Mois d'août 2000


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 1 août 2000

 

Père et fils

 

Ce sera probablement ma dernière entrée avant quelques jours... vacances en vue!

Je pars pour une quinzaine de jours en Corse. Petit camping trés sommaire, niché dans les arbres et surplombant une petite crique de sable fin. Hmmm! un vrai régal. J'entends déjà les cigales...

Je vais donc oublier internet pendant ce temps là. Et me retrouver comme "avant". Que de temps libéré en perspective!

Aujourd'hui, il y a tout juste un an que je découvrais le Chat. C'est ce jour là que j'ai rencontré "Vanille" (voir "génèse"). Ce jour là que j'ai mis le doigt dans l'engrenage, que j'ai goûté à cette "drogue"... et que j'ai commencé à en devenir "accro".

Bah! je dis ça, mais je ne regrette pas cette découverte. C'est sûr, ça me prend pas mal de temps. Mais j'ai tellement découvert avec les relations que j'ai pu nouer! C'est vrai qu'il y a un coté "pas raisonnable" à passer du temps devant cet écran. Mais le plaisr est-il raisonnable? Ce plaisir est-il fondamentalement différent d'un autre?

Hier je parlais à ma femme, qui venait de terminer un livre. Je me rendais compte que pour le coté "virtuel", les livres ne vallaient pas mieux! Lire, n'est-ce pas se plonger totalement dans un monde imaginé, aussi impalpable, invisible, inodore, que l'est internet? Ces personnages dont on suit les destin dans un roman, ne les idéalise-t-on pas?

Le cinéma ne vaut guère mieux, même si le support visuel rend les choses plus "réelles". Mais quelle réalité!!! Franchement, messieurs, vous en cotoyez aussi souvent des femmes aussi belles que ces actrices? Et vous mesdames, vous en croisez souvent des hommes qui vous bouleversent d'un regard au point de finir la soirée dans leurs bras? On nage aussi en plein rêve!

Donc pourquoi pas le rêve internet? (vous remarquez que je culpabilise à fond sur le sujet. Je suis toujours en train de parler de ça!)

 

 

Bon, coté réalité. J'aie eu une discussion trés intéressante avec mon fils aîné (15 ans), au sujet des rapports amour et amitié. Il est assez perturbé par une relation qui n'arrive pas à s'établir avec sa meilleure amie. En fait, la relation d'amitié marche trés bien, mais... il rêve d'aller au delà. Mais l'amie en question ne le souhaite pas. Histoire classique.

Mais comment lui expliquer ce que seule l'expérience peut lui apprendre? Je me suis souvenu de mes doutes à son âge. Cette impression d'urgence à "savoir" ce qu'il faut faire, trés vite, avant qu'il ne soit trop tard. A cet âge, on a l'impression que la vie va se décider tout de suite.

J'ai tenté de lui faire prendre conscience de la patience nécessaire. De "laisser le temps au temps". Que tout problème trouve sa solution si on laisse les choses mûrir, si on ne se précipite pas au risque de faire de graves erreurs.

Je lui ai surtout dit qu'il avait les solutions en lui. Demander des avis peut lui permettre d'affiner ses impressions, de mieux réfléchir avec plus de recul. Mais lui seul pourra trouver ce qui est bon pour lui.

C'est aussi ça l'apprentissage de la vie d'adulte: choisir sa vie. Choisir, donc renoncer. Lui qui aurait aimé des conseils, je lui ai expliqué que mes conseils seraient issus de ma propre façon de percevoir les choses, éclairés par son interprétation des attitudes de son amie. Autrement dit rien de fiable, rien de juste. Et pour une décision de cette importance, je ne peux me permettre de lui conseiller tel ou tel choix qu'il pourrait regretter d'avoir pris.

Je lui ai donc conseillé une attente patiente, en profitant de ce qu'il vit actuellement et lui rappellant que la vie est encore bien pleine de rencontres possibles. Mais surtout de ne pas vouloir hâter les choses (son amie est au courant de ses sentiments), sous peine d'effrayer une nouvelle fois son amie.

J'aime beaucoup cette phrase qui s'applique à l'amour: "Suis moi, et je te fuis. Fuis moi, et je te suis".

Cette histoire me semble particulièrement limpide, parce que je vis exactement la situation inverse avec Inès depuis quelques mois. Je n'aurais pas eu cette vision des choses si je n'y avais pas été moi-même confronté. J'ai pu me rendre compte comme le fait de sentir une "pression" pour aller plus loin que ce que je ne voulais, pouvait créer un malaise. Comme une oppression à se sentir "pris" dans un piège. Depuis qu'Inès m'a demandé avec insistance (et pourquoi pas, puisqu'elle en avait envie) que l'on se revoie, les choses on changé. Je n'en ressentais pas le besoin, mais je savais qu'elle attendait ça de moi. Et j'aurais aimé lui faire plaisir, mais pas aussi rapidement. Peu à peu je n'ai plus su ce qui était vraiment mon envie, ou celle de lui faire plaisir.

Alors maintenant, j'ai décidé d'attendre que cette envie soit bien la mienne. Mais pour cela, il fallait que je ne ressentes plus du tout cette "pression"... Pas facile pour Inès de devenir trés patiente, sans savoir quand j'accepterais.

Pas facile pour moi non plus, de constater que c'est moi qui la privais de ce plaisir que pourtant je souhaitais lui donner.

Alors avec ça, comment ne pas comprendre les attentes de mon fils... et la difficulté pour lui de résoudre ce problème. D'autant plus que je devine que c'est tout ce qui fait sa vie en ce moment!

C'est en partie pour cette raison que nous avons eu de enfants tôt, avec Charlotte: pour que notre propre enfance ne soit pas trop éloignée. Pour que l'on se souvienne de ce que l'on pensait à cet âge là.

 

J'en aurais beaucoup à dire sur ces sujets... je n'ai fait qu'effleurer ce qui se présente à mon esprit. Mais le temps me manque ce soir (la vie de famille ne laisse pas toujours auant de disponibilité que ce que je souhaiterais). J'y reviendrais certainement.


2 août 2000

 

Une question a été posée sur le forum de la CEV: un diariste peut-il cesser son journal du jour au lendemain?

Cette question m'a tracassé. Si effectivement le diariste est totalement maître de son journal, donc libre de le cesser, ou de le faire disparaître sans préavis, je considère qu'il y a comme un "engagement moral" envers les lecteurs réguliers. Je ne parle pas ici des lecteurs de passage avec qui aucune relation ne s'est établie.

Pour moi, qui ne saurait interrompre une relation, quelle qu'elle soit, sans aucune explication, j'applique aussi cette conduite pour ce journal. Il m'est impossible d'envisager une fin brutale sans en avertir mes lecteurs.

Comme j'ai expliqué les raisons de la création de ce site, je raconterai la fin au fur et à mesure que je la sentirai venir, se préciser, se décider.

Je mets un journal en ligne parce que cette envie de m'exprimer est doublée d'une envie d'être lu. Si ce n'était pas le cas, j'en serais resté au journal papier. Je "donne" donc à lire mes pensées, en échange de l'attention que me "donnent" mes lecteurs. Il y a un échange qui se crée, chacun apportant quelque chose à l'autre. Même si je suis l'initiateur et seul responsable de ce journal, vous, lecteurs, par vos commentaires me renvoyez une image qui me rassure, me conforte dans mes idées.

En cela le journal est une pratique exhibitioniste: il a besoin du regard des autres pour exister. Mais aussi de la manifestation de ce regard, retournée par les messages des lecteurs. On sait trés bien que la quasi-totalité des diaristes (voire 100%?) inscrit un lien vers son adresse. L'écho est donc bien, sinon attendu, au moins souhaité.

Que penserait un diariste si un des lecteurs avec qui il a une correspondance régulière cessait d'un coup tout envoi de message? Assurément, il se poserait quelques questions. C'est un des cotés d'internet auquel j'ai du mal à me faire: l'individualité égoïste qui y règne.

