Publication du 19
octobre
Dimanche 22 août
Je passe d'un lieu d'écriture à l'autre, selon une
logique pas forcément claire pour d'autres que
moi. Peu importe : moi je sais pourquoi je
choisis l'un ou l'autre de mes espaces, selon ce que
je souhaite exprimer ou taire.
C'est ici que j'ai entrepris ma grande réflexion sur
le deuil post-rupture, mais sur le
blog
que je l'ai poursuivie. C'est là-bas que me sont
apparues, grâce aux brassage d'idées instillées par
les commentaires, quelques pensées demeurées jusque
là informulées, si ce n'est inconscientes. J'avais
besoin de sentir des présences interactives, a
priori bienveillantes, afin de garder une distance
suffisante avec mon sujet. Maintenant je
reviens ici, pour une expression plus personnelle.
Je veux reprendre un extrait de mes propres mots,
que je trouve assez significatif. Il fait
apparaître une dualité entre différents états de ma
conscience, variant selon le registre d'expression
dans lequel je me situe
[le
Moi-écrivant n'est pas le même ici et là-bas...]. Plus
important encore, ces quelques phrases mettent en
évidence une ressource intérieure dont j'oublie
parfois être dépositaire...
Au sujet de la durabilité des relations fortes [
*],
qui aura été la grande révolution de ma perception
des rapports affectifs, je répondais à un
commentaire ainsi :
« Je me rends compte que la
crainte est contagieuse et que
c'est le regard vers un avenir incertain qui peut
précipiter une fin par crainte de ne pouvoir vivre
ce qui est là au présent.
Tu me fais prendre conscience que je n'ai
peut-être pas si peur de la fin que je le laisse
entendre... C'est plutôt que je
redoute la peur de l'autre, en
sachant qu'elle pourra lui faire précipiter la fin
! [oh ben dis donc, en voila une découverte !!!]
Je crois que je suis très confiant par nature,
en la vie, en moi et en l'autre. Mais l'expérience
m'a enseigné que d'autres n'avaient pas cette
confiance intérieure... et que leur
insécurité pouvait miner mon assurance
au point que je perde contacte avec mes
ressources. Je me demande si je ne suis pas vulnérable
aux insécurités de l'autre... »
Ces quelques mots ont eu force de
révélation. Alors que j'affirme souvent manquer
de confiance en moi, il m'est apparu que ce n'était
pas aussi direct que je le croyais mais que c'est
en
passant à travers le regard de l'autre
que j'avais, ou pas, une confiance suffisante en
moi. Du reste je sais depuis longtemps que, seul, je
ne manque pas d'assurance. Je n'en manque pas non
plus si je sens qu'on me fait confiance. En
revanche si je me sens évalué, testé, critiqué,
culpabilisé, rejeté, dévalorisé ou découragé dans
mes élans, je perds très rapidement confiance en mes
capacités. C'est mon point de faiblesse majeur. Même
chose si on me refuse ce que je désire... car je le
ressens comme si c'étaient des désirs inappropriés,
dérangeants, voire stupides.
C'est en cela que je me sens encore très "enfant" :
j'ai
besoin de me sentir en confiance pour
me sentir bien. C'est à dire qu'on me fasse
confiance. Qu'on me reconnaisse à ma « juste valeur
». Ni surévalué, ni dévalorisé. De ce besoin
essentiel peut naître ma dépendance...
Irrationnelle dépendance puisque s'exerçant envers
des personnes peut-être aussi immatures que moi,
elles aussi en recherche de sécurité au sein d'un
jeu d'apparences où la position de chacun influence
celle de l'autre.
Pour garder la confiance de l'autre il m'est arrivé
de perdre contact avec moi-même, de nier mes
besoins... dans la crainte d'être rejeté en étant
"moi-même". Attitude qui, fondamentalement, confirme
à l'autre qu'il ne peut pas me faire confiance
puisque je faiblis sous l'épreuve qui me teste !
C'est pour ne plus me trouver aspiré par cette
véritable
soumission aux angoisses
existentielles de l'autre, perdant sens critique,
consistance, rigidité, que j'ai choisi de me
retirer, temporairement, dans une vie de solitaire.
Le temps de reprendre contact avec mes ressentis
profonds, sentir mes ressources, et retrouver
confiance en mon intuition.