Mois de septembre 2000 - 1ere quinzaine


Ce mois ayant 24 entrées a été scindé en deux pour permettre un téléchargement complet. Cette première quinzaine compte 12 entrées, et vous pouvez lire cette page en étant déconnecté.


1 septembre 2000

 

Pendant deux ou trois jours je ne vais pas pouvoir écrire dans ce journal. Et je m'en sens coupable vis à vis de mes lecteurs. Grand tort de ma part!!

D'abord parce qu'ils sont peu nombreux (mais ça ce n'est pas une raison).

Ensuite parce que si je n'écris pas ils se douteront bien que c'est parce que je ne peux pas, ou éventuellement que je n'ai pas l'inspiration.

Et enfin parce que j'écris pour moi! Si je deviens dépendant de mes lecteurs ce n'est pas bon signe.

En fait, c'est toujours la même crainte: peur de décevoir, donc de "déplaire". Comme si je craignais que mes lecteurs disparaissent, lassés part mon silence. Comme si, maintenant que je les ai "capturés", "séduits" d'une certaine façon, ils pouvaient "m'abandonner" parce que je ne suis plus là.

Or je suis moi-même lecteur et je ne vais pas abandonner un diariste parce qu'il n'écrirait pas pendant quelques jours. Si je lis un journal de plus en plus épisodiquement, c'est parce que je ne trouve pas d'écho à mes pensées, ou que je sens la personne trop différente de moi dans sa façon de perçevoir sa vie.

 

Pas de doutes, mon manque de confiance en moi est toujours là! J'ai beau me sentir de mieux en mieux dans ma peau, je ne me libèrerais que très très doucement de toutes ces casserolles que je traîne depuis trop longtemps.

Donc, chers lecteurs du jour, si je n'écris pas... c'est que je ne peux pas :o)

Et je n'oublie pas mes lecteurs futurs, ceux qui liront les archives et ne remarqueront même pas que certains jours sont restés vides.

Je ne suis pas là pour remplir un contrat. Je ne peux et ne dois écrire que lorsque l'envie et la disponibilité pour le faire sont réunis. Que je me mette bien ça dans le crâne!!!

 
 

4 septembre 2000

Déçu

 

Impressions

Je tente une nouvelle façon de présenter mon journal:

Je sépare ce qui ne concerne que mes impressions sur les relations virtuelles du journal de vie. Chacun pourra suivre selon son interêt la partie qui l'intéresse, ou les deux.

Aujourd'hui, mes impressions sur les forums de discussion

 

23h45

Me voila avec un peu de temps libre, et surtout la disponibilité d'esprit pour écrire. Ce journal et les relations qui en découlent, s'ajoutant aux relations prééxistantes me prend beaucoup de temps.

J'essaie de m'astreindre à une entrée quotidienne, mais je m'abstiens parfois si je constate que je ne pourrais pas le faire dans de bonnes conditions. Astreindre ne signifiant pas que je me force, je l'ai déjà signalé.

Il est possible aussi que mon rythme se réduise un peu parce que je m'aperçois que l'écriture "ouverte" est un acte qui demande une certaine énergie. Déjà une heure d'écriture sur journal papier me laisse généralement "vide". Mais une heure ici laisse un sentiment plus durable de mise à nu. Souvent je me demande pourquoi je parle de telle chose. Pourquoi raconter mes doutes et leur origine? Pourquoi me dévoiler en confiance alors que je me sais vulnérable? Pourquoi en dire autant de mes tourments profonds à des inconnus?

Peut-être parce que les personnes qui m'ont écrit ont montré qu'elles étaient sensibles à ma démarche. Sans écho, je ne crois pas que ce journal aurait pris ce ton intimiste. Ce qui prouve bien, s'il en était besoin, que les lecteurs agissent sur l'écrivant. Sur moi, en tous cas. Non pas qu'il me demande telle ou telle chose, mais en fonction de leur sensibilité à certains sujets, je sens une voie à développer.

Je sais que je n'ai encore pas trouvé mon rythme de croisière. Je ne sais pas si j'en aurais un jour. Ma tendance naturelle me mènerait vers l'intime le plus secret, mais ça me fait peur. Si je dévoile toutes mes peurs, mes envies, mes fantasmes, qui serais-je?

Alors j'y vais doucement. Déjà je ressens parfois toute la journée les conséquences d'une écriture un peu trop audacieuse....

Ce week-end, j'ai réfléchi à l'amitié. Ma difficulté à nouer des relations d'amitié, comme ce qui se passe avec Inès me le démontre en ce moment. J'ai aussi pensé à ces "amitiés" qui apparaissent sur internet. Chat ou forums de discussion. Les récents évenements de la CEV me laissent une impression un peu amère. Une sorte de gâchis...

 

.... (soupir)... si je laissais ma pensée cheminer comme elle veut. J'aimerais tant en avoir le temps...

Mon ennemi: le temps.

 


5 septembre 2000

 

Comme je l'ai souvent écrit, les relations internet me prennent beaucoup de temps. Je commence à avoir des mails en retard... Forcément, avec des mails de plusieurs pages, il faut du temps pour répondre. Alors j'ai tendance à reporter (quand il s'agit de relations installées) pour répondre aux mails plus courts, ou plus urgents par leur actualité.

C'est ce que j'ai fait ce matin avec une diariste, en réponse à un mail sur le sujet évoqué hier. Et hop! une heure de passée.

A part pour le travail, ça ne me pose pas vraiment de problème. Je crois que ça fait aussi partie de mon travail d'introspection que de sortir mes idées pour un seul interlocuteur. par contre, il se peut que cela tarisse un peu mon inspiration de la journée... Je me dis que ce qui sort dans ce journal sera un concentré de ce qui m'est vraiment resté dans la tête. Et si je ne peux pas tout écrire, et bien tant pis. Certaines idées de passage n'ont peut-être pas besoin d'être inscrites ici...

 ***

 

Autre mail, qui m'a intrigué: celui d'un lecteur qui me dis que "ça ne paraît pas naturel de ne parler que des grands moments". Diantre! Donnerais-je l'impression de faire un tri afin de laisser paraître ma vie plus exaltante qu'elle ne l'est?

Je n'ai pas encore eu de réponse au courrier envoyé en retour, et il se peut que j'ai mal interprété ses propos, mais ça m'a fait réfléchir. (Réponse reçue: en fait, l'interprétation était mauvaise, puisque c'est l'inverse qu'il voulait exprimer. Je laisse quand même le fil des idées que cela m'a inspiré)

C'est vrai, je parle peu de mon quotidien. Mais il ne me pose aucun problème, donc pourquoi le consigner ici? Je ne tiens pas un journal du genre "j'ai fait ci, j'ai fait ça, à telle heure, avec untel...". Du coup je ne relate que des évenements un peu "forts" et cela peut fausser l'impression du lecteur.

Ma vie à des cotés bien banals, comme celle de chacun. Comment pourrait-il en être autrement? Je ne vais pas raconter mon travail, ni mes problèmes de relations avec des collègues: je n'en ai pas (de collègues).

Je ne vais pas évoquer ma relation avec Charlotte, puisque tout se passe bien entre nous (quoique justement, c'est un bon sujet... mais qui vire vite à l'autosatisfaction).

Je ne vais pas râler contre la société (quoique parfois, ça n'est pas l'envie qui m'en manque!), parce que ça ne changera rien.

Non, j'évoque ce qui me touche, me fait vibrer, me fait avancer. Je parle du coté vivant de ma vie. Et ce n'est pas du tout pour l'embellir ou quoi que ce soit de similaire. J'aime ma vie, de plus en plus. Pourtant je pourrais me plaindre en évoquant mon quotidien: un métier qui ne rapporte que trés peu d'argent (et quand je dis peu... c'est vraiment peu), une maison pas terminée, des contraintes diverses... C'est pas trop mon genre de me plaindre sur la vie, parce que je crois qu'en grande partie on la choisis. Je ne parle pas de ceux qui sont dans la misère, bien sûr! Les pauvres ne l'ont pas choisie.

Je me suis choisi ma vie, en accord avec Charlotte. Nous nous donnons des plaisirs que nous payons par des contraintes (être loin des villes, avoir un travail qui plaît mais peu d'argent, etc.) Je ne suis même pas du genre à râler contre l'état, les impôts ou le coût de la vie. Si je n'étais pas content, je m'engagerais dans des actions militantes, mais je ne resterais pas les bras croisés. Il faut choisir ce que l'on veut. Je me suis parfois engagé pour la défense de l'environnement parce que j'y croyais, que j'avais envie que les choses changent.

Pour moi, l'état est comme une personne. Gaspillage de l'argent public? qui ne gaspille pas d'argent? Qui ne s'offre pas des petits caprices, des petits luxes inutiles, des dépenses inconsidérées? Accabler les hommes politiques, les accuser d'incompétence? Comment serais-je si j'étais au pouvoir? Saurais-je tout faire sans me tromper? Le goût du pouvoir? Mais qui refuse des avantages qui lui son offerts? Qui y renonce facilement?

Je trouve que c'est trop facile de toujours critiquer, alors je m'abstiens de le faire. Inutile de se donner des ulcères en rouspétant, en se révoltant contre ce qui n'est que la nature humaine. Au pouvoir ou pas, ça ne change pas le fond du problème. Si les gens de pouvoir sont "pourris", ils ne le sont pas plus que le monde en général. C'est seulement plus visible.

Je prends ma vie comme elle vient, je l'oriente selon mes possibilités et j'essaie d'en voir les bons cotés.