Je l'ai particulièrement ressenti sur les forums, où les gens posent des questions qui lancent un débat, à qui on répond, et qui ne prennent même pas la peine de se manifeser à nouveau. Ce qui fait qu'on ne sait même pas s'ils sont revenus lire les réponses. Et même chose lorsque une discussion commence, puis cesse brutalement parce qu'un des intervenants ne répond plus. Je trouve cette façon de faire assez désinvolte... mais bon! on finit par s'y faire! Je crois pourtant que c'est une des raisons qui font qu'il devient difficile d'avoir des discussions demandant un minimum d'engagement. Et ça fait le jeu de ceux qui trouvent que les contacts ne sont que "virtuels", fondés sur de l'illusion.

Bon, on pourra me rétorquer que, dans le cas du journal, il s'agit d'une relation basée sur l'instant. Donc qu'il faut se satisfaire du moment présent, sans notion d'engagement d'aucune sorte...

Ca me fait un peu penser à la peur de l'engagement, exprimée comme désir de liberté, de certains couples qui n'arrivent jamais à durer. La relation existe tant que tout va bien. Mais que l'un des deux ressente une lassitude et il s'en va tout d'un coup, laissant l'autre sur le carreau et... "chacun sa merde". C'est une façon de voir les choses qui se justifie, certes, mais qui ne me semble pas trés "belle". Pas bien sympa. Assez égoïste en fait.

Voila, c'est mon opinion de "vieux réac" (à mon âge!!). C'est plus fort que moi, je ne peux agir sans me demander toujours comment la personne qui est en face percevra mes actes. Assurément moins facile que de m'en foutre. Mais ai-je raison de me "prendre la tête" comme ça? Parfois, je me le demande (mais je ne change pas!).

 

***

Demain, départ en vacances. Repos du journal pendant une quinzaine de jours.


 En vacances...

 


20 août 2000

Impressions de vacances

 

Me voici de nouveau devant cet écran... Quinze jours sans écrire et ça ne m'a absolument pas manqué!

Juste quelques difficultés aujourd'hui avec des doigts engourdis et des problèmes pour retrouver les mots de passe divers.

 

Donc, je suis rassuré: je ne suis pas un "drogué" qui serait en manque de sa dose d'internet. Je n'en doutais pas vraiment, mais rien ne vaut l'expérience pratique pour confirmer les impressions.

Hasard ou pas? Les statistiques de mon site connaissent depuis trois jours un pic de fréquentation. Serais-je attendu? Mon vague "retour dans une quinzaine" serait-il la cause de ces nombreuses visites? Hum! je me le demande!

***

 

Bon, je ne vais pas raconter mes vacances, ça n'a pas beaucoup d'interêt. Mes pensées peut-être un peu plus... quoique! Bref, je vais sortir ce que j'ai dans la tête, comme ça vient.

Dés le premier jour je me suis dit: "Tiens, je raconterais ça. Je vais le noter, et je ferais ainsi pour chaque jour". Mais j'ai renoncé aussitôt: je n'étais pas en vacances pour me mettre des contraintes dans la tête. Il ressortira le plus important, le plus marquant pour moi, et c'est bien là l'essentiel.

Je constate une fois de plus que ce "journal" confirme cette forme d'un récit pour un lectorat supposé intéressé. Pourquoi pas? C'est ce qui se fait naturellement et je laisse venir ce qui vient, comme ça vient.

La Corse, pour ceux qui ne connaissent pas, c'est une montagne dans la mer. Une Méditerrannée aux eaux transparentes avec des bleus outremer ou turquoise. Un ciel souvent bleu, des côtes largement sauvages et des montagnes qui le sont encore d'avantage.

Pas trop de touristes dés qu'on s'éloigne des points d'agglutinement (les petites villes ou villages du bord de mer), et pratiquement aucun en montagne.

Bon, pour d'autres précisions, lire les guides touristiques: comme pour tout il faut y être pour ressentir les impressions...

***

 

Impressions... justement. Mes impressions, en vrac et dans le désordre.

Beauté... des rochers de granit au soleil couchant, des immenses Pins laricio de 40 mètres de haut qui vivent en altitude, aux fûts parfaitement rectilignes et qui ont plusieurs siècles...

Beauté majestueuse de la mer déchainée. Un bon vent d'Ouest et les côtes sont balayées par des déferlantes qui n'ont aucun obstacle depuis l'Espagne. Vous auriez cru, vous, que ces vagues puissent dépasser (vous n'allez pas me croire...) les quatre mètres de haut? Avant de s'écraser dans un vacarme laiteux, dispersant des embruns sur des centaines de mètres. Je devais nettoyer l'objectif de mon appareil photo avant chaque prise de vue!

Pas question de se baigner sous des murs d'eau pareils! Nous avons dû attendre le lendemain. Les vagues ne faisaient plus que deux à trois mètres (!) et, avec prudence, on pouvait se laisser aller à jouer: tordus, aplatis, retournés, démembrés. Parfois un moment de "surf" sur la crête de la vague, décollage... et ratatinage dans un fracas de sable et de gravier soulevés avec l'eau.

Bref! ne pensez pas que la Méditerrannée est toujours calme.

Mais elle l'est souvent: plongée en apnée parmi les poissons, impression de voler. Visite parmi les poulpes et les oursins, quelques étoiles de mer, des bancs de milliers de petits poissons argentés... Je me voyais parfois vivre un film de Cousteau. Et sans descendre bien plus bas que cinq ou six mètres.

Et voila que je suis reparti dans le guide touristique!

Attendez: il y a aussi tout ce qui m'a énérvé!

Le sans-gène, en particulier. Celui des ces gens qui se croient autorisés à rire bruyamment (trés bruyamment), à parler fort, et à s'appeller d'un bout à l'autre du camping sous prétexte qu'ils sont en groupe et "habitués" du site. Ces gens qui répondent qu'on a qu'à aller ailleurs si le bruit nous dérange, alors qu'il fait déjà nuit depuis bien longtemps...

Dommage qu'un petit coin de paradis se mue la nuit en site bruyant parce que certains considèrent que chacun fait comme il veut... au mépris de dizaines de familles qui essaient de dormir.

Moi qui essaie toujours d'être discret, de ne pas déranger, de ne pas me faire remarquer, ça me met parfois hors de moi de voir un tel mépris. Mais je sais qu'il est inutile de chercher à changer les choses, ça ne fait qu'exciter un peu plus les sans-gêne, qui s'amusent de voir l'effet qu'ils produisent.

Moins agaçant (ou est-ce l'habitude?) les voitures qui se garent en double ou triple file et créent des embouteillages.

Moins fréquent dans la vie courante, mais parfois exaspérant: l'oubli de la notion de silence. Le pire dans le domaine, ce sont ces engins stupides appelés "jetski". Une sorte de moto aquatique qui fonce à grande vitesse avec un bruit atroce qui ressemble à celui du moustique. Le jeu à la mode est de suivre le sillage des bateaux pour décoller sur les remous. Lorsque quatre ou cinq s'y amusent, c'est vraiment la joie! On les entend à des kilomètres, bien plus que les "gros" bateaux.

En plus ça pollue ces engins là! Et c'est pour un loisir de gens plutôt fortunés. Ca a tendance à m'énerver un peu ce genre de "sport"(!?)

Le sans-gène des papiers gras... je n'en parle même pas. C'est une évidence.

Bah! c'est pas ce qui va gacher des vacances. Mieux vaut garder en mémoire les bons souvenirs. Et pour ça, j'ai fait le plein!

Je vais passer pour un mauvais coucheur avec mes remarques désagréables...

 

***

Je constate que je dis "nous", mais je ne suis pas certain d'avoir parlé de ma famille. Sans doute pour ne pas donner trop de précisions qui pourraient me rendre identifiable. Moins j'en dis et plus je laisse de doutes. Je n'aurais pas dû dire la destination de mes vacances... Tant pis. De toutes façons, je laisse certainement pas mal d'indices pour qui se donnerait la peine d'en rechercher à mon sujet.

Tout ça pour dire que je suis le père de quelques enfants. Ce qui explique le "nous".

 

Voila quelques commentaires sur cette "autre vie" que j'ai passé pendant quelques temps.

