Introduction

C'est fin 98 que j'ai commencé à explorer le monde d'Internet. Particulièrement intéressé par les écrits autobiographiques, j'ai rapidement découvert l'existence des sites de journaux dits "intimes" mis en ligne sur le web. Plutôt étonné par l'impudeur de ces nouveaux diaristes, j'en suis resté là. A ce moment-là, je n'imaginais pas de tenter l'expérience un jour.
 
En août 1999, quelques jours avant de partir en vacances, j'ai eu la curiosité de me connecter à ces espaces de dialogue ou le pire cotoie le meilleur: les "Chats". Par chance cette première expérience se révéla être assez surprenante. Depuis je suis devenu un accro, tant du chat que d'internet en général... pour le plus grand profit de France Télécom (pub gratuite). Pourtant, j'ai vite mesuré les limites qui, comme pour toute découverte, me montraient que ces "chats" n'étaient pas la panacée. Poursuivant mes pérégrinations, je me suis alors penché sur les forums de discussion. Nouvel engouement de ma part: si les discussions ne sont pas instantanées, moins intimes, elles permettent des échanges à portée plus philosophiques, sociologiques.

Il y a quelques temps, je me suis retourné vers les sites de journaux personnels. Cette fois, je les ai vus sous un angle nouveau, celui d'une invitation à l'échange. Pensées exprimées, lues avec émotion, et parfois commentées (avec possibilité d'échange avec leur auteur). Ce ne sont pas ces monologues à tendance exhibitioniste, confidences impudiques offertes à des millions d'internautes, comme on a bien voulu le dire. Pour la simple raison que ce sont surtout des diaristes "virtuels" ou traditionnels qui lisent ces messages, et que c'est une invitation au dialogue: à ma connaissance, aucun site de diariste n'a pas d'adresse e-mail...

Je franchis donc le pas, après beaucoup d'interrogations. Suite logique de mon exploration des relations dites"virtuelles", je tente à mon tour la mise en ligne de mes impressions.

 Ce site ne sera peut-être pas celui d'un diariste (au sens littéral du terme), mais plutôt un receptacle de mes pensées et opinions diverses, alimenté au gré de mes périodes de doutes ou de découverte.

 

L'Idéaliste

 

Idéalisme: attitude d'esprit qui pousse à faire une large place à l'idéal

Idéal: adj. 1 - Qui est conçu et représenté dans l'esprit sans être ou pouvoir être perçu par les sens (>>>théorique)
2 - Qui atteint toute la perfection que l'on peut concevoir ou souhaiter (>>> absolu)
3 - Parfait en son genre
nom
1 - Ce que l'on se représente ou se propose comme type parfait ou modèle absolu
2 - Ce qui donnerait une satisfaction parfaite
 


22 février 2000

 

 Voila, je viens de créer mon site sur Multimania. Aprés quelques essais je me suis aperçu qu'il était bien plus facile de me servir du logiciel de création de page de mon fournisseur d'accés plutôt que de vouloir créer les pages en étant connecté. Mon portefeuille appréciera la différence.

Donc, je vais devoir apprivoiser cette nouvelle forme de journal, écrit en supposant qu'il sera lu. Ce qui n'était pas le cas de mon journal papier, destiné à une éventuelle lecture mais bien plus éloignée dans le temps, voire posthume.

Qu'est-ce qui pousse les gens comme moi à vouloir laisser ses pensées intimes exposées sur le net? L'anonymat (quoique je ne sois pas sûr qu'il soit total sur le web...), me permet de m'épancher librement. Ce n'est pas par exhibitionisme. D'ailleurs, je ne pense pas que je m'autorise à livrer beaucoup de détails croustillants de ma vie privée dans ces pages. Non, il s'agit plutôt d'un partage de ce que je vis. Aimant lire ce que pensent des inconnus, je suppose que je peux aussi proposer à la lecture mon expérience et ma vision des choses.

Certains seront peut être intéréssés, d'autres trouvent probablement cette introspection grotesque... Peu m'importe. J'ai envie d'écrire et je ne vois pas au nom de quoi je m'en empècherai.

Pour ces premiers jours les effets artistiques sont des plus sommaires. Je tacherai d'améliorer rapidement les choses.

 

 

 


26 février 2000

 

Je ne sais pas encore la tournure que peut prendre un journal déstiné à être lu. Mon envie serait d'évoquer ce que je vis en ce moment, mais comment le faire sans en raconter la génése?