Mais je râle contre tous ces égoïstes qui foncent en ce moment sur les pompes à essence parce qu'ils ont peur d'en manquer. Ca oui, ça me révolte! Le comportement de "Mr tout-le-monde" qui se dit "j'en profite avant qu'il n'y en ait plus. Moi d'abord, les autres je m'en fous, c'est leur problème". Résultat: ces §ù%$^! vident les citernes en deux jours alors qu'une consommation normale aurait tenu la semaine! Et n'est-ce pas les mêmes qui dénoncent les "profiteurs" du système politique. Bark! ça me dégoûte!

Les mêmes qui rouspètent à cause des impôts, mais veulent toujours plus de tout: routes, professeurs, hôpitaux, sécurité, etc. Quelle irresponsabilité!

Bon, j'arrête là, parce que je sais que je touche un sujet sensible et je ne veux pas me faire d'ennemis...

Ce genre de sujet, ça me remonte!

Euh... j'en étais où avant ça?

Oui, ma vie. Ben voilà, elle est normale, donc je n'en parle pas. Ici, c'est ma vie intérieure dont je parle. C'est celle qui donne des satisfactions ou des douleurs. C'est la seule qui compte pour moi. Le reste n'est que matériel... pfff... du vent. Emotions, sensations, sentiments, ce sont les seules richesses qui m'attirent.

***

Bon, vous savez quoi? il a fait 4 degrés cette nuit ici. Froid non? Le temps est superbe, mais déjà on sent l'automne qui approche. Premières colorations des feuillages...


6 septembre 2000

Intimité limitée

 

 

Pas mal de boulot en ce moment. J'ai nettement réduit le temps passé sur internet. A la fois par manque de temps et par... perte d'envie.

Ce qui s'est passé il y a quelques jours sur la CEV m'a fait mesurer les limites de ce genre de communautés. Pour mon cas, je ne pense pas que je doive trop m'y investir. Si je veux garder ma totale liberté d'expression, je ne dois pas trop avoir de relations avec mes lecteurs, hors du cadre "privé". Je veux dire par là que les contacts doivent rester centrés sur nos journaux respectifs, si l'envie d'en parler nous vient.

Je sais désormais que certains diaristes virtuels se connaissent, se lisent mutuellement, se rencontrent parfois... Ce mélange entre l'intime est les relations me semble plutôt risqué. Un peu bizarre même. On se parle, on lit ensuite ce qu'en pense la personne, on en parle avec d'autres... Cette perte d'intimité conduit parfois à des ruptures.

Personnellement, je ne peux parler de mon intimité que parce que je ne connais pas mes lecteurs "pour de vrai". Et même si j'échange des courriers avec certains d'entre eux (ou elles), nous restons des anonymes. Des sans visage.

De l'autre coté il y a ma vie "publique", et je ne voudrais surtout pas que les gens que je fréquente de prés ou de loin sachent ce que j'écris là.

Deux mondes distincts qui ne doivent pas se croiser. Je suis le seul à en connaître les deux cotés.

Et si je n'aurais pas trop de difficultés à laisser rentrer un de mes lecteurs "virtuels" dans ma réalité, je suis certain que tout changerait rapidement. Il deviendrait réel et, trés rapidement, je ressentirais la gène que j'ai vis à vis des gens que je connais.

C'est un peu ce qui s'est passé avec Inès sur le Chat. Nos rencontres ont été magiques un certain temps, parce qu'elles étaient une suite des conversations qui nous passionnaient. Mais Inès est devenu rapidement quelqu'un de réel, perdant toute cette aura que l'imaginaire permettait. L'idéalisation cessait.

Je sais que toutes mes relations sur internet sont fondées sur une idéalisation. Je suis conscient de ne voir que le bon coté des gens, celui qui me plait. Je n'ai pas envie de voir qu'ils peuvent être décevants. Comme moi je n'ai pas envie de les décevoir. Alors je préfère en rester au domaine qui nous convient: un échange sur un thème assez étroit en général.

On peut penser que c'est un peu faussé comme relation de ne prendre que ce qui me convient. Je crois plutôt que c'est le choix d'aller plus à fond dans la réflexion. Délaissant les domaines pour lesquels je n'ai pas d'attirance particulière, je peux échanger vraiment, en focalisant mes pensées sur un sujet précis. Puisqu'on ne peut pas investir des relations suivies et entières avec tous les gens qu'on rencontre, je préfère échanger avec plusieurs personnes, mais dans un domaine restreint. Et je crois que ça leur convient aussi.

Et puis ça permet de se confier plus librement, puisqu'on ne donne qu'une partie de soi. Alors que les confidences en réel sont une mise à nu beaucoup plus poussée. Du fait que la personne en face connaît déja pas mal de choses sur nous, qu'elle voit aussi nos gestes, qu'elle entend nos hésitations, nos silences...

Bref, tout ça pour dire que le mélange réalité/intimité ne m'attire pas du tout.

***

 

Pendant que je suis en train d'écrire, il passe à la télé un film sur un sujet intéressant: une relation amoureuse entre un homme de 40 ans et une fille de 15 ans. Je l'avais déjà vu, alors je ne le regarde pas.

Comme tout le monde (?) je me suis posé la question de savoir si ça pouvait m'arriver. Oh, pas longtemps (la question), la réponse est toute trouvée! Ce qui est plus curieux c'est qu'une (ou un) jeune se mette à aimer quelqu'un de beaucoup plus agé.

Il y a quelques jours j'ai lu sur un journal en ligne une question du genre: "pensez-vous qu'on puisse tomber amoureux uniquement pour le physique?" . Cette question m'a surpris, parce que pour moi c'est évident que oui. C'est toujours le physique qui déclenche un émoi.

Le physique pouvant se limiter à un regard d'ailleurs. Mais je crois que jamais je n'ai ressenti l'étincelle initiale à cause d'une personnalité. Il m'a fallu attendre le Chat pour ça... mais l'absence d'image permettait toutes les images. Pourtant, il m'est souvent arrivé de découvrir une attirance pour le visage d'une femme suite à une conversation poussée. Ce n'est donc pas uniquement le physique qui est déclencheur d'émotion. Et heureusement!

J'en reviens aux jeunes filles. J'ignore si c'est un reste de mon adolescence, mais je sais que j'ai toujours été attiré (attention! pas de mauvais interprétation!) par les filles d'une quinzaine d'années. Je veux dire par là que mon âge de prédilection n'a pas suivi mes années: a 15 ans je regardais uniquement les filles de 15 ans, à presque 40 je regarde les filles de... 15 à 40 ans (pour simplifier). Je ne suis pas "exclusif 15 ans", tendance pédophile!!!

Bon, je dis que je suis attiré (peut-être comme les autres hommes?), mais je sais bien que la réciproque n'est pas vraie. Je ne vais pas m'amuser à draguer une fille de 15 ou 16 ans. Ni de 20, ni de 40 d'ailleurs! Je n'ai jamais dragué. Je ne sais pas faire, ce n'est pas dans ma nature. Parce que je doute de moi, parce que je n'ai pas envie de m'imposer.

Tout ça pour dire que si des jeunes m'attirent, ce n'est pas pour leur personnalité, mais bien pour leur physique. Je vais me faire détester par les femmes, mais je suis trés... disons... dépendant du physique pour mes attirances féminines. (Pourquoi je raconte tout ça moi?). Je dis "dépendant", mais j'aurais pu dire aussi "victime". Parce que je regrette d'être comme ça, de ne pas regarder d'abord ce qu'il y a au fond de l'âme plutôt qu'une enveloppe.

C'est sans doute pour cette raison que j'accroche autant avec Internet et l'idéalisation possible. Vous devez commencer à comprendre le nom de ce journal...

Ici, je peux discuter avec des femmes, et ne voir que cette fameuse "beauté intérieure" dont on parle souvent. Le physique ne compte pas... même si je me rends compte peu à peu que j'en imagine un. Sans aucune représentation visuelle, mais pourtant sans aucun "défaut". Je ne vois pas une femme imaginaire, mais je sais que j'imagine une femme "idéale". Comment expliquer ça? Disons qu'aucun élément ne me met face à quelque chose qui ne me plairait pas. Conception mentale difficile à expliquer par des mots...

Parfois j'ai essayé de "voir" à quoi ressemblerait une femme que j'idéalise. Rien à faire, aucune image ne me vient en tête. Peut-être des élements séparés... un sourire, un regard, une courbe du visage.

Et je sais trés bien que la réalité sera forcément différente. D'ou mes peurs lorsque j'ai franchi le passage du virtuel au réel...


 7 septembre 2000

Séduction

 

8h 30

Un rêve, cette nuit. Je venais de rencontrer une jeune femme et nous avions sympathisé. Nous avions pris un ton de confidences. Un peu plus tard, je rencontrais à nouveau cette femme, qui avait appris entretemps je ne sais quoi sur moi.

Alors elle m'en voulait terriblement de l'avoir trompée. Elle voulait me frapper, me faire mal. Plus fort qu'elle, j'arrivais à la contenir, mais elle s'obstinait. J'essayais de lui expliquer qu'il s'agisait d'un malentendu, que je n'avais rien fait de ce qu'elle me reprochait, mais elle ne m'écoutait pas. Je finissais par lui dire que si elle voulait me faire mal je me défendrais et que ce n'est pas moi qui serait le plus atteint.

Au réveil, j'ai immédiatement fait le rapprochement avec les évenements du forum de la CEV. Décidément, je n'en sors pas de cette histoire!

Certainement parce que depuis, j'ai échangé pas mal de mails avec plusieurs protagonistes de "l'affaire". Soit que j'ai souhaité m'expliquer sur le fait d'avoir été un peu "à l'origine" du problème (même si je sais bien que je ne suis pour rien dans la suite). Soit que j'ai reçu des messages suite à ce que j'ai écris ici il y a quelques jours.