 


21 août 2000

 

J'ai l'impression, avec ce journal, de ne pas vraiment aborder les choses comme je le voudrais. Mon entrée d'hier ne me plaît pas vraiment, elle est trop descriptive. J'aimerai en rester à une narration de mes pensées, sans entrer dans les détails pratiques. Pourtant, je sais aussi qu'une description de l'environnement, du style de vie du diariste est importante pour le lecteur que je suis.

J'ai toujours la crainte de tomber dans la simple description de ma journée, ce qui n'est pas dans les buts que je vise.

Depuis un mois que je tiens ce journal en ligne, je suis mon inspiration. Je ne vois d'ailleurs pas coment je pourrais faire autrement. Mais ce qui me dérange et que je note de temps à autres en caractères fins, comme si je me parlais "en aparté", c'est cette façon de m'adresser à mes lecteurs. En fait, c'est d'avantage une suite de lettres qu'un journal. Mais n'est-ce pas inhérent à ce genre d'écriture? J'écris en sachant que je suis lu, alors que mon journal papier était écrit pour moi, avec lecture possible, mais trés loin dans le temps.

Est-il possible d'atteindre le même degré de sincérité et de "mise à nu" dans un journal tel que celui-ci?

Pour le moment, je pense que oui. Il me semble que c'est une question de temps. Je dois apprivoiser cette nouvelle forme d'écriture, pour aller, peu à peu, de plus en plus vers l'introspection profonde en direct.

Peut-être qu'il me faut aussi un certain temps pour me présenter à vous, lecteurs. Je me vois mal étaler mes états d'âme dès les premières pages sans vous dire un peu ce qu'est ma vie. Alors pour le moment j'en reste aux questions de l'instant (disons plutôt des jours en cours). Parfois j'aborde un peu le passé, notamment dans les annexes concernant les personnages qui ont influencé récemment ma vie. Mais je ne parviens pas encore à aller jusqu'aux questions existentielles qui me trottent dans la tête depuis des années.

En fait, j'ai commencé ce journal lorsque je me suis rendu compte que les relations "virtuelles" que j'avais eu via le Chat atteignaient une phase de palier. Pendant près d'un an j'ai discuté avec des femmes de mes doutes concernant mon potentiel de séduction. Aucun écrit dans mon journal papier pendant ce temps là: j'étais comblé par mes conversations qui me permettaient d'aller trés vite bien au delà de ce qu'une introspection solitaire m'aurait permis.

Désormais mes doutes sont moindres, et je peux tenter d'aller plus loin dans la connaissance de moi-même. Mon journal papier ne me semble plus vraiment convenir. Ce sont donc ces lignes que j'écris qui sont censées me permettre d"avancer". Sans doute cette façon de dire ce que je ressens à d'autres, à vous qui me lisez, m'aidera à mieux m'accepter. Si j'ose vous dire mes touments, mes angoisses, mes doutes, j'ai l'impression que cela contribuera à les faire fondre. Sortir ce qui est en moi et le mettre au jour, avec vous comme témoins silencieux.

Et il me semble que cela me permetra d'être un peu plus "moi-même" devant les autres. Comme si de l'avoir déjà dit (écrit) cassait mes peurs de me montrer en réalité.

Il est possible que je me trompe totalement et que cette illusion ne soit d'aucun effet. Mais ça vaut le coup de tenter. Et puis je commence à me connaître... je sais que ce genre d'illusion marche trés bien. Comme si le conscient avait la possibilité de tromper l'inconscient.

Il est trés fort l'inconscient, mais est un peu balourd. En rusant un peu, le conscient peut le contourner. C'est du moins ce que je constate pour moi.

***

Bon, vie sentimentale maintenant.

Inès m'a téléphoné aujourd'hui. Je ne l'attendais pas si tôt. En pleine journée, avec ma femme et mes enfants à coté, je n'aime pas bien. Je ne suis pas trés tranquille. Alors je suis allé dans le jardin. Mais Inès ne m'a pas trouvé très bavard et me l'a fait remarquer. En fait, je n'avais pas grand'chose à lui dire. Lui raconter mes vacances n'est pas bien mon genre. Je sais mal partager les sensations visuelles, ou les ambiances. Et puis il me semble que ça n'apporte pas beaucoup de choses pour celui qui ne connait pas les lieux.

Donc j'en suis resté à quelques vagues évocations, précisant aussi que j'avais eu la tête complètement "vide" pendant ces quinze jours. Par vide, je veux dire "sans aucun souci". Donc je n'ai que trés peu pensé à elle (je ne lui ai même pas écrit, parce que je ne le "sentais" pas). Je savais trés bien que cela risquait de la peiner (elle ne m'en a rien dit), mais je n'avais pas envie de me forcer pour lui faire plaisir. Il me semble qu'elle aurait senti ça.

De son coté elle m'a envoyé un CD et une jolie carte, et un e-mail m'attendait.

Je ne sais pas pourquoi, mais je ressens comme un détachement de ma part...

Affaire à suivre (pas le temps ce soir, je dois partir).


22 août 2000

L'écriture est-elle détachée du passé?

 

 

J'ai un problème: ma liberté.

Il m'arrive par périodes d'avoir envie de faire tout autre chose que mon travail (écrire par exemple...), et rien ne m'empêche de le faire. Rien si ce n'est un coté "raisonnable" qui me rappelle que j'ai "mieux" à faire.

Lorsque aucune obligation se m'impose un emploi du temps chargé, j'ai tendance à prendre plus de temps que je ne devrais. Je reporte alors mon travail à une date ultérieure. Quitte à me retrouver à la bourre le moment venu! Je le sais, mais j'ai envie de vivre mes envies quand elles se présentent.

C'est ce qui se passe en ce moment, retour de vacances et période professionnellment encore calme. Depuis quelques années, j'en profite de plus en plus. L'an dernier c'était une période de contacts multiquotidiens avec Héloïse. Encore avant c'était "avec" Laura que je passais des heures à rédiger des lettres, à moins que ce ne soit la rédaction d'une auto-biographie romancée autour de cette même Laura.

Bon, finalement, ça ne se passe pas si mal, même si je ne travaille pas autant que je le pourrais (j'allais écrire "devrais"). Je suis moins stressé, et beaucoup plus libre dans ma tête. C'est ce qui me permet de contrebalancer la culpabilité insidieuse et permanente qui tendrait à m'empêcher de suivre ce plaisir d'écrire.

Parce qu'en fait, depuis cinq ans, mon plus grand plaisir est d'écrire. Ecrire mes pensées (oh le narcissisme!!)... mais pour mieux me connaître. L'écriture est un moyen de découverte, non pas un but en soi. Je ne sais pas si un jour j'aurais envie d'écrire autre chose, bien que je l'ai déjà fait pour d'autres sujets qui me passionnent. J'aime tenter de communiquer le savoir que j'ai acquis par ma passion.

Aucun mérite à cela d'ailleurs: c'est cette passion qui me permet de mémoriser trés bien, de compiler, analyser, déduire. Par bonheur je crois avoir (d'aprés ce qu'on m'en a dit...) la chance de m'exprimer d'une façon assez claire. Alors j'essaie de concilier passion et faculté d'expression. Que ce soit sur un plan technique... ou plus personnel.

Parfois je me vois comme un sujet d'analyse. Je regarde mon cas, mes handicaps, mes atouts, mes erreurs et mes avancées. Et je l'écrit pour en garder trace. Parce que certaines compréhensions naissent dans une fulgurance et je crains de les oublier ou les amoindrir par la suite.

J'ai procédé de cette façon à une analyse de mon journal papier. Oh!, pas en "bon" ou "mauvais", ce qui n'aurait aucun sens, mais en constat de l'évolution de l'écriture et de mes préoccupations. Etalé sur vingt ans, il y a forcément du changement.

D'ailleurs... je pourrais bien mettre ce texte ici!

Idée à suivre... si on me le demande. Un bon moyen de savoir si cela intéresse mes lecteurs...

Hé! à vous de vous manifester aussi! Pas si facile de livrer sa vie sans savoir comment on est perçu.

Voilà que je me met à m'adresser directement à mon lectorat maintenant!! Mouais... pourquoi pas? L'interactivité est à mon avis une des possibilités nouvelles offertes par cette écriture "ouverte".

