Novembre 2008

Dernière mise à jour:dimanche 15 février 2009 - Accueil - Message






L'énergie de la colère



Jeudi 20 novembre


Pendant plusieurs jours j'ai tenté d'écrire ici. Mais à chaque fois que je me mettais devant le clavier beaucoup trop de pensées affluaient. Une bousculade de mots et d'idées déboulait dans une cohue ingérable. Alors je refermais tout. Insatisfait de cette abdication je sentais pourtant qu'elle était préférable. En attendant de savoir quoi faire...

J'ai fini par comprendre qu'il y avait beaucoup trop de colère en moi pour que je puisse me libérer comme ça. Une colère énorme qui aurait déferlé dans les hurlements braillards d'une chevauchée assassine... si je l'avais lâchée.

Moi qui suis habituellement si calme...

Me demandant que faire de cette impétueuse colère j'ai pensé que comprendre son origine était prioritaire. D'abord préciser, scinder, détailler plutôt que de me laisser aveugler par une masse imposante dont, de toutes façons, je ne viendrais pas à bout d'un seul coup.

J'ai laissé mes pensées me travailler, me tirailler au gré de mes propres contradictions. Et finalement j'ai laissé la vie me distraire, m'accaparer. Disperser mes préoccupations.

Ce n'est que maintenant que je retrouve un calme suffisant. Équilibre sans doute précaire, susceptible d'être encore déstabilisé. Je crois cependant que le plus fort de la tempête a été traversé. Sans dommages apparents...

Je ne suis pas encore capable de raconter d'où m'est venue cette colère, mais ce qui est certain c'est qu'elle a surgi de très loin. Du fond de mes entrailles, de l'origine de ma conscience. Quelque chose d'ancien qui a été ravivé avec suffisamment de violence pour être mis à jour. Il y a eu "trop", vraiment trop pour que ma capacité d'absorption y résiste... et c'est tant mieux.

Cette colère, cette rage devrais-je dire, j'ai décidé de m'en servir plutôt que de laisser dissiper l'explosion dantesque qu'elle aurait pu déclencher. Intuitivement j'ai préféré avoir recours à des explosions souterraines. Invisibles et sans bruit. Des mots jaillis dans les spasmes d'une jouissance, mais à l'abri de tout autre regard que le mien.

Ce faisant, aurais-je trop contenu ma colère ? N'était-ce pas l'occasion de m'émanciper enfin de tergiversations à rendre fou ? Exulter dans la destruction irréversible de l'oeuvre inaccessible ? Instants de folie rédemptrice, quand la liberté passe par la mise à mort.

Je me suis longuement interrogé.

N'était-ce pas le moment de profiter de cette énergie considérable pour dynamiter un excès de contraintes ? Mais lesquelles ? et d'où étaient-elles venues ?

Je me sais vivre mieux dans la paix que dans la guerre alors j'ai considéré que je pouvais faire oeuvre utile en ne me trompant pas d'objectif. Tout en gardant ma colère intacte dans son essence j'ai tenté d'optimiser sa puissance. La canaliser. J'ai pu sentir la force qu'elle représente et dont je sais pouvoir me servir. Dont je veux me servir, désormais...

C'est un ressort en tension. Il garde une énergie salutaire prête à se libérer.


Texte transféré sur le Carnet après que la mise en ligne sur le journal soit inopérante
Finalement mis en ligne le 15 février 2009





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