J'ai donc entendu plusieurs sons de cloche, ce qui me permet de bien comprendre ce qui s'est passé, et de me faire une opinion sur des éléments solides. Mais je crains que le fait que j'échange avec des personnes qui se sont opposées puisse ne pas être admis par l'une d'elle. Qu'elle m'en veuille, en quelque sorte, de l'avoir "trahie" en parlant avec "l'ennemi" (mots exagérés, pour la compréhension). Qu'elle me rejette ensuite.

Rapport direct avec mon rêve...

Or ces personnes sont toutes sensées, ouvertes au dialogue, compréhensives, réfléchies. Je n'ai donc, normalement, pas à craindre un rejet de leur part. Ce qui me désolerait.

J'essaie toujours de modérer les excés, tentant d'expliquer pourquoi une personne à réagi violemment aux propos d'une autre. Je sais par expérience universelle, que les torts sont rarement tous du même coté. Je tente de donner des pistes de réflexion. Mais dans ce cas là, chacune des personnes avait, semble-t-il, déjà bien compris ce qui s'était passé. Et le dialogue entre elles, même refroidi, avait quand même pu passer. Elles se sont expliquées. Je trouve que c'est bien. Je n'aime pas savoir les gens fâchés au point de refuser tout dialogue.

Bon, je dis tout ça en sachant qu'elles me lisent probablement. Je ne leur ai pas dit que j'avais eu des contacts avec les autres, dans mes mails. Pourtant, je le dis ici. Je crois que je ne souhaitais pas leur parler de choses privées, entre ces autres et moi. Par respect des conversations privées.

Ici, ce n'est pas pareil puisque je raconte ce que je ressens. Comment cacher les faits et me les expliquer?

Voici que je touche une des limites dont je parlais hier entre les relations entre diaristes et le contenu du journal. Cette fois je ne me censure pas... je verrais bien s'il eût été préferable de le faire...

***

Avec quelques difficultés, j'ai changé un peu le menu du site. C'est un lecteur qui m'a trés gentiment proposé une image un peu plus attrayante, qu'il a créée juste pour moi. Il m'a aussi expliqué comment faire apparaître les images manquantes (de simples problèmes d'accents!). Merci Nicolas :o)

Il est vrai que ce site est assez austère. Quand je vois ce que font d'autres diaristes...

Pour le moment je consacre mon temps à l'écriture, les améliorations viendront ultérieurement. Et puis je suis loin d'être un pro du langage html. Et mon logiciel "Home page" est assez archaïque.

***

 

11 h

Aujourd'hui je travaille devant mon pc, ce qui fait que la tentation est grande d'écrire ce qui me passe par la tête. Ma petite pause détente...

Je viens de recevoir un coup de téléphone d'une étudiante qui souhaite faire un stage dans mon entreprise. Voix charmante, calme, stress à peine perceptible... Moi je tombe tout de suite sous le charme!

Envie de la rencontrer cette jeune femme, juste parce que j'ai entendu sa voix. J'imagine déjà une jolie jeune fille, avec qui j'aurais envie de travailler, lui montrer plein de choses, répondre à ses attentes. J'idéalise à fond, une fois de plus!

Envie de lui plaire, de la "séduire" (dans le sens large). Juste pour passer une période de mon travail de façon agréable.

Complètement macho le mec! Mes excuses à la gent féminine. Je serais tenté de dire "c'est pas moi, c'est ma tête qui pense ça".

Et pourtant, quoi de plus normal? Séduire, être séduit, c'est ce qui nous fait avancer bien souvent. C'est ce qui rend la vie pétillante. Parce que bien sûr je ne parle pas de passage à l'acte. Tout reste dans le mental. Jamais je ne ferais la moindre avance, le moindre allusion déplacée à une personne rencontrée occasionnellement. Ni à personne d'ailleurs.

Tout est dans l'idée du possible. Dans le "et si...". Et si elle était belle? Et si elle me plaisait? Et si je lui plaisait? Euh... ça changerait pas grand chose! Je me mettrais à fantasmer à fond, et puis ça n'irait pas plus loin. Parce que ce genre de chose on en parle pas, et heureusement. Si on se mettait à dire à chaque personne qui nous plaît ce qu'on pense d'elle, ça compliquerait singulièrement la vie des couples établis. Ne serait-ce que par la pensée...

Quand je dis "fantasmer", ce n'est pas sexuel. Mes fantasmes sont plutôt d'imaginer une attirance mutuelle, qui ne va pas beaucoup plus loin que de se le dire. Ce qui serait déjà extraordinaire à mes yeux.

Je sais bien qu'une fois la chose dite... une envie de se rapprocher existerait. Et qu'à partir de ce moment là tout se complique. Contradictions internes entre l'envie et "l'interdit". Le début du cauchemar, si on n'y prend garde.

Pauvre étudiante, si elle savait tout ce que peut déclencher comme pensées un simple coup de fil...

Vous savez quoi? On est toujours prêt à tomber amoureux!

Vous croyez que c'est notre instinct de reproduction qui déclenche ça? Que le mâle perçoit chaque femelle comme une possible conquète? Parce que je sais bien que c'est quelque chose qui vient d'au delà de ma conscience. Quelque chose d'archaïque en moi. Oui, un instinct.

Ce n'est pas moi qui décide quand le processus va se mettre en route. C'est toujours par hasard que ça commence. Une voix, une silhouette, un visage, un regard, une chevelure... ça se sont les parties "nobles" de la séduction, celles qui déclenche ce que j'appelle "attirance". Il y a aussi une autre séduction, encore plus primaire, carrément sexuelle, bestiale. La vue d'un corps, d'un "joli petit cul", d'une poitrine joliment formée, de jambes dévoilées, de hanches et de taille... et puis la vue cachée d'un sexe sous un jeans, mystérieux triangle. Et surtout, cette ombre délimitée par des jambes serrées recouvertes par une jupe courte... puits où le regard est irrésistiblement attiré...

Bon, j'arrête ma séance érotique!!!

Tout ça pour dire que l'attirance est toujours prête à renaître. Même pour un simple coup de fil d'une inconnue...

***

 

15h30

Voila que je replonge dans le monde qui me passionne, celui de l'écriture. J'ai profité de la coupure de mi-journée pour répondre à quelques mails. Parce que le soir, je n'ai parfois plus assez de disponibilité d'esprit pour répondre à plusieurs. Je réponds généralement par des courriers réfléchis, argumentés, et cela pompe mon énergie scripturale. J'ai peur de me mélanger, de n'être pas entièrement "avec" la personne avec qui je corresponds.

Donc, j'ai eu envie d'aller faire un tour sur le texte "Cher écran" de Philippe Lejeune. Maintenant que je suis un peu plus ancré dans le diarisme en ligne, je le lis avec un interêt nouveau: je fais partie de ces gens dont il étudie la pratique.

La lecture de ce texte m'avait aidé à "connaître" un peu le milieu du diarisme en ligne, les pratiques générales. Ce qui fait que j'avais, dès le départ, une sorte d'idée générale de ce qu'allait être mon journal.

En relisant son texte j'ai été frappé par une chose: il décrivait déjà les risques de collision entre l'intime et le privé, tel que je l'ai découvert récemment. Je n'avais pas été frappé par cet aspect à la première lecture.

C'est effectivement quelque chose d'assez difficile à gérer. Parfois je me dis que je devrais avoir un journal sans possibilité d'être joint. Mais je sais aussi que j'ai besoin de savoir qu'on me lis. Par contre, je me rends compte que participer à la communauté des diaristes en ligne n'est pas forcément une bonne chose. C'est surtout là que les risques apparaissent puisque les lecteurs ne sont plus des "anonymes" de passage (ou même réguliers), mais bien des gens avec qui j'échange, que je lis et qui me lisent.

Ces mots mêmes que j'écris en ce moment seront lus ce soir même, ou dans les jours qui suivent, par des personnes que je "connais". Comment être certain que je suis libre?

Parfois j'écris en pensant à telle personne qui pourrait me lire... du coup j'oublie les autres, prenant alors un ton libéré. Puis ensuite je pense aux autres en question... et j'oublie le premier lecteur envisagé. En ce moment par exemple, mon esprit jongle entre mes "amis" virtuels, et l'analyse potentielle de mes écrits par quelqu'un dont c'est la spécialité (je ne nomme personne...).

C'est un peu vertigineux comme pensée...

Saurais-je être un jour totalement libre sur ce journal? Pourrais-je dire ce que je ne m'avoue même pas à moi-même? Si je compare avec mon défunt (?) journal papier, il se pourrait bien que le fait d'être lu me pousse à aller plus loin dans mon intériorité. Parce que je sais (ou j'ai envie?) que mes lecteurs se posent des questions sur le reste de ma vie. Pas qu'ils aient envie de tout savoir (je pense qu'ils s'en fichent un peu), mais que souvent, au fil de la lecture il sentent qu'il leur manque un élement de compréhension.

Et je voudrais me rapprocher de la transparence... aller au delà de mon auto-censure. Trouver, par cette écriture, qui je suis vraiment. Me découvrir, dans les deux sens du terme. Paradoxal de choisir une forme d'expression publique pour comprendre mon intimité... Mais justement, je me sens "obligé" d'aller plus loin en moi, alors que mon journal papier ne me contraignait à rien. Un journal papier est une écriture "fermée", alors que celui ci est ouvert. Les habitudes n'y ont pas cours, les secrets ne restent pas sous la poussière. Ici un air frais venu de l'extérieur souffle, des idées arrivent par mes lecteurs, autant de pistes à explorer pour moi. Même si rarement ils commentent des éléments précis de ce que j'ai écrit.

Moi-même j'ai envie d'aérer tout ce qui dort depuis si longtemps, que j'ai rangé soigneusement dans des cases fermées de ma pensée. Y parviendrais-je?