Moi qui suit plutôt discret, qu'est-ce qui me pousse à me dévoiler de cette façon, non sans le risque d'être un jour "découvert"? Il faudra que j'analyse un jour cet "exhibitionisme intime"...

J'ai aussi "auto-analysé" l'acharnement que j'ai eu, voici exactement cinq ans, à vouloir recontacter Laura, quinze ans après l'avoir perdue de vue. Je pourrais aussi le donner à lire ici, mais je crains que ce soit un peu long à lire, et finalement sans interêt pour mon lectorat. Boh! en fait, je n'en sais rien. C'est aussi ce qui a déclenché ma reprise d'écriture, donc un peu à l'origine de ce journal. Laura, en 1977 avait déjà été celle qui m'a fait commencer un journal...

Forcément, mon histoire, que je commence à raconter depuis début juillet sur ce journal virtuel, n'est qu'un des évenement parmi tous ceux qui, interdépendants, on fait de ma vie ce qu'elle est aujourd'hui.

Comment raconter ma vie sans donner peu à peu les clés de sa compréhension?

Une vie, quelle qu'elle soit, est un vrai roman! On pourrait chacun en écrire des livres entiers. Et pas inintéressants pour les autres, j'en suis certain. Tout est dans le choix de ce qu'on choisirait de livrer et surtout... dans le "talent" du narrateur. Les détails, les anecdotes peuvent vite passer du passionnant à l'ennuyeux. C'est le dosage subtil entre ce qui est utile à la compréhension, à la mise en ambiance qui fait toute la saveur d'un bon roman. Ce doit être à peu prés équivalent pour une autobiographie. Et puis... chacun son style d'écriture et son style de lecteurs! Ce qui plait aux uns ne plait pas nécesairement aux autres.

Je suis certain que mon verbiage est ennuyeux pour une partie de mes lecteurs, qui n'y reviendront pas. Mais je suppose (et j'espère) que ce que je dis intéresse une autre partie. Ce sont eux, vous, que j'aimerais fidéliser peu à peu.

Hum! quelle prétention de ma part!!!

 

***

Comme d'autres diaristes (on invente jamais rien!) je commence à mettre de temps en temps un petit titre à mes entrées. Ce n'est pas encore systématique, je l'oublie souvent. Ce titre, j'ai parfois envie de le mettre, comme introduction à ce que je vais dire. Mais il est plus facile de l'ajouter à la fin. En fait, bien que placé au début, il donne d'emblée la teneur générale du texte. Voire même le but qui sera atteint.

Parce que je ne sais jamais de quoi je vais parler. C'est l'enchaînement des phrases qui me donne un fil. Un fil que je suis parmi la multitude de possibilités qui s'offrent à chaque idée exprimée. C'est je crois ce qu'on appelle "l'écriture automatique". Sortir les idées et se laisser guider par ce que l'on a envie d'exprimer ce jour là, à cette heure précise.

Je crois que c'est de là que vient parfois (pas toujours) une découverte innattendue de ce que l'on a dans la tête sans le savoir.

***

 

Par principe, je ne corrige, ni ne modifie, ni ne supprime jamais un texte antérieur. Je considère que c'est la trace d'un instant, d'une période. Par honnêteté envers moi-même, et désormais envers mes lecteurs, je ne veux pas faire disparaître des idées que j'ai eu un jour, fussent-elles ridicules à mes yeux quelques temps plus tard.

Je crois que c'est important de ne pas avoir d'illusions sur soi-même, de s'accepter tel que l'on a pu être auparavant. C'est aussi un moyen de se regarder avec un peu d'humilité: on a pu être con, on a pu se tromper... Une façon d'être plus tolérant envers les autres, les jeunes en particulier (mes enfants, entre autres...). "Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis", dit-on. Je pense que de constater ses errements, ou carrément ses erreurs, à aussi un coté satisfaisant: on peut constater le chemin parcouru. Et se rappeller que rien n'est jamais acquis ni figé. Ce que je pense aujourd'hui me semblera peut-être stupide dans quelques années.

Qui me dit que je ne regarderais pas ce journal virtuel en me disant: "mais j'ai vraiment été barjo de diffuser mes pensées de cette façon".

Pas grave. J'ai envie de le faire en ce moment, et ça fait partie du processus qui me mènera vers cet autre moi-même que je serais dans le futur. Et si cet "autre" aura un regard méprisant pour celui que je suis aujourd'hui, qu'il se rappelle que c'est grâce à ce que je suis maintenant qui sera devenu celui qu'il est!

Ouf! Compliqué comme concept!


 23 août 2000

Râleur...

 

Hier j'ai écrit une phrase du genre "hé, mes lecteurs, manifestez-vous!". C'est complètement idiot ce genre de phrase. J'écris pour moi, pas pour mes lecteurs. Qu'ils me lisent est une chose, qu'ils se manifestent en est une autre.

Ce journal n'a pas à être "interactif", sinon il ne représentera plus mes pensées, mais celles que mes lecteurs attendent. Quoique, finalement... pourquoi pas? Pourquoi ne pas donner une partie de moi en fonction d'une éventuelle attente de mon lectorat?

Ce qui serait idiot, assurément, serait d'attendre un avis, ou une envie. C'est me donner une importance bien trop grande dans la vie des gens qui me lisent... Un peu d'humilité, que diable!

***

Aujourd'hui, j'ai fait ma "B.A": j'ai accompagné mes enfants dans un parc d'attractions. Pas Eurodysney, faut pas exagérer quand même! Je ne supporte pas la foule et en cette saison, je n'ose pas imaginer ce que ça doit être. Déjà, celui où je suis allé... fallait le vouloir! On pensait qu'en fin de vacances il y aurait moins de monde, mais on a pas été les seuls à le penser, apparemment.

Il y a vingt ans que je n'étais pas allé dans ce genre d'endroit. C'était à Dysneyland, en Californie. C'est pas vraiment mon truc de "m'amuser", mais bon, s'il n'y a pas trop la queue, pourquoi pas? Pour la queue, j'ai été servi aujourd'hui: une heure par attraction! Je me demandais vraiment ce qu je faisais là. J'ai bien pensé à faire demi-tour, mais pas facile à expliquer aux enfants. Alors j'ai pris mon mal en patience...

Je n'aime pas ces lieux touristiques. J'ai l'impression de faire partie de ces masses (et, de fait, j'en fait partie...), qui s'agglutinent bêtement pour "s'amuser" sur commande. Une heure en plein soleil, à touche touche avec des gens moites de transpiration, pour moins d'une minute passés sur un engin fou. Bon, c'est sûr, l'engin en question donne des sensations assez ébouriffantes, mais quand-même!

Il y avait aussi un complexe aquatique: piscine à vagues, toboggans géants, torrent artificiel... Mais quand j'ai vu cette foule dense en maillot de bain, j'ai renoncé. Je suis allé dormir dans un coin en attendant le reste de la famille.

Je ne sais pas moi, mais il me semble qu'on nous laisse croire que c'est le bonheur et la joie assurés dans ce genre de lieux (voir les photos des prospectus, savamment cadrées). Alors ça attire des foules (dont moi qui me suis laissé prendre). Mais cette foule casse justement tout le coté ludique. Le succès des ces machins saborde le plaisir qu'ils sont censés apporter. Franchement, j'aurais été bien plus heureux chez moi, au frais sur le gazon. Ou encore en montagne où j'aurais pu aller me ballader. Pourquoi aller chercher des trucs compliqués alors que le plaisir est à portée de main?

Bref, je fais pas en faire toute une histoire.

***

Tant que je suis dans les trucs qui m'agacent, je vais continuer. Dans ce parc, il y avait, c'est désormais la règle partout, des téléphones portables. Mais franchement, téléphoner alors qu'on est sur une grande roue ou sur un "bateau dans la jungle"!!! C'est vraiment débile!