Suis-je prêt à livrer "aussitôt pensé" tout ce qui peut me passer par la tête?

Est-ce le rôle d'un journal ouvert à tous de recevoir les pensées que j'exprimais secrètement auparavant dans le seul but de me comprendre?

La peur d'être éventuellement reconnu ne va-t-elle pas jouer un rôle de censure?

Ces questions, et bien d'autres, me montrent qu'il n'est pas si facile de s'exprimer dans le noir, face à un "public" potentiel dont je peux être certain qu'il restera muet...

 


Pour des raisons de compréhension chronologique, j'ai inséré avant cette date un texte qui relate la "Génèse" des évenements qui m'ont poussé à tenter ce journal sur internet.


27 février 2000

 

Hier soir j'ai encore passé cinq heures sur ce maudit Chat! A attendre quoi? je me le demande...

En fait, je sais bien ce que j'attends: faire des rencontres. Pourtant je sais bien que les rencontres de qualité sont rares et que la plupart du temps c'est beaucoup de temps de perdu. Mais je sais que certaines personnes de ce chat m'intéressent. Et je me rends bien compte que c'est parce qu'elles y sont que je cherche à les rejoindre.

Il y a Lisa, avec qui j'ai plusieurs fois échangé sur le salon général. Nos contacts sont bons et nous savons tous les deux que nous nous "plaisons", autant que nous pouvons nous en rendre compte à travers ces échanges... On sent trés vite ces choses là. Nous avons tenté une fois de discuter en privé mais ce soir là, la technique nous en a empêchés. Hier soir, je sais trés bien que c'est pour me retrouver en privé avec elle que je me suis connecté. Mais je n'ai pas osé le faire. La conversation n'était pas orientée sur notre sujet de prédilection (les rencontres sur le Chat, justement, avec tout ce qui peut en découler), et je n'ai pas su comment je pouvais l'aborder.

A la fois par peur de m'imposer et, sans doute, par crainte que "quelque chose" puisse naître entre nous. Parce que maintenant je commence à bien connaître ce phénomène. On discute trés librement, on se confie, on se comprend... et apparait un certain trouble. Une envie de se retrouver un autre jour. Bref, un attachement.

 Or il y a Inès. Evidemment je suis libre de faire ce que je veux, je n'ai aucun engagement avec Inès. Quand bien même j'en aurais un, rien ne m'empèche de discuter avec qui me plait. D'être marié avec Charlotte ne m'a pas empéché d'aller avec Inès. Même si cela à été trés long pour lever la culpabilité liée à cet acte.

 


  1 mars 2000

 

Hier soir je savais que Inès n'avait pas prévu de se rendre sur le Chat. J'étais fatigué, mais j'ai cependant voulu profiter de cette "liberté" pour voir si je ne pourrais pas discuter un peu avec Lisa.

Pas de chance, une autre femme m'a rapidement pris en apparté et je n'avais plus la disponibilité pour parler avec Lisa. En fait j'aurais pu lui demander tout de suite mais j'ai préféré attendre que nous engagions une conversation. Quel benêt! J'aurais mieux fait d'aller la voir en privé sans perdre de temps. C'est bien de moi ça!

Finalement c'est Lisa qui est venue parler avec moi. Même si je n'étais pas complètement disponible, j'en étais trés content. Mais elle venait pour m'annoncer qu'elle allait se coucher. Je n'ai pas pu résister à l'envie de lui dire que c'était pour elle que j'étais venu ce soir. Elle en était trés étonnée et du coup la conversation s'est installée.

Pas pour longtemps. A peine étais-je en train de lui dire que ma timidité, la peur de m'imposer, m'avaient empéché d'aller à sa rencontre (elle pensait la même chose de son coté...) que Inès m'appela. Pour la première fois j'eus quelques secondes d'hésitation en me disant que je n'avais pas vraiment envie à ce moment là de discuter avec elle. Mais la relation que nous vivons fait que je ne pouvais lui refuser. D'ailleurs trés vite je retrouvais cette Inès qui me plait.

Pour Lisa, ce sera une autre fois... nous savons tous les deux que nous attendons cette conversation.

Avec Inès nous sommes allés, comme à chaque fois, un peu plus loin dans nos confidences. Notre confiance en l'autre est de plus en plus grande.

 

 

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