Lorsque ce matin je parlais d'attirances féminines, ce que vous ne savez pas, c'est que ce sont des sujets que je n'ai jamais évoqués dans mon journal papier jusqu'à il y a un ou deux ans. Je n'en ai non plus jamais parlé de vive voix à quiconque (partiellement à Charlotte). Je savais que cela existait au fond de moi, mais à la suite de je ne sais quelle interprétation de la morale judéo-chrétienne qui m'a nourrie, tout ce qui touchait à ça était "mal". (Tiens, j'ai pris une écriture libre depuis quelques minutes...)

Et voila que j'ose aborder ces "choses" devant vous qui me lisez, alors que je l'enfouissais il y a si peu de temps encore.

Ou seront mes limites de sincérité? Du coté du sexe certainement. Et de tout ce qui constitue ce qu'on appelle "pulsions". De mort, de sadisme, de violence... toutes les "perversions" aussi: exhibitionisme, voyeurisme, inceste... Berk!!!!! horreur!!! Toutes ces monstruosités qui sont tapies au fond de notre noir cerveau. Ne dites rien, je suis certain que vous aussi vous avez votre part de noirceur.

Faut-il en parler? ça je me le demande. Que ce soit en nous est une chose, le sortir au jour en est une autre. Je n'ai jamais tenté de le faire. C'est déjà bien étonnant que j'arrive à écrire ça ici. Et déjà, je me demande quelle image je suis en train de donner de moi... Eh! n'allez pas imaginer que je suis un monstre! Je sais seulement que certaines idées font partie de moi. Ni plus ni moins que ces gens qui sont fascinés par le morbide (vous savez ces gens qui regardent les accidents de la route... cherchant le sang, le corps déchiqueté). Ces photos où on voit des morts, des corps décapités... Scènes insoutenables mais qui pourtant fascinent le regard autant qu'elle nous révulsent.

C'est ça que j'appelle mon coté "noir". Je déteste ce coté que je ne connais pas. Je le refuse obstinément.

Je précise: je ne regarde jamais les accidents. J'ai trop peur de voir la souffrance, d'être marqué à jamais par cette fraction de seconde qui m'aura laissé voir un corps meurtri.

Non, je ne suis pas un monstre.

Qu'est-ce que je raconte moi? Peur de mettre ce texte en ligne cette fois. Et si quelqu'un se disait "voila un détraqué, ce type n'est pas clair". Nooooooooon! Je dis juste ce qu'il y a au fond de moi.

Ben voila. Mon écriture a été libre. Je n'ai pas pensé à qui que ce soit en écrivant. Juste à un ensemble de lecteurs possibles, mais avec un souci d'aller plus loin que d'habitude.

Pffffooouuuuuu!


Monsieur, vous avez été identifié par nos services comme étant l'auteur de propos de nature à heurter le public. Apologie de la violence, incitation à l'inceste. Vous tombez donc sous le coup de la loi (articles 251 et 356 du code pénal). Nous vous informons que vous faites l'objet de poursuites pour... etc


Vous croyez que ça craint?

***

 

21 h 30

L'heure de mettre en ligne... Pour la première fois j'ai relu ce que j'avais écrit avant de l'envoyer. Bah, finalement pas si terrible à lire.

Mais je n'aime pas trop lorsque ma pensée se libère trop vite. Crainte que quelque chose de moi m'échappe.

Jusqu'à maintenant je n'ai jamais rien supprimé de ce que j'avais écrit. Je considère que ce qui est sorti à une valeur. Si je l'ai pensé à un moment donné, c'est que c'est quelque part en moi. Ce journal étant introspectif, je dois donc garder toutes les pistes explorées.

Relirais-je un jour tout ce que j'écris là? Je n'en sais rien. Je relis trés rarement des extraits de mon journal papier. C'est du passé. Seulement une trace de ce que je pensais à une certaine époque. Je crois que c'est l'acte d'écrire qui est important, pas nécessairement la trace que cela laisse.

 


 

8 septembre 2000

 Je t'aime

 

Bon, fini les élucubrations hasardeuses comme hier. Aujourd'hui je suis en pleine forme. La météo n'y est sans doute pas pour rien: soleil radieux, léger vent, air frais de septembre... comme un parfum d'automne qui approche. Pas l'automne triste et humide, non. Le début d'automne, frais et lumineux, avec les arbres qui se colorent lentement. Nous n'avons pas la chance d'avoir "l'été indien" en France, mais il y a souvent de trés belles périodes largement ensoleillées et, parfois, trés colorées par la végétation.

Donc, je me disais en pleine forme. Simplement parce que tout à l'heure je suis allé cueillir quelques tomates dans le jardin. Belle tomates gorgées de soleil... hmmm! J'ai enjambé un fossé en sautant, courant dans l'herbe comme un gamin. Et tout d'un coup je me suis dit "je suis heureux avec mes 40 ans".

Heureux parce que je suis à l'optimum de ma vie. Encore souple et leste comme à vingt ans (du moins il me semble), et avec une certaine expérience de vie qui me permet de voir l'avenir avec sérénité.

Cette sérénité devrait s'accroître et me mener vers une sorte de "sagesse" (non dénuée d'un zeste de folie...), alors que ma forme va lentement baisser. C'est ce que j'appelle l'optimum de vie.

Il pourrait y avoir quelque chose d'angoissant à s'aperçevoir que je suis déjà à mi-vie. De me rendre compte que je ne me sens vivre pleinement que depuis trés peu de temps... mais ça ne me dérange pas. Toutes ces années vécues engoncé dans un passé qui ne me lâchait pas ont été nécessaires. Tout s'est mis en place pour qu'en peu de temps je casse ce corset trop étroit. Ce ne sont pas des années perdues, mais une accumulation de micro-expériences qui me permettent, maintenant, de me libérer.

J'ai véritablement l'impression d'être en phase de métamorphose, à l'image de la chrysalide qui se mue en libre papillon. Cette image me plaît...

Me voila donc devant le reste de ma vie. Je veux la vivre bien, enfin épanoui, enfin "moi".

Je pense aux plus jeunes qui me lisent, et qui se demandent peut-être s'il faut attendre si longtemps pour se sentir bien dans sa peau. Je crois que ça dépend de l'histoire et du caractère de chacun. Certains ont la chance de se sentir bien à 20 ans, d'autres ne le seront jamais...

Je précise qu'à 20 ans je me sentais plutôt bien! Ce n'est qu'en vieillissant que je m'aperçois que c'est mieux qu'avant. Oui, vous qui ne voulez pas vieillir, n'oubliez pas que ce que vous perdez (le coté révolté, l'insouciance, la démesure...) est compensé par ce que vous gagnez (conscience, sérénité, relativisation...). Je ne suis pas certain qu'on y perde, loin de là. Et franchement, je ne souhaiterais pas revenir à mes 20 ans!

Bon, de toute façon, je n'ai pas à me justifier... Comme le disait Isabelle hier sur le forum de la CEV, nous n'avons pas à toujours expliquer nos pensées. J'écris pour moi, pas pour faire une démonstration.

 

Je dis que suis en pleine forme physique... ça me donne envie de me présenter un peu: plutôt grand (1,84 m), plutôt mince, j'ai la chance de ne pas être atteint par le phénomène de la "brioche" qui commence à poindre chez certains de mes conscrits... Je me sens bien dans mon corps, il me va bien. Je cours encore souvent, je marche beaucoup, je m'amuse à sauter les clôtures des parcs à moutons... histoire de voir si j'ai toujours la pêche. Le jour où je me casserai la figure, ça sera mauvais signe! Un autre test: sauter à pieds joints et sans élan sur une table. Inquiétant la première fois, mais finalement trés facile.

Bon, faut pas croire que je m'amuse à ça tous les matins! Une fois de temps en temps, juste pour constater que tout va bien.

 

Depuis 2 ou 3 ans, je me dis que je suis serein face à la mort. Je trouve que j'ai fait plein de choses dans ma vie, que j'ai eu beaucoup de chance. J'ai réglé pas mal de problèmes qui me hantaient depuis trés longtemps. Je suis donc prêt face à la mort.

C'est certainement idiot de dire ça, et le moment venu, je serais probablement moins sûr de moi. Mais c'est un état d'esprit qui me convient pour le moment.

Loin de moi l'envie de mourir. Alors que justement je découvre la vie. Mais il me semble qu'a partir de maintenant, tout ce que j'aurais sera du "bonus", du bénéfice.

C'est sans doute en pensant à la misère du monde, proche ou lointain, que j'ai l'impression d'avoir eu "ma dose" de chance. Je ne me sens pas de "demander" plus...

Et pourtant, avec du recul, je sais trés bien que si ma vie matérielle à été suffisamment pourvue, il est incontestable que mon mental n'a pas toujours été rassasié... Si je n'ai jamais manqué de l'affection de ma mère, celle de mon père a toujours été très distanciée. Et son estime ne m'a jamais été acquise... Comme modèle d'identification, ça n'a pas été merveilleux!

Et si je doute autant de moi maintenant (ça se sent dans ces pages?), je sais désormais trés bien quelle en est la cause. Si je m'éveille totalement à la vie maintenant, à 40 ans, c'est que je n'ai pas pu le faire avant.

Je croyais que j'étais heureux, parce que j'étais satisfait dans la plupart des domaines. Mais j'occultais (par culpabilité? honte?) tous les cotés pour lesquels j'étais profondément mal. Pas de miracle, même avec des oeillères, ce mal-être s'insinuait partout. Je n'ai fais que le repousser pendant 25 ans. Jusqu'au jour où j'ai accépté de le regarder en face. Oui j'ai souffert des sarcasmes de mon père, oui j'ai souffert de sa distance affective, de son intelligence supérieure, de son autorité abusive, de son injustice avec ma mère, avec moi, ma soeur. Les "faibles" de la famille, les sentimentaux, les intuitifs et non pas logiques.