Je ne suis pas contre le portable, et je sais trés bien que j'en aurais un jour, mais il y a des limites. C'est comme lorsqu'on se trouve loin de tout, aprés avoir marché un bon moment pour se retrouver dans un lieu calme, qui nous semble loin de la civilisation et de notre monde excité... qu'on écoute le bruit d'une cascade, que le soleil joue de lumière à travers les grands pins... et que le portable d'un abruti se met à sonner!! Arghhh! ça me tue des trucs pareils! Faut vraiment être complètement décérébré pour ne pas savoir se passer de ces engins dans les moments de détente. Et en plus, ils parlent bien fort, comme si personne n'était autour d'eux. Encore des "Sans-gêne" dont j'avais oublié de parler à mon retour de vacances...

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Un coté agréable des vacances, que je n'ai pas évoqué: le "voyeurisme". C'est pas que je sois vraiment mateur, mais je dois avouer qu'il n'est pas désagréable de voir tous ces corps féminins assez peu vétus. Depuis quelques années, les femmes (et plus particulièrement les jeunes), portent des tenues qui soulignent vraiment le corps. Souvent elles ressemblent à ce qu'on aurait appelé des "putes" il y a une quinzaine d'années. Des pantalons ou shorts hyper-moulants, ou des mini-mini-jupes. Des seins mis en valeur par des décolletés profonds et rehaussés par des soutien-gorges pigeonnants.

Ce qui est marrant, c'est qu'elles déambulent dans ces tenues hyper-sexy le plus naturellement du monde. Et les hommes qui les croisent gardent le même naturel. Je ne sais pas ce qui se passe dans la tête des autres, mais je peux vous dire que la vision de certains corps est loin de me laisser indiférent. Je crois que tout le monde joue le jeu, mais que chacun sait que cette "provocation" ne passe pas inaperçue.

Ca me fait penser à l'étude qu'un sociologue avait fait, intitulée "Corps de femmes, regards d'homme", qui analysait tous les codes tacites qui s'étaient établis avec la mode des seins nus sur les plages. En gros, il disait que cet espace à part qu'est la plage avait ses règles bien établies. Telles que: une femme regarde si d'autres sont seins nus avant de le faire, elle ne marche pas inutilement sur la plage, ne se tient pas trop debout. Si ces seins sont trop menus ou trop disgracieux, cet étalage est mal perçu. Au contraire s'ils sont trop parfaits, on la trouve provoquante. Les femmes savent trés bien qu'elles seront "jaugées", autant par les femmes ("rivales") que par les hommes ("voyeurs"). Mais ce regard restera discret. Un "balayage" plutôt qu'un regard fixe. Les "mateurs" ne sont évidemment pas du tout appréciés.

Et bien dans la rue, ou en tout lieu, il me semble que des règles similaires sont en usage. Des femmes s'habillent en "salopes", sachant trés bien qu'elles seront abondamment reluquées, mais les hommes n'ont le droit que de les effleurer du regard. Drôle de jeu de séduction-frustration...

Et cruel jeu pour celles qui ne rentrent pas dans les "canons de beauté". Les grosses, les laides, les trop gros ou trop petits seins, les hanches larges ou les sans taille. Bien sûr, tous les goûts sont dans la nature, mais certaines femmes sont au goût de beaucoup plus d'hommes... L'inverse est vrai en ce qui concerne le regard féminin sur les hommes, mais il me semble beaucoup moins séléctif. En fait, je n'en sais rien...

Le pire, ce sont les femmes qui tentent d'être séduisante à outrance... mais qui n'ont pas les atouts nécessaires. Ah c'est sûr, on les remarque! mais certainement pas comme elles le souhaiteraient. Ces vieilles qui s'habillent comme des ados, ces dodues qui moulent leurs bourrelets, ces "fil de fer" qui moulent leurs os... Je crois que chaque femme peut trouver un habillement qui convient à sa morphologie, mais ne doit pas vouloir ressembler à ce qu'elle n'est pas.

Et pareil pour les hommes, mesdames, évidemment!

Bon, on va peut-être me trouver dur, ou carrément "macho" avec le regard que je porte sur les femmes. C'est possible. J'ai la chance d'avoir un corps "normal" (plutôt "bien" même, si j'en crois ce qu'on m'en dit) et je ne me rends sans doute pas compte de la difficulté à vivre dans un corps qui ne nous convient pas. Ou qui ne convient pas à la mode actuelle.

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Je parle de choses diverses ici (et pas tant que ça des relations "virtuelles, censées être le sujet principal de ce journal...), mais mes écrits ne parviennent pas à suivre mes idées. Tant de sujets méritent que je me pose des questions sur la façon dont je vis les choses... Mais patience! j'aurais bien le temps dans les mois à venir d'explorer tout ça. En fait, mon journal papier s'est assez peu orienté sur la vie en général. Il est resté trés axé sur le coté amoureux. Cette exploration tout azimut est nouvelle pour moi.

Finalement, ça m'énerve un peu ce que je mets ici. Je n'ai pas encore trouvé le ton qui me convient et j'ai l'impression de survoler les sujets. Passer de l'un à l'autre sans approfondir. C'est certainement normal (qu'est-ce que la normale?), mais je voudrais avoir une suite plus logique.

Bon, j'arrête là pour ce soir.

   


 

24 août 2000

 

1h45 du matin... qu'est ce que je passe du temps autour de ce journal! Entre l'écriture, qui me prend pas loin d'une heure, la participation au forum de le CEV, puis la lecture de quelques journaux, ça commence à faire beaucoup.

Ce soir, je suis allé faire un tour sur le dernier "J.mag" de MöngôlO. Et puis dans la foulée, je les ai tous lus. Je me rends compte que mes petites "découvertes" ont déjà été faites par d'autres qui ont une longue pratique du journal on-line. Il faudra que je sois un peu plus curieux pour ne pas répéter ce que d'autres ont déjà dit.

Par contre, ça me donne envie de débattre de ça avec les autres diaristes. Ou avec des lecteurs. MöngôlO trouve que les diaristes sont trop individualistes et ne forment pas vraiment une communauté. Je ne sais pas si les choses ont récemment changé, mais il me semble au contraire que c'est une communauté assez vivante. Le forum de la CEV en est le meilleur exemple. Assez souvent des question importantes ont été soulevées et les réponses ont donné lieu a de vifs échanges. Il est vrai, parfois, que les interventions sont plus proches des salutations de bar...

Sans doute est-ce parce que je suis nouveau dans cette communauté que j'ai tendance à l'idéaliser. Il est possible que dans quelques mois je sois trés désabusé.

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15h30

J'ai crée ce site en voulant exprimer ce que m'évoquaient les relations nouvelles qui peuvent apparaître grâce à internet. Or je constate que de plus en plus je parle d'autre chose. Je ne m'en étonne pas outre mesure, c'est bien le propre d'un journal que de suivre les chemins de pensée qui s'ouvrent devant lui.

Toutefois, je vais tenter de garder un peu cette ligne conductrice.

Hors de ce journal j'ai une vie sur internet. Des relations, parfois épisodiques, voire instantanées, notamment sur les forums de discussion. En ce moment je suis particulièrement intéressé par le forum de la CEV, avec des questions importantes soulevées par certains membres. Cela fait partie des échanges les plus courts, mais qui sont néamoins des relations qui n'auraient pas existé hors d'internet.

Hier soir (ce matin en fait), j'ai lu les numéros du J.mag que je ne connaisais pas. Douze pages imprimées à chaque fois! Je ne pensais pas qu'il y en avait autant en le lisant sur mon écran. Et ça m'a donné envie de répondre à MöngôlO au sujet des communautés de diaristes. Je vais lui envoyer un texte qu'il fera peut-être paraître dans une édition prochaine. Ce que je voulais dire, c'est que les communautés sont aussi un moyen d'avoir des relations. Je ne l'ai pas mis dans l'intitulé de ma page d'accueil, mais c'est encore un autre stade que les forums d'opinions "ouverts". Et son J.mag participe aussi a cet esprit communautaire.

Je ne suis pas sectaire et pour moi toutes les communautés de diaristes forment une seule entité: celle des diaristes virtuels. Qu'ils fassent partie de l'une, de l'autre, ou de toutes à la fois (ce qui est souvent le cas!). Plusieurs se connaissent, se lisent entre eux, communiquent via les forums, les mails ou ce J. mag (je l'aime bien ce journal!). C'est quelque chose que je ne connaissais pas en lançant ce site. Mais que je trouve trés bien.

