiter, avant rédaction, sur le support qui recevra mes écrits.

Je me demande si un jour je réunirai les deux en un seul, si les deux vont continuer à cohabiter, ou si le journal finira par s'éteindre. Cela dit, ça ne m'inquiète pas le moins du monde...

Mais soyons clair : si le journal a perdu sa place prééminente c'est parce que l'expression libre y est devenue... disons... inappropriée. J'aurais eu beaucoup de choses à écrire, mais il était important que je ne le fasse pas. La non-écriture a fait partie intégrante de mon processus de maturation. J'ai senti qu'il fallait que je m'abstienne d'évoquer toute une part de ce qui me faisait grandir. J'ai pensé seul. Voila plusieurs mois que j'avance sans en écrire un mot, et c'est très bien ainsi.

Et puis je me dois de dire qu'il y a aussi un changement notable : je vais bien. Et même très bien ! Je sens que j'ai accédé à un niveau de sérénité qui me dispense de la nécessité d'écrire. C'est vraiment le signe que les choses ont profondément changé en moi. Et là encore, je crois que le fait de garder le silence a joué un rôle indispensable.

Bon... avec tout ça je ne raconte pas grand chose.







Auparavant je vivais en famille durant mes temps libres, et en solitaire durant mon travail. Maintenant c'est l'inverse. Je suis en contact quotidiennement avec mes congénères humains durant la journée, que ce soit au travail, en formation, ou en groupes de paroles. Il y a de l'échange, de la découverte, du partage. C'est riche et nourissant. Par contre, le soir et bien souvent le week-end, je retrouve ma chère solitude. Elle me convient bien.

En fait je m'adapte aisément aux situations. Je n'ai plus vraiment de problème à rencontrer des gens. Ma timidité est devenue très relative et, si je n'ai pas une grande aisance en toute circonstance, je suis loin d'être timoré. Je crois que je me place dans une bonne moyenne de participation. J'ai ma place.

Je crois aussi que l'on m'apprécie plutôt. Je ne me connais pas d'inimitiés et semble paraître suffisamment accueillant pour que l'on vienne vers moi. Et moi-même j'ose cette démarche vers l'autre. Il n'y a guère qu'en groupe informel que je deviens discret sur ma vie intérieure. Je ne parle pas trop de moi, ni de mon vécu. Il aura fallu trois mois pour que j'évoque mon statut de séparé avec ma collègue de travail. Pourtant nous avons des échanges assez riches sur nos ressentis, mais je n'avais pas abordé ce qui concernait ma vie privée. Je n'en voyais pas l'utilité, sans pour autant m'en cacher.

De même je ne parle pas, hors du cercle de mes lecteurs, de mon vécu sentimental des dernières années. D'ailleurs... je ne l'évoque pratiquement plus. Autrement qu'en filigrane, ça n'a plus la place d'exister. De toutes façons, c'est... indicible.

Indicible ?

Oui, indicible. Et je n'en dirais donc pas plus.

Ah ?

Ce n'est pas de ça dont j'ai envie de parler. Je voudrais plutôt écrire sur ma situation de célibataire solitaire.

Ça te pose problème ?

Absolument pas ! Au contraire, je réalise que j'ai toujours été assez solitaire. Et bien que désormais je travail en groupe, me forme en groupe, et investis des activités de groupe, je reste un solitaire. J'aime ces temps que je passe seul chez moi, ou à me promener dans la campagne. J'aime les autres... mais de loin. Oui, c'est ça : je reste à distance des autres. Soit en n'évoquant pas ma vie intérieure avec ceux que je fréquente de près, soit en ayant des contacts espacés avec les personnes avec qui nous partageons quelques confidences.