En écrivant ça, je sens l'émotion poindre... je ne suis pas encore totalement guéri.

J'ai beau avoir enfin compris d'où venait mon mal vivre, les cicatrices sont profondes. Dés que je suis en sa présence, je redeviens ce fils craintif que j'étais. Craintif, mais plus aveugle. Je comprends immédiatement ses manigances culpabilisantes, ces mots qui blessent. Je sais ce qui m'est nocif. alors qu'avant je m'enfonçais sans rien comprendre. Je me liquéfiais devant lui, mon esprit vidé de toute autonomie.

Je n'étais pas le fiston soumis tremblant devant son père. Mais celui qui perd toute capacité parce qu'il se sent nul, insignifiant devant une telle puissance. Je n'étais rien.

Mes révoltes ont été rares mais tonitruantes. Des "gueulantes" qui le laissaient coi. Abasourdi par un tel déchaînement, il perdait ses moyens. Ce n'est arrivé que 2 ou 3 fois... une fois par décénnie!

Mais la première fois à marqué le début de cette lente transformation qui se poursuit et porte ses fruits maintenant. C'était en 1980, à... Las Vegas. Pourquoi là bas? on se le demande. Sans doute un excés de promiscuité pendant un voyage de 5 semaines.

Ce jour où j'ai osé m'élever contre le colosse sur son piédestal, j'ai su qu'il n'était plus tout puissant. Il en a fallu des années de réflexion, de remises en questions, d'introspection, pour démonter pièce par pièce la prison dans laquelle je m'étais enfermé. Une prison qui me maintenait dans un état d'infériorité, de nullité, d'insignifiance, vis à vis de tout ce qui me rappellait mon père. C'est à dire: les hommes, l'autorité, l'intelligence, la froideur. Pas mal de gens en fait... pas étonnant que je me sois tourné vers les femmes: douces, compréhensives, sensibles. Avec un sérieux problème d'identification: étais-je vraiment un homme? si différent de ce modèle qu'était mon père.

Je suis parti en séance d'auto-analyse... une fois de plus :o)

Non, tout ce que je vous écris là, je le sais depuis quelques années. Ce ne sont pas des découvertes. Même si de le décrire me fait à chaque fois avancer un peu dans la compréhension et l'acceptation de cet état de fait.

Tout est prêt pour que ça change. Ne reste que l'inertie, le poids des habitudes, les réflexes. Je sais que tout se met en place dans les profondeurs de mon inconscient. Bientôt, dans quelques jours, mois, années, il se passera quelque chose. Un déclic qui enclenchera quelque chose d'irréversible. Comme un mécanisme géant qui s'actionne et que rien ne peut plus arrêter.

Ce jour là, je tuerais mon père!

Au sens figuré :o). J'ai déjà blessé le colosse, il a perdu de sa superbe. Et plus je le touche, plus il s'affaiblit. Aucun désir de vengeance de ma part: mon père est un homme profondément bon. Tout ce qu'il a fait c'était parce qu'il croyait que c'était bien pour nous. Ses maladresses, ses violences morales, c'était dans le seul but de nous rendre des gens "bien".

Son intelligence, c'est ma chance. Il n'a jamais refusé de m'écouter. Il a accépté de se remettre en question, et surtout, surtout d'accepter ses torts. Le pardon est donc possible. Je lui ai pardonné, je ne lui en veux pas. Parce que c'est sa propre souffrance qu'il m'a transmis. Cette autorité dont il a fait preuve n'était qu'une façon de cacher ses faiblesses et ses doutes. Un colosse aux pieds d'argile...

Maintenant, j'ai de la compassion pour lui. Et je ne voudrais pas que ma libération se fasse en le blessant. C'est pour ça que tout va doucement aussi. Je dois tuer son image surdimensionnée, mais sans l'atteindre. Pas facile. Je dois tout prendre sur moi. Ma libération ne peut venir que de moi, je n'aurais pas son aide.

Pour tout dire, je ne suis pas prêt à le voir nu et faible. Mon géant me semble désormais si fragile. Il me faut atteindre un stade de totale sérénité, de pardon, et être prêt à le soutenir.

Tous nos échanges ne se sont jamais faits en tête à tête. Vous vous rendez compte! je n'ai jamais parlé "d'homme à homme" avec mon père! Il y a toujours eu des témoins ( ma mère, ma femme), ou même une entremettrice (ma mère à qui je parlais et qui lui racontait ensuite, ou qui me répétait ce qu'il pensait mais ne me disait pas). Je lui ai écrit une trés longue lettre un jour, à laquelle il a répondu avec peine, résolument incapable de dévoiler ses sentiments. Je crois qu'il m'a écrit ce jour là qu'il m'aimait. Pour la première fois il me le disait, en passant par l'écriture.

Pauvre homme handicapé de l'affectif, vivant ses émotions sans jamais oser les dire. J'ai de la pitié pour lui.

Alors c'est à moi d'agir. C'est à moi de prendre le rôle qu'il ne pourra jamais tenir. Je dois devenir le père affectif qu'il n'a jamais été, qu'il n'a jamais eu. Je dois devenir le père de mon père.

J'ai peur de le voir pleurer... Je ne l'ai jamais vu pleurer.

Parce qu'il a raté tout ce coté de la vie que sont les émotions, la sensibilité. C'est là ma force. Je sais ce que c'est, je suis un être d'émotions. Il ne le sera jamais. J'ai su écouter ce murmure qui était en moi et qui me poussait à m'écouter, à suivre mon propre chemin. Il ne m'a pas appris les émotions, et c'est seul que j'ai décidé de les vivre. Mon émotivité fait désormais partie de moi. Le murmure est devenu symphonie. Ma force vient justement de ce coté "faible".

Mon père vieillit. Il bientôt 70 ans. La fin de sa vie approche, cet homme inébranlable est sur un socle qui s'effrite. Je voudrais vraiment parvenir à créer entre nous ce lien affectif qui ne s'est jamais déclaré. Que j'ai longtemps cru inexistant. Il est tracé à l'encre invisible, mais il est bien là, je le sais.

Je ne veux pas attendre ses derniers jours. Je veux que nous vivions des années "entre hommes". Simple homme qu'il est, homme que je suis devenu enfin. C'est trop triste de dire qu'on s'aime au dernier moment... Et encore pire de ne jamais le dire.

Si je pouvais te dire que je t'aime, papa.

 

Hmmm! il fait si beau au dehors! la vie est belle.

Elle sera bientôt belle.

 


  9 septembre 2000

 

Longue soirée internet hier. J'ai commencé par mettre en ligne dès l'aprés-midi mon texte. Je savais que c'était assez pour la journée. Et puis... je ne voulais pas le relire et avoir des hésitations.

Pour vous qui l'avez lu, ce n'est qu'un morceau de vie parmi d'autres, au milieu des ces autres parcelles d'existence que vous grignotez chaque jour sur les pages de vos diaristes préférés (ça voudrait dire que j'en fais partie??). Mais pour moi c'est un texte trés fort, qui m'a pas mal brassé. Je crois que c'est la première fois que j'atteignais ce niveau de détachement par rapport à vous. Je me suis exprimé presque aussi sincèrement que si je l'avais fait dans mon journal papier.

Je crois que je commence à trouver ce chemin médian entre la lettre et le journal...

 

Bon, ma soirée à repris ensuite vers 20h: lecture des mails, lecture et petite participation au forum de la CEV. Ensuite rapide participation au forum de Télérama, duquel je me détache un peu (pas assez tourné vers ce qui m'interesse: les rapports humains). Retour vers la lecture de mes diaristes "favoris" (j'en ai encore tant à découvrir). Puis réponse aux mails courts (je garde les longs pour une réponse plus réfléchie).

Mais la soirée ne faisait que commencer. J'avais décidé d'aller sur le Chat ce soir, retrouver un peu mes vieilles connaissances. Je n'y suis allé qu'une seule soirée depuis mon retour de vacances, il y a quinze jours.

Je ne connaissais plus grand monde, et surtout le nombre de participants à encore augmenté: presque 600! ça devient difficile de suivre...

Au bout d'un petit moment, alors que je me préparais à partir, Inès m'a appelé en privé. Je ne l'avais même pas vue entrer. C'est pour elle que j'étais venu, sachant qu'elle passait fréquemment et regrettait de ne pas m'y trouver. Le Chat ne me plaît plus trop en ce moment, alors je différais chaque soir ma visite.

Notre dialogue à été... cordial, mais sans plus. Pas de grandes émotions, pas de discussions enflammées. Parfois de longs silences... Nous ne retrouvons plus cet enthousiasme commun à échanger pendant des heures. Pour le moment, ma vie est ailleurs. Ici, dans le milieu des diaristes.

Inès semble l'accepter tant bien que mal. Elle sait que j'explore de nouveaux chemins de connaissance de moi. Elle respecte ce cheminement. Quelques mots d'elle m'ont pourtant surpris et ont changé le ton de la conversation. Elle m'a dit qu'elle était un peu "fleur-bleue" (mot a connotation trés particulière pour moi, vous saurez pourquoi un jour). Je lui ai demandé de préciser ce que cela voulait dire pour elle. "Rêver, vivre dans l'illusion" faisaient partie de ses mots. Je lui ai demandé quelles étaient ses rêves.