Bon, mon tempérament idéaliste me fait certainement voir que le bon coté des choses. Et je serai certainement moins enthousiaste dans quelques temps. MöngôlO, avec ses trois ans de journal en a forcément une autre vision.

Une chose m'a un peu agacé dans les opinions émises par les "anciens". Du genre "ah! c'est plus ce que c'était" Comme si les nouveaux venus n'étaient pas digne d'interêt parce qu'ils ne font que copier ce qui serait une "mode". Je les trouve un peu prétentieux. Certes, ils ont eu l'idée les premiers, et bravo à eux. Mais ils pourraient être fiers de voir que leur idée a été suivie. C'est qu'elle était bonne! Et puis n'oublions pas qu'internet, notamment en France, ne concernait qu'une infime minorité de gens il y a deux ou trois ans. Ils ont eu la chance, par leur travail, ou l'audace à titre privé de bénéficier d'un accés au web. Tant mieux pour eux, mais ça n'était pas le cas de tout le monde, loin de là. Dés lors, comment s'étonner de la prolifération de journaux en ligne? Mode, ou possibilité nouvelle offerte aux gens qui ont des choses à dire? Les deux, forcément.

Faire toujours référence à des "anciens" maintenant disparus est naturel. On a tous tendance à penser que "avant, c'était mieux", dans tous les domaines. Mais sachons aussi voir les choses vivantes, les petites nouveautés qui apportent quelque chose d'inattendu...

J'ai trouvé trés défaitistes, et pour tout dire un peu méprisantes, les idées exprimées par Zubial dans le J.mag numéro 1, en tant que gestionnaire de la SDV face aux journaux actuels. Faisant partie de ces nouveaux, je me sens "personnellement" blessé. Les mots sont durs: "pathétique", "platitude", perte de qualité, manque d'imagination...

Bienvenue au nouveaux!!!

Ceci-dit, je n'en voudrais pas à Zubial (faut faire attention à ce qu'on dit chez les diaristes, attention!!), d'autant plus que je n'ai pas encore parcouru son journal.

A ce sujet, le coté "je me vexe si on dit la moindre chose sur moi ou mon journal" est assez pénible. Des attitudes de gamins, vraiment! Moi je n'ai envie de me fâcher avec personne, parce que je souhaite faire partie de cette communauté. Mes propos, même critiques, ne sont jamais des vacheries. Je respecte toutes les opinions.

Euh! je respecte moins ceux qui s'en vont en claquant la porte pour d'obscure querelles. Je trouve ça trés enfantin, à nouveau.

Ouais, c'est vrai que la plupart des diaristes sont plutôt jeunes. Je dois être un des plus vieux (ouch!). Pourtant je ne me sens pas du tout "vieux crouton"!!! Loin de là.

***

Tout d'un coup, je me dis que ce journal que j'écris pourrait presque être scindé en deux parties: une qui concernerait "les relations sur internet", une autre qui serait plus en rapport avec ma vie intime. Mais les deux se recoupent souvent, je ne saurais pas bien comment les séparer.

Je ne sais pas si j'ai des lecteurs qui préfèrent la partie "intime" et d'autres qui lisent le coté plus "analyse" des relations. Peut-être qu'ils apprécient le mélange des deux aussi?

Mon coté "vie intime" est peu abordé. Pas forcément parce que je ne veux pas en parler. Plutôt parce que j'attends de voir comment va évoluer ce journal. Et aussi parce que c'est quelque chose d'énorme. Ma vie intime est rattachée à un passé lointain, alors que ma vie "virtuelle" n'a qu'un an d'existence.

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Une envie que j'ai parfois... celle de "remonter dans le temps" en insérant des parties de mon journal papier. C'est ce que j'ai fait dans la partie intitulée "génèse". Mais je me demande si ce serait bien. Avantage, laisser des explications sur ma vie actuelle et ses racines passées. Montrer aussi ce qu'était mon journal "intime" lorsque je l'écrivais sans lecteurs.

Inconvénient: ce n'est plus vraiment de l'écriture pour moi, mais pour les autres. Et puis il faudrait réécrire ce qui n'est qu'un manuscrit! Quoique justement, cette réécriture (scrupuleusement fidèle) pourrait être efficace aussi. Ressortir des phrases oubliées, retrouver un état d'esprit passé...

Idée à suivre, mais qui ne concernera de touts façon que des extraits. Pas question de retranscire 400 pages manuscrites d'écriture dense!

 

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Au fait: aucune réaction à mon "manifestez-vous". Aucune demande alors que des lecteurs sont passés sur ce site. Vingt visites hier, mais pas un mot. Qui sont donc ces mystérieux lecteurs??? Qui es-tu toi qui me lis en ce moment???? Pas mal de Québecois, d'aprés e-stat, mais aussi des Français. Et même certains qui vivent pas loin de chez moi (oups!). Bon, ces questionnements sont inutiles. Je n'en attends pas forcément de réponses. Ne te sens pas obligé, lecteur curieux ;o)

Je ne suis pas du genre à me flatter des visites, mais j'apprécie de savoir qu'il y en à. Je n'ai rien à cacher, et je vous avoue que c'est une trentaine de visites quotidiennes que je reçois. J'ai atteint 40 un jour. En fait, si j'y pense, ça va me faire peur de savoir que QUARANTE personnes ont lu mes humeurs!

Je n'ai pas encore pris le temps de comparer les statistiques et voir si des fidèles revenaient. Peut être que cette trentaine quotidienne n'est constituée que de nouveaux lecteurs qui passent et ne reviennent pas.

Bon, à quoi je joue moi? Je ne sais même pas si j'ai envie de communiquer avec mes lecteurs? S'ils me flattent... hé, hé, j'apprécierais. Mais s'ils me critiquent... bonjour l'angoisse. Et s'ils se lancent dans une correspondance, un besoin d'écoute qu'ils tourneraient vers moi? Hmmm! je me pose trop de questions! Basta!

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Je vais faire un test: en bas de cette page je vais mettre un petit bandeau qui indiquera le nombre de demandes concernant le texte évoqué le 22 août (l'analyse de mon journal papier). Ce sera tout simple, il suffit de me dire "je suis intéréssé par l'analyse". Si je savais faire un bouton "vote" je le ferais, mais... je ne suis pas encore un pro. Dès que j'atteinds... disons... 10 personnes, je mets cette analyse sur ma page "Impressions". Voilà, je verrais bien ce que ça donne...

Ouais, c'est vrai, je suis vachement dépendant d'un lectorat. Normal pour un journal en ligne, non?

Au fait, tant que je suis dans le chapître interactif: si vous trouvez que des trucs ne fonctionnent pas, que ce n'est pas pratique de circuler entre les pages, ou quoi que ce soit d'autres, n'hésitez pas à le faire. Pour votre confort et celui des suivants.

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18h45

J'ai passé mon aprés midi en introspection. Journal, courrier, texte pour le J.mag... et voila que m'est revenu en tête une idée ancienne. Ecrire à Laura. J'aime bien les dates symboliques et ce mois-ci, cela fait exactement cinq ans que j'avais entamé une tentative de régler avec elle un passé qui était resté mystérieux pour moi. En fait, cette tentative m'a mené bien plus loin que ce que je ne pensais (c'est une longue histoire...), mais s'est soldée par l'abandon de son idéalisation, il y a plus d'un an.

Alors je voulais lui dire que c'était fini. Pour qu'elle le sache et que cela marque la rupture définitive dans ma tête. Acte symbolique puisque cette rupture existe depuis longtemps, la meilleure preuve étant que je n'y pense plus.

Suite à ce que j'ai écrit tout à l'heure, je suis aussi aller jeter un coup d'oeil à mes écrits antérieurs à ce journal. Pfouuu! Il y en a de la matière! Qu'est-ce que j'ai pu écrire à cette époque pas si lointaine (d'aout 95 à fin 99). Chers lecteurs, si ce journal avait été en ligne à ce moment-là, vous auriez eu de quoi lire! Mais ça n'aurait pas été une bonne chose pour moi. C'est le fait de son intimité qui l'a rendu aussi riche et qui m'a permis une auto-analyse aussi complète et efficace. Doublé par une psychothérapie en simultané... et triplé occasionnellement par un récit à la troisième personne dans une sorte d'autobiographie romancée. Avec tout ça, je ne pouvais qu'avancer profondément dans la connaissance de mon "moi".

Bon, je dis tout ça... et je me rends compte que ces détails peuvent permettre mon identification! Hum! méfiance. Si je me fais connaître par différents milieux proches je risque d'être démasqué par recoupement. Idéaliste d'un coté, x de l'autre, le lien peut être aisé à faire.

Je ne tiens pas du tout à perdre cet anonymat, mais je me rends compte que je ne le "bétonne" pas assez. Heureusement que les gens en question sont dignes de confiance (enfin... je suppose). La lecture en simultané est peu probable, mais les archives restent...

Je dis tout ça naïvement alors que je ferais peut-être mieux de rester discret... Limites de la sincérité du journal. Puis-je dire "toutes" mes pensées? Pour l'instant je n'ai pas envie de calculer, mesurer mes mots, alors j'écris librement. L'auto-censure est déjà suffisamment forte comme ça.

***

Avec toutes ces formes d'expression (journal, mail, forum...) j'ai parfois peur de me répéter. Tout concourt au même but: exprimer mes idées. Pourtant je ne les écrit pas tout à fait de la même façon. Le journal est censé être lu, mais sans réponse. Le forum est lu, parfois avec des réponses. Les mails sont lus, souvent avec réponse. Un article est lu, mais n'aura pas de réponse.

Autant de formes d'expression complémentaires. Faut-il vouloir en garder trace pour autant? J'ai déjà mis des extraits de mes interventions sur un forum sur la page "impressions", mais ça me semble limite prétentieux. Ce citer, c'est revendiquer un texte que l'on a l'immodestie de trouver pas trop mauvais. J'aime pas paraître prétentieux!


A ce jour, 0 personnes avaient demandé l'analyse de 20 ans d'écriture sur mon journal papier.. Cliquer ici pour la demande par mail.


25 août 2000

Rupture

 

Je viens d'accomplir un geste symbolique censé clore définitivement une espérance vaine qui a pris son origine il y a... un quart de siècle.

En septembre 1975, je rencontrai une fille de mon âge qui allait marquer ma vie trés profondément. Au cours des mois qui suivirent, je découvrai émerveillé ce que signifiait "tomber amoureux". Un an plus tard, à la fin des vacances d'été, je la vis passer dans la rue, à quelques pas de moi. Ce fût comme un éblouissement, un véritable coup de foudre. Belle à tomber par terre! Ces quelques secondes ne quitteront jamais ma mémoire. Comme au cinéma...

A compter de ce moment là un amour absolu allait s'installer. Amour adolescent, avec tout ce que cela peut signifier comme excès et aveuglement...

Je sais pas si j'ai vraiment envie de vous raconter cette histoire. Non pas que je veuille la garder secrète, mais il me semble que la réduire à quelques phrases serait l'amoindrir. Elle a été belle mon histoire (comme toutes les histoires d'amour qui débutent), même si elle m'a fait souffrir durant des années ensuite.

Elle a été belle parce que c'est la mienne, que toute une nostalgie la marque. C'est mon passé qui a fait ce que je suis maintenant.

Bref, cette fille m'est resté dans la tête bien aprés que nous nous soyons perdus de vue. Ou plutôt: aprés que j'ai renoncé à toujours aller à sa rencontre.

Un jour, par hasard, je l'ai croisée dans la rue. J'ai pu lui parler un moment, mais pas lui dire tout ce que j'avais envie d'évoquer avec elle. C'était il y a quinze ans, et j'étais déjà marié. Ce jour là s'est installé un drôle de processus: je me suis mis en tête sans en avoir vraiment conscience que si je la revoyais un jour, je lui raconterait tout ce que je ne lui avais jamais dit.

Mais le hasard ne s'est pas reproduit et je ne l'ai jamais revue. Il y a cinq ans, j'ai quitté la région ou j'habitais, réduisant à presque néant les chances de cette rencontre fortuite. C'est alors que j'ai décidé de lui écrire...

Ce fut le début d'une nouvelle histoire, avec celle qui était désormais une femme. Je dis avec, mais en fait c'était plutôt "sans". C'est surtout moi qui ai vécu quelque chose. Quelque chose qui m'a mené indirectement vers l'écriture. J'avais besoin d'exprimer, d'expulser ce que je vivais assez péniblement. Une aventure singulière dont je ne trouvais pas d'équivalent dans ce que je connais des relations amoureuses.

Cette écriture, c'est mon journal papier qui en a été le réceptacle. Puis, comme je l'ai dit, une autobiographie centrée exclusivement sur ce sujet. J'ai aussi parlé d'une thérapie, qui m'a fait découvrir bien des choses sur mes attentes autour de l'amour, de l'amitié, de la séduction. Mais tout cela restait encore "secret" puisque je ne savais comment en parler. Charlotte, ma confidente-compagne m'a parfois aidé, mais son rôle était délicat. Ma psy (oui, une femme... et ce n'était pas un hasard) a tout entendu, et m'a permis de m'entendre moi-même. En quelques mots elle me laissait aller à la recherche de ce que j'ignorais de moi. Vraiment salvateur, l'effet psychothérapie!

De là j'ai découvert les "Chats", qui m'ont révelé un coté de moi que je soupçonnais peu à peu. Besoin à peine conscient de "tester" les découvertes de la thérapie. Quelques expériences plus ou moins virtuelles m'ont donné un peu plus d'assurance. Julie, Héloise, Inès, Kathryn, m'ont aidé à savoir peu à peu qui j'étais, et ce que j'attendais des relations avec les autres.

Je me suis alors tourné vers les forums, moins intimistes que les Chats, osant exprimer mes opinions sans timidité.

Enfin, tout naturellement, je me suis trouvé face aux journaux en ligne. Ils combinent tout ce dont j'avais besoin: sortir mes pensées et mes doutes, raconter mes émotions, exprimer mes opinions, échanger avec d'autres personnes.

Je ne sais pas combien de temps durera ce journal. Des mois, des années? Mais je découvre avec un immense plaisir ce dont j'avais besoin sans le savoir. Je peux parler, enfin librement, à des gens qui me lisent: vous. Merci d'être là...

 

Ceci dit... je reprends le cours de mon histoire (je constate que le phénomène "liberté d'expression" fonctionne trés bien: je suis mes pensées là où elles me mènent. Je crois que c'est la première fois que je ressens cette impression depuis que j'écris ce journal. L'effet "auto-analytique" fonctionne!). J'ai donc, aujourd'hui, concrétisé ma rupture définitive de toute espérance vis à vis de Laura. Depuis plus d'un an je savais que cette rupture était entamée, mais j'avais peur de quelque rechute... il n'en a rien été. Laura s'est effacé de mes préoccupations alors qu'elle les avait trés largement accaparées pendant quatre ans. J'avais frôlé la dépression...

Il faudra que je vous raconte cette histoire un jour.... En fait, il n'y aurait qu'a la mettre en ligne.

Tant que j'y suis... cette histoire avec Laura s'est établie parce que je l'avais totalement, mais inconsciemment) idéalisée. Une sorte de relation virtuelle, mais sans internet. Comprendre ça m'a beaucoup aidé à ne pas tomber dans le piège de l'idéalisation inhérente au Chats. Ce qui n'a pas forcément été le cas des mes "amies virtuelles"...

Bon, tout cela nous mène bien loin... Je vais en garder un peu pour les jours suivants.

***

Gros débit d'écriture en ce moment... ça ne pourra pas durer ainsi très longtemps! Non pas que je manque d'inspiration, bien au contraire, mais il va falloir que je me mette sérieusement au travail. Une heure pour écrire le texte du jour = une heure de moins sur mes heures de travail.

Être à son compte offre certains avantages, mais il faut quand même garder les pieds sur terre...

Oui, mais bon, puisque je suis en veine d'écriture en ce moment, autant en profiter. En période surchargée, mes pensées seront beaucoup moins disponibles pour l'introspection.