Elle m'a alors avoué qu'elle passait parfois au pied du vieux Chateau en ruines où nous nous étions retrouvés pour une journée. Et elle m'a dit que cela déclenchait de la nostalgie. Nostalgie... ce mot m'a frappé. On est nostalgique de moments dont on regrette qu'il ne soient plus. La nostalgie à un coté douloureux. Ainsi, elle ressentait cette douleur en pensant à nos moments passés ensemble? Je ne pensais pas que c'était si fort pour elle.

Je suis passé une fois au pied de ce chateau. J'ai immédiatement pensé aussi a cette journée. Une escapade que ma femme ignore... Mais je n'ai pas ressenti de nostalgie. Pour moi ce n'étaient que des souvenirs. Aucun regret que ça ne se passe plus.

Et c'est à des détails comme celui là que je me rend compte que nous percevons notre relation d'une manière totalement différente. Inès est une femme que j'ai énormément apprécié, avec qui j'a fait un immense pas pour me libérer de ma morale. Nous avons partagé des moments forts, intimes, tendres... mais il n'y a jamais eu d'amour de ma part. Et je ne lui ai jamais laissé croire qu'il y en avait! je ne suis pas un salaud. Entre nous deux les choses étaient trés claires: nous nous plaisions, partagions des moments de tendresse, mais nos vies étaient avec nos conjoints. J'aime Charlotte, je n'ai jamais "aimé" Inès. Tout au plus une attirance, quelque chose qui ressemblerait à "tomber amoureux", mais sans jamais perdre la tête. Une "amitié amoureuse", dirais-je.

Or je consate, lorsque Inès relache sa propre censure, que c'est devenu plus que ça pour elle. Ses mots la trahissent, bien qu'elle ait toujours refusé d'accepter d'être "tombée dans le piège". Et chaque fois que qu'elle se trahit... je suis trés géné de cette situation. Parce que je sais que c'est une souffrance pour elle.

Il y a une semaine, je lui ai proposé de m'effacer si elle le souhaitait. Si elle trouvait qu'il y avait plus de souffrance que de plaisir dans notre relation. Elle ne veut pas que nous nous séparions. Nous nous disons à chaque fois qu'il doit bien exister un chemin qui nous convienne à tous les deux. Mais force est de constater qu'il est bien étroit, et pas évident à trouver.

Alors pour le moment elle me laisse ma liberté, elle accepte d'attendre une hypothétique rencontre. Soulagé de trop de pression de sa part, allégé de la culpabilité que je ressens en n'accédant pas à son désir... nous continuons notre relation. De plus en plus distante, avec seulement 2 mails par semaine.

Que faire? C'est à elle de décider. Pour ma part, de savoir qu'elle est là me convient. Je sais que je peux discuter avec elle de temps en temps. C'est elle qui ressent un manque, et je ne peux, ni ne veux me forcer à lui donner ce qu'elle attend de moi. Ce sera spontané ou ce ne sera pas.

Dur? Non, sincère et réaliste. Je n'ai pas du tout envie de la faire souffrir. Je lui donne le choix du chemin à suivre. Que puis-je faire de mieux?

***

 

Bon, en fait je pensais juste faire un petit paragraphe introductif et j'en met des tartines!

Je voulais parler... mais je ne sais si je peux le faire... d'une diariste qui a des problèmes qui me touchent particulièrement. La pauvre n'en peut plus de se débattre avec ça. J'ai envie de l'aider, si c'est en mon pouvoir. Lui apporter mon expérience d'homme, mon expérience de vie un peu plus longue que la sienne. Et puis je me sens si proche d'elle dans ma façon de percevoir les choses... Elle semble accepter cette aide, j'en suis heureux. J'espère sincèrement que les pistes que je lui offrirai lui permettront d'avancer et de trouver ce qui lui convient.

D'un autre coté, un de mes lecteurs m'a rassuré aprés mon billet sur mes "pulsions noires", me rappellant que ma libido avait besoin d'être reconnue (par moi). Cette peur que j'ai d'être mal perçu étant surtout la peur de ce que j'avais en moi. Je suis mon plus terrible juge!

Ces contacts entre écrivants et lecteurs sont un des aspects qui me plaisaient lorsque j'ai eu envie d'écrire ce journal. Et je suis tout a fait satisfait que ça se passe comme je l'imaginais :o)

 

***

 

20 h 30

Je mets cette page en ligne, alors que je pensais continuer à m'exprimer. Mais j'ai passé... beaucoup de temps ce matin pour écrire le mail dont je parlais. Comme d'habitude, ça m'a vidé. Et puis je ne voulais pas passer ma journée de samedi devant le pc, alors je suis allé dehors. Temps superbe. J'ai passé la tondeuse dans une partie de notre jardin champêtre. Avant dernière tonte avant l'hiver.


10 septembre 2000

 Libertinage

 

P'tit coup au moral aujourd'hui... Je ne sais pas bien pourquoi. Peut-être parce que je n'ai pas pu écrire ce matin, mon fiston étant devant le pc? Peut-être parce que je n'ai pas suivi le désir de Charlotte d'aller faire une promenade? Je sais qu'elle avait envie que je vienne avec elle, mais ça ne me disait rien du tout. De la voir déçue... ça m'a mis mal à l'aise.

Pas toujours facile de faire chacun ce qui nous plaît sans que ça n'embête l'autre...

Peut-être que je ne vais pas trés bien parce que j'ai beaucoup écrit cette semaine? Beaucoup d'énergie et de temps absorbés. Peut-être aussi que ça me dérange un peu de passer autant de temps à ça. On a beau échanger avec les autres... on est toujours seul devant un écran!

***

Ce matin, je pensais à quelque chose: hommes et femmes sont ils vraiment différents dans leur façon de vivre l'amour?

C'est en lisant un truc du genre "les hommes sont bien tous les mêmes" (écrit pas une femme, évidemment...) que m'est venue cette idée. Au premier abord, ça me chifonne un peu ces généralisations. Je me sens englobé dans un type de comportement que je suis censé avoir. En l'occurence, c'était au sujet de la fidélité en couple.

Si vous me lisez depuis quelques temps, vous savez que je suis passé récemment d'une fidélité absolue à une fidélité relative. Il y a quelques temps, lire un truc "vous êtes bien tous les mêmes" me donnait une impression de grande injustice. J'étais même personnellement blessé par ce manque de confiance. Je ne faisais pas partie de ces hommes là!

Mais maintenant... que puis-je dire?

Sommes-nous vraiment différents? Aucune femme ne peut-elle être attirée par deux hommes à la fois? Si, bien sûr!

Alors où est la différence? Je suppose que c'est dans la façon de se donner à l'autre. Il semble que la femme le fasse avec plus d'exclusivité. Si elle aime un homme, il n'y a que lui qui compte. Elle est avec lui c'est à 100%. Elle est sans doute plus attentionnée, plus gentille que l'homme qui garde une relative indépendance.

Pfff... je sais pas où je vais là!

En fait, j'en sais rien. Je ne sais pas ce qui nous différencie. Ce qui semble clair, c'est que l'homme semble plus enclin à disperser son attention sur plus d'une femme. Au dela d'une certaine pratique "culturelle" qui montre volontiers les hommes comme étant des "dragueurs" impénitents. De la drague grossière (vous habitez chez vos parents?) aux sifflets dans la rue, en passant par le regard de haut en bas ou au discret coup d'oeil en coin. N'étant pas femme, je ne sais pas ce qu'il en est, mais force est de constater que cette image là n'est pas celle de la femme "normale".

Moi-même, d'un naturel plutôt timide, je n'ai jamais dragué, sifflé, reluqué... mais je crois que c'est plus par limitation subie. A l'aise dans mes baskets, un peu plus sûr de moi, comment aurais-je été?

Oui, je sais, les filles semblent se mettre de plus en plus à la drague. Volonté de faire "comme les mecs", ou vraie libération et suivi de leurs pulsions? Je ne suis pas sociologue: je n'en sais rien.

Je pourrais me réferer à d'autres interprétations pour tenter de comprendre nos différences. La polygamie existe assez largement, alors que la polyandrie (on dit comme ça?) doit être rarissime. Mais le fait que nos sociétés soient régies par l'homme fausse toute interprétation. Tendance naturelle à la polygamie (la plupart des animaux) ou règle imposée par le dominant qui arrange les coutumes en sa faveur?

Ce que je sais, ce que je sens, c'est que je n'ai aucune difficulté à m'imaginer avec plusieurs femmes... si la morale et le regard de la société ne rendaient la chose malaisée à vivre. Et surtout si lesdites femmes acceptaient cette situation! Elles ne seraient pas un peu jalouses les femmes? Possessives?

Question? Est-ce que les femmes s'imaginent avoir plusieurs hommes?

Quand je parle de "plusieurs", je veux dire simultanément (non, pas dans le même lit en même temps!!) dans une période donnée. Franchement, si la jalousie pouvait être surmontée, qu'est-ce qui empêcherait d'aller à droite à gauche selon les opportunités? Quel mal y à t-il a se faire du bien, si personne ne devait en soufffrir?

Pour ma part, si je dis ça, c'est que j'envisage trés bien, en théorie, que Charlotte puisse aller avec d'autres hommes de temps en temps. Je dis bien "en théorie", parce que je sais que la jalousie est un sentiment bien fort qu'il doit être difficile à dominer. Mais enfin, si je suis sûr (et c'est la tout le risque) qu'elle reste avec moi, il ne devrait pas y avoir de problème. Il ne DEVRAIT pas. Mais il y aurait... certainement.

Est-ce que cette façon de penser peut être féminine aussi?

Ce qui me semble essentiel, c'est la stabilité d'un couple. Pour se construire, je crois qu'on a besoin de bases solides. Et a deux, on se construit bien mieux que seul. Enfin... c'est ce que je pense actuellement, mais je suis de moins en moins sûr de tout ce qu'on m'a appris à ce sujet...

Ce que je vis (ai vécu?) avec Inès, correspond assez bien à la théorie que je suis en train de défendre. Pourtant... cette relation n'est pas si simple à vivre. J'ai mis un grand coup de frein à notre intimité. Tout est arrété. Parce que je ne sais pas trop si ça peut fonctionner comme ça, parce que je ne sais pas si Charlotte peut accepter d'avantage. Parce que je ne veux pas RISQUER de compromettre la stabilité de notre couple.

Il me semble que j'ai avancé un pion, mais que je ne peux pas poursuivre seul. Il me faut soit l'accord de Charlotte pour "passer son tour"... ou bien qu'elle aussi avance un pion. Qu'elle aussi ait une relation privilégiée avec un homme.

Ce n'est pas que j'y tienne, loin de là. Mais je ne me sens pas le droit d'avancer sans elle.

En parlant de "relation privilégiée" je n'imagine pas forcément de relation de type amoureux. Justement, ce serait plutôt quelque chose fondé sur une attirance, mais sans volonté d'engagement. Un plaisir ponctuel à durée limitée.

Exactement à l'inverse de la relation conjugale fondée sur la durée. Durée = concessions, renoncements, efforts, remises en question. Ce qui fait justement peur à tant de jeunes...

Pour ça, c'est fait, nous nous sommes choisis et sommes parvenus a un stade plus facile à vivre. Ni l'un ni l'autre ne pourrions envisager de retourner en arrière. Divorce immédiat!

Mais la vie n'est pas finie, et un des plaisir de la vie c'est la passion. Le plaisir de l'attirance, de sentir le désir amoureux, cette douce folie qui fait que tout semble permis. Bon, je ne développe pas, vous savez tous ce que c'est ;o)

Au plus jeunes d'entre vous, je ne le cache pas: le plaisir amoureux ne dure pas. Vie en couple = fin de la passion. MAIS, il se passe autre chose. On est plus "amoureux", on AIME. Pas tout à fait pareil. Ce qu'on croit être "aimer" c'est bien souvent "être amoureux".

Et bien ce sentiment amoureux, au bout d'un moment, il manque. On aime, certes, mais sans cette flamme, cette idéalisation, cet aveuglement initial. S'il fallait choisir, maintenant que je connais les deux stades, je vous garantis que je choisirai d'aimer. Parce qu'être amoureux est forcément fugitif. Aimer est sans fin.

Mais... c'est quand même hyper-mega-cool d'être amoureux! Alors ça donne envie de recommencer. Ou plutôt, de se laisser aller. Parce que "tomber amoureux", c'est comme quand on est adolescent, ça arrive trés souvent (enfin, je parle pour moi). Mais notre coté raisonnable nous fait renoncer dès le départ: "pas possible, je suis marié!". Même si parfois la raison à du mal à dominer des sentiments qui nous submergent...

Alors moi, j'ai envie de retrouver ça. De me laisser aller à suivre mes envies. Tout en restant avec la femme que j'aime. Pas envie d'une passion folle, juste d'un plaisir.

J'emploie le mot plaisir, parce que je crois que c'est surtout ce qui prime. Plaisir à séduire et être séduit. Plaisir de la découverte, de la différence... de l'interdit aussi. Plaisir... nettement sexuel aussi. Partage sexuel avec quelqu'un qui nous plaît, mais sans envie de s'engager pour une vie.

Je crois que c'est ce qu'on appelle le libertinage.

On pourrait me dire qu'il existe les prostituées, s'il ne s'agit que de plaisir sexuel. Ou encore des femmes rencontrées pour une soirée et oubliées aussi vite. Non, ça ne me dit rien. J'ai envie de partager quelque chose, que le plaisir soit avant tout ressenti par les mots, les idées. Que le coté tendre ne soit qu'une envie seconde, naturellement venue. Je ne pourrais pas (enfin, je ne crois pas...) aller avec une fille avec qui je ne ressens pas une sensibilité commune, une envie de partager un moment de vie, fût-elle un véritable "canon". Mais c'est peut-être ma bonne conscience qui me fait dire ça...?

Hmmm... non, vraiment, je ne crois pas que ça marcherait comme ça.

Mon premier Chat, avec Julie, m'avait passablement perturbé à partir du moment où elle m'avait dit "j'ai envie de faire l'amour avec toi". A cet instant, elle avait cassé la complicité qui était en train de se créer. Trop rapide, trop facile. Trop habituée...

Sans sentiments, je sais que je ne peux rien faire.

Des sentiments... sans "amour" véritable. Ce que j'appelle "attirance". Aurez-vous compris ma démonstration?

Peut-être que tout ça paraît bien naïf. C'est là où j'en suis en ce moment, c'est tout.


11 septembre 2000

 

Ouf! voila le changement de mois effectué sur ce site. A la différence de pas mal de diaristes, je n'ai pas une page d'archives avec chaque jour indépendant (sous forme d'un petit calendrier, en général). Certains ne mettent même pas de lien "page suivante", ce qu'il fait qu'il faut retourner à la page d'archives pour chaque jour! C'est d'un pratique!

Si le lien "jour suivant" est là, pas de problème de lecture... mais il faut rester connecté en permanence. Ou passer les pages une par une, déconnecter, et faire "page précédente" jusqu'au point de départ. Pas hyper-pratique non plus. D'ou mon choix de séparer les mois. Comme ça les lecteurs qui veulent suivre depuis le départ n'ont qu'a charger quelques pages mensuelles, déconnecter,... et c'est parti pour une heure (ou plus) de lecture.

Mais ce type d'organigramme est un peu plus long à mettre en place au changement de mois... décalé de quelques jours avec mes pages "semaine en cours" et "semaine précédente".

Bref, voici le coté cuisine de gestion d'un site :o)

***

 

Problème... ces manipulations ont un peu coupé mon inspiration.

Hier soir, ce matin, j'ai eu plein d'idées que je pensais pouvoir développer ici. Mais les heures passent... et les idées s'envolent.

Je dois aussi dire que j'ai bien parlé avec Charlotte au repas de midi. Ce qui explique que j'ai bien fait le tour du sujet. Depuis la rentrée nous sommes seuls. Le petit dernier est rentré au collège (ben oui, on vieillit...). La conversation est allée vers le sujet que j'ai abordé sur ma dernière entrée: le libertinage.

C'est vraiment un sujet d'actualité pour moi en ce moment. J'ai longuement réfléchi sur le sujet pour donner mon avis à une diariste. Puis ma chronique s'est naturellement orientée vers le sujet. Ensuite, c'est un mail de lecteur qui a approfondi un peu encore. Ce midi, donc, conversation avec Charlotte, et cet aprés midi, long dialogue au téléphone avec Inès... toujours en rapport avec le libertinage. Chaque moment d'expression abordant un thème différent des autres.

En écoutant les opinions des uns et des autres, il en est ressorti que ma culpabilité était la principale cause de mes tourments. Je me rends bien compte que c'est ce qui me fait gamberger.

Mes envies d'un coté, ma "morale" de l'autre.

Actuellement, j'en suis à une phase "en palier". Je ne peux pas aller encore au delà. Il faut que ma pensée, mon inconscient, ou ce que vous voudrez, accepte mes nouvelles idées. Tout se met en place doucement, idée aprés idée, mais rien ne transparaît dans les actes. Point mort, blocage total. Aller plus loin, ou même reproduire ce qui s'est déjà passé avec Inès, ne pourrait qu'engendrer la culpabilité.

J'ai pris goût à cette tentative de libertinage. Je sais que c'est quelque chose qui me tente. Mais pour le moment je ne peux plus agir dans ce sens autrement que par la pensée.

Hmmm! j'avais tant de choses à dire sur le sujet... mais je les ai dites à mes confidentes. Ce qui fait que je n'ai plus le besoin de ressortir ces idées pour l'instant. Et comme ce journal n'a pas pour but de vous raconter en détail mes pensées, je m'arrêterai là.

***

 

Avec Inès, ça s'est trés bien passé aujourd'hui. C'est moi qui l'ai appellée au téléphone et on a parlé prés de deux heures. Trés détendus, trés sincères. Je n'ai pas eu de craintes à lui dire ce que je pensais. Je lui ai longuement raconté ce que je savais de ma façon de fonctionner, mes peurs, mes blocages, et surtout leur origine, que je découvre peu à peu.

A la fin, Inès m'a dit quelque chose qui m'a vraiment fait un immense plaisir. Sans fausse modestie, je le répète ici ;o) Elle m'a dit qu'elle n'avait jamais eu des conversations telles que les notres avec d'autres hommes. Et pourtant, elle est assez sociable et a plusieurs amis masculins dont elle se sent trés proche. Mais il semble qu'il n'y ait qu'avec moi qu'elle atteigne ce degré de franchise, et cette profondeur dans la sincérité. :o)

Vraiment, j'ai été trés honoré par ses mots.

***

 

Bon, ben voila. Finalement ça sera tout pour aujourd'hui. Un peu de calme aprés mes entrées à rallonge de ces derniers jours...


 

12 septembre 2000

 

Je me suis remis sérieusement au travail cette semaine. C'est bien beau de se livrer à une introspection, mais je ne peux pas prendre trop de retard en passant des heures à réfléchir à ce qui fait ma vie.

En ce moment, j'ai une certaine liberté d'organisation, parce que mes clients n'ont pas besoin de mes services. Mais bientôt je vais avoir une surcharge de travail. C'est en ce moment que je dois anticiper la demande si je veux pouvoir suivre le moment venu.

Je reste assez vague sur mon travail, ainsi que sur tout élément de ma vie qui pourrait réduire mon anonymat. Pourtant, je sais bien que si quelqu'un de proche lisait ce journal, il aurait tôt fait, par recoupements, d'avoir de forts soupçons.

Je ne l'ai jamais signalé, mais je suppose que vous aurez compris que tous les prénoms employés sont des pseudonymes. Il me semble que je ne peux pas parler de gens que je cotoie sans masquer leur identité. Même chose pour les diaristes dont je parle parfois. Je préfère rester discret sur mes contacts. Parfois je signale un lien vers un journal, à titre informatif, mais j'évite de parler des mails que j'envoie ou reçois.

Pourquoi j'écris tout ça? Parce que je jongle entre le désir de transparence et les limites de la vie privée. Impossible de garder la liberté d'un journal papier.

***

 

A propos de journal papier... il m'est venu une idée. Je ne sais pas si elle est réalisable, ou utile. Je me demandais si je n'allais pas mettre de temps en temps, à l'instar des "anciens" diaristes virtuels, un lien vers des dates passées. Du genre "il y a un an", ou cinq, ou vingt. Juste pour voir un peu les changements qui se sont opérés dans ma façon de penser.

Bon, je dis ça, mais ça implique de reprendre mes textes manuscrits... Travail laborieux dont j'ignore si je tirerai profit. Peut-être que de réécrire peut m'aider à mieux sentir les avancées?

Alors, si vous voulez savoir comment j'écrivais autrefois, suivez les liens...

Extrait 1: Il y a 20 ans, le 12 septembre 1980 (65eme page)

Attention, ça va faire mal! Aucune mise en page, j'alignais les phrases les unes à la suite des autres. Peu de ponctuation, des phrases longues, pas de majuscules en début de phrase.

J'ai conservé la mise en page, je n'ai ajouté que les majuscules. Trés peu de fautes d'orthographe (pas plus que maintenant!).

Ce jour là, je devais aller chercher Charlotte aprés un mois de séparation (animatrice de colonie). Nous étions ensemble depuis trés peu de temps. Le sujet n'est pas passionnant et présente des détails sans grand intérêt. Moi qui trouve les journaux de jeunes un peu trop factuels... je n'ai plus rien à dire en me relisant!!!

 

Extrait 2: il y a 2 ans, le 12 septembre 1998 (312eme page)

Des progrés dans le style, heureusement! Des paragraphes rendent le récit plus compréhensible. Mais le fait que ce soit écrit sans lecteur le rend peu clair. Pas de "mise en situation", des idées brutes sans fioritures. Un vocabulaire choisi, quand même (lecture extérieure envisagée?)

Ce jour là j'analysais l'état dans lequel je me trouvais aprés plusieurs années plongées dans une importante réflexion au sujet de Laura.

 

Voila... je ne sais pas si ça vous intéressera. Vu le temps passé, je ne ferai pas ça bien souvent. Peut être des morceaux choisis?

C'est comme cette histoire avec Laura, à laquelle je fais parfois allusion. Je me demande si je vais la mettre en ligne. Je suis assez tenté, mais je ne sais pas du tout comment vous, lecteurs, pouvez percevoir tout ça.

Bah, je verrais bien. Mes idées s'éclairciront, sans aucun doute.


13 septembre 2000

 Temps mort

 

C'est maintenant que je vais mesurer les limites à la tenue d'un journal en ligne. Beaucoup de travail, donc peu de temps pour réfléchir. Finalement mes clients commencent a se manifester, tout d'un coup. Le téléphone se remet à sonner plusieurs fois par jour.

Pour le moment, finie la période d'introspection!

Bon, ça correspond peut-être aussi à un palier, aprés avoir sorti pas mal de choses. Je retrouve un état plus détaché. D'ailleurs, je ne sais pas si c'est une impression, si c'est dû à la reprise d'activité générale, mais il me semble que plusieurs diaristes sont en période "creuse". Aucune entrée depuis plusieurs jours, ou alors des textes courts, sans réelle profondeur. Est-ce mon regard qui a changé?

Une question va se poser: comment vais-je écrire si je sens que la période est moins favorable? Est-ce que j'attends d'avoir des choses à dire, avec peut-être plusieurs jours sans écrire? Ou bien est-ce que je continue avec une entrée par jour, quitte à ne pas dire grand chose et rapidement tomber dans l'anecdotique...

Ma vie au jour le jour mérite-t-elle d'être racontée ici? Je ne pense pas. Mais alors ce journal sera "faux" si je n'écris que pour des évenements un peu forts. Ma vie est aussi constituée de moments trés calmes qu'il conviendrait de relater pour donner une idée plus juste de ce qu'elle est.

Je vais réfléchir à tout ça...

 


14 septembre 2000

Découvrir ou raconter?

 

Nouveau look aujourd'hui. J'ai tenté d'améliorer un peu la présentation du site. Un peu plus attrayant tout en restant "soft" sur les effets. Peut-être un peu austère, voire tristounet?

Si vous avez envie de donner votre avis, il sera le bienvenu ;o)

A part ça... toujours beaucoup de travail.

Je viens de répondre à un mail d'Inès, avec qui nous parvenons à trouver un équilibre entre nos attentes respectives. En lui répondant, et suite à tous ces moments de réflexion sur le sujet, je me suis rendu compte d'une chose: en fait, c'est l'amitié qui est inconnue pour moi.

Je n'ai plus eu d'ami privilégié, de "vrai" ami, depuis très très longtemps. Ma seule amie, c'était... Charlotte. Mais amour et amitié ne vont pas forcément de pair. Il est des sujets dont je lui ai parlé qui n'auraient dû l'être qu'avec un/une ami(e). En particulier tout ce qui concerne la séduction. Hé, la jalousie ça existe!

Avec Inès, je suis en train de découvrir ce que peut être l'amitié. Mais le fait que notre relation se soit faite par une séduction mutuelle complique singulièrement les choses pour moi. Comment apprendre à séparer amour et amitié alors que je les ai toujours confondus? D'autant plus que cette relation avec Inès était justement dans un "entre deux".

Lorsque je me suis rendu compte que le coté "amoureux" me faisait peur, j'ai pris une certaine distance, difficile à comprendre pour Inès. Et pas bien plus claire pour moi d'ailleurs!

Maintenant, je "reviens" peu à peu, mais toujours trés méfiant vis à vis de ce sentiment amoureux. Séduction, attirance, oui, mais amour: non. J'ai un amour, je ne vois pas comment en avoir deux. Ce que j'aimerai, c'est trouver ce type de relation particulière qu'il peut exister entre un homme et une femme qui se plaisent. Une amitié tendre, un attachement particulier... mais sans "amour" tel qu'on l'entend.

C'est pour trouver ce juste milieu que j'ai eu besoin de m'éloigner rapidement, pour ensuite revenir tout doucement. Retrouver une complicité, mais qui ne serait plus fondée sur un coté séduction comme nous l'avions au départ. Il a fallu que je m'éloigne de l'empressement d'Inès, qu'elle comprenne que je ne pouvais plus avoir le même rôle désormais. Qu'elle accepte de ne plus me demander ce que je ne pouvais pas lui donner, en cessant de me "mettre la pression" (ce qui avait pour effet de m'éloigner encore d'avantage).

En fait, c'est comme si j'avais avancé pour voir jusqu'où je pouvais aller, puis une fois au bout, je suis revenu à mon point de départ. Une fois le chemin connu, je pouvais m'y engager l'esprit tranquille.

Je ne sais pas si ce que j'écris est bien clair...

C'est un peu l'inconvénient d'avoir une "double écriture". Celle des mails, avec lesquels je m'explique, je découvre, et puis celle de ce journal. Ou parfois c'est l'inverse. Et ce qui apparaît dans une fulgurance, devient un peu "rabaché" à la deuxième version. Comme si le plus important était de découvrir, et non pas de raconter.

Que ce soit le journal qui soit le catalyseur de la découverte, ou un mail, je me sens toujours "obligé" de l'écrire sur le second support. Soit afin d'informer mes interlocutrices de mes récentes avancées, soit pour que mes lecteurs suivent ces mêmes avancées. Je pourrais faire abstraction des lecteurs, en me disant qu'ils ne sont que les témoins de mes changements au travers de ce que je veux bien leur laisser voir.

Outre le fait que je trouve que ce serait manquer de respect, ce serait contraire à l'objectif que je suis pour ce journal: partager mes expériences pour les proposer à ceux qui peuvent y trouver des réponses à leur recherche personnelle.

Certes ce journal est introspectif, et l'experience que j'en retire est unique, inaplicable en l'état par qui que ce soit d'autre. Pourtant nous sommes nombreux à vivre les choses d'une façon similaire, et toute expérience, à mon avis, constitue un enseignement. Pour ma part, c'est comme ça que je fonctionne: je prends dans chaque parcelle de vie des autres ce qui peut m'aider à comprendre ma propre vie.

Donc, piochez ce qui vous plaît, et utilisez le comme bon vous semblera!

 

En fait, je ne pensais pas en me lançant dans le monde des diaristes que l'interaction entre écrivants et lecteurs prendrait autant d'ampleur. Il n'est pas rares que je reçoive des mails assez longs, soit commentant mes écrits, soit profitant d'un sujet abordé pour que la personne fasse référence à un élément de sa propre vie. Dans les deux cas, je suis toujours touché d'avoir suscité une réaction. Et je réponds toujours par un mail... qui peut être assez long.

Et puis il y a aussi les mails que j'envoie aux diaristes que je lis. Et les échanges peuvent, là aussi, prendre beaucoup d'ampleur.

Donc en fait, l'écriture se fait à deux niveaux: ici et au travers des échanges de mails. J'en suis très satisfait, même si mon journal y perd un peu en intensité...

Mais le but ultime n'est-il pas de réussir à être moi-même, avant que d'écrire ce journal, simple instrument de découverte?

 


 

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