Hésitations...


A ce jour, 2 personnes avaient demandé l'analyse de 20 ans d'écriture sur mon journal papier. Encore 8 pour que je la mette en ligne. Cliquer ici pour la demande par mail.

26 août 2000

Infidélité?

 

Les évenements dont j'aurais envie de parler dans ce journal se succèdent top vite. Je ne vais pas pouvoir approfondir autant que je le voudrais.

Hier, j'ai reçu deux messages me demandant de mettre ma petite analyse en ligne. C'est quelque chose qui m'a fait bien plaisir de savoir que mon journal était suivi. Les deux étaient diaristes en ligne, et cela fausse sans doute un peu les choses: ce sont des personnes qui savent que cette interraction est chère à l'écrivant. Je suppose aussi qu'il y a des lecteurs qui ne sont pas diaristes, et aussi des gens qui ne font que passer. Dans quelle proportion? Mystère.

Mais cela ne change pas grand chose. J'écris parce que j'ai envie de m'exprimer et je m'accomode trés bien de ce lectorat silencieux.

A propos de lectorat, je disais il y a quelques jours que quarante personnes avaient visité mon site un jour. C'était un record. En général, c'est plutôt autour de 20 ou 30. Je dis ça pour ne pas laisser croire que je cherche à battre des records. D'ailleurs, je n'ai aucune idée du nombre de lecteurs des autres journaux en ligne.

 

Bien! Dans une des demandes, j'ai eu les commentaires d'une diariste qui se sentait, en quelque sorte, "proche" de mon histoire. Son courrier m'a vraiment fait plaisir. D'une part parce que les mails sont rares, et d'autre part parce que je sentais que mon expérience pouvait participer à sa connaissance d'elle même. C'est tout à fait ce que je voudrais faire passer par ce journal: un apport d'idées, de vécu, d'expériences, qui peuvent aider les lecteurs. Un matériau dans lequel chacun puise ce qui lui convient. Tout comme moi je me nourris de ce que les autres disent de leur vie. Aucune vie n'est identique, et pourtant toutes se ressemblent par certains cotés. Notre originalité à chacun vient simplement de l'assemblage différent de nos particularités.

En repensant à cette lettre, je me dis que le bonheur tient parfois à peu de choses. Seulement quelques phrases et j'étais aux anges... Il m'en faut parfois trés peu.

Ma définition du bonheur: être parfaitement béat, idéalement bien. Que cela ne dure que quelques minutes ne compte pas. J'ai eu le temps de faire le plein d'hormones de bonheur (ça existe?) pour quelques temps. Et en ce moment, j'ai plein de bonheurs: en écrivant, en lisant les autres, en échangeant des opinions.

Internet pourvoyeur de bonheur? ben oui, pour moi ça marche! (même si internet n'y est pour rien, seulement un moyen). Et franchement, je n'ai pas ressenti ça avec une telle fréquence dans la réalité des rencontres. Je ne dis pas que c'est valable pour tous, mais pour quelqu'un comme moi qui souffrait d'un manque de communication, c'est vraiment une révélation.

Ouais, je suis heureux! C'est rare?

 

***

 

Autre sujet. Je ne parle que trés peu de Charlotte, mon épouse, ma compagne, comme vous voudrez (je ne suis pas possessif). Cela ne signifie aucunement qu'elle compte peu dans ma vie. Bien au contraire, c'est dans notre relation et la confiance qu'elle m'accorde que je puise mes forces et ma sérénité.

Couple atypique à notre époque (?) nous n'avons jamais envisagé sérieusement de divorcer (tout au plus quelques disputes ont elles permis à cette idée de nous traverser...). Nous sommes heureux ensemble depuis vingt ans, et de plus en plus. Notre vie d'adultes s'est bâtie main dans la main, l'un tirant parfois l'autre, puis vice versa. De là est née une grande complicité, et une connaissance trés intime de l'autre. Tout n'est pas rose... mais tendrait à le devenir. Parce que nous sommes toujours plus tolérant envers l'autre, ayant compris que le bonheur résidait dans l'acceptation de l'individualité de chacun.

Non, je ne suis pas en train d'écrire un traité sur "le bonheur d'être en couple" (amen!), mais j'aimerais bien donner un message d'espoir à tous ceux qui doutent de sa possibilité. Je suis souvent surpris de voir ces "jeunes" de 20 ou 30 ans qui ne semblent plus y croire. Evidemment, ça ne se fait pas sans mal et les efforts à fournir ne sont pas négligeables... mais on a rien sans rien! Comme pour un art, un sport, ou je ne sais quoi, il faut un long apprentissage avant d'obtenir un résultat appréciable. On ne naît pas "conjoint acceptable" (à défaut d"idéal"), on le devient.

Bon j'arrête là mon prêche... on dirait un curé.

***

 

A propos de couple (coté anti-curé maintenant...), où en sont mes relations "extra-conjugales virtuelles"?

Hier soir je suis allé faire un tour sur le Chat, histoire de voir ce qui avait changé en presque un mois. Plus de monde, à part ça... rien de bien nouveau. Mais j'ai rencontré Lisa, avec qui je n'avais pas pu discuter depuis des mois. Nous étions toujours déjà pris l'un ou l'autre. Discussion intéressante, avec remise à jour des dernières nouvelles, l'état de nos relations virtuelles "privilégiées". Nous avons chacun bien évolué, nettement moins naïfs qu'au départ. Nous maîtrisons bien ce moyen de communication désormais, et ne sommes plus soumis à ses pièges de séduction magique. D'ailleurs nous avons un peu évoqué notre attirance mutuelle du départ, ce coté séduction qui persiste même si nous n'en sommes pas dupes. Echange trés libre et détendu. C'est bien agréable de pouvoir parler de problèmes intimes avec quelqu'un dont on se sent proche, tout en ne connaissant presque rien de sa vie. Rien d'impliquant... Nous n'avons même pas nos mails respectifs.

J'ai un peu évoqué avec elle les difficultés que j'ai à retrouver une relation "simple" avec Inès. De mois en mois, c'est une distance croissante qui nous sépare peu à peu. Sans que nous le désirions. Nous ne parvenons plus à faire communiquer nos attentes.

Du coup, ce matin j'ai envoyé un long mail à Inès, laissant clairement entrevoir la possibilité d'une rupture. Ne souhaitant pas la faire souffrir, je lui demandais si elle trouvait d'avantage de motifs de satisfaction que de tristesse en restant avec moi.

Ai-je dit dans ce journal que je ne souhaitais pas la rencontrer en ce moment ( et depuis cinq mois...)? Je comprends que ce "refus", qui n'est pas catégorique, mais une non-envie, soit difficile à vivre pour elle.

Une heure plus tard elle m'a appelé au téléphone et nous avons parlé... 2 heures! Une bonne mise au point qui a cassé le silence des non-dits qui avaient tendance à s'accumuler depuis un moment. Elle m'a rassuré sur son état de tristesse qui n'était pas permanent, et pas dû seulement à moi. De mon coté je l'ai rassurée sur mes intentions, qui n'étaient pas de cesser notre relation.

J'ai simplement besoin de temps pour savoir ce que j'attends vraiment de notre relation. Tout en sachant que cette attente que je lui impose la laisse libre de tout arrêter si elle le souhaite. Je n'ai pas le droit de faire des aller-retour sentimentaux qui seraient vraiment destructeurs. Si elle souhaite partir, je ne reviendrais pas vers elle plus tard. J'assume le fait que mon attente m'expose à être rejeté.

J'aimerais que mon désir de la rencontrer soit un vrai désir, libre. Non pas une réponse à un attente de sa part. Je connais son désir, mais je n'y accèderais que si j'en suis pleinement réjoui. Pas de triche entre nous!

Pourquoi je ne souhaite pas la voir en ce moment, se demandera le lecteur curieux? Aaaaah là est tout le problème!

Disons que notre relation est allée jusqu'à un certain niveau d'intimité il y a quelques mois. Une intimité de plus en plus... impliquante. A cette période là, ça correspondait pour moi à un besoin de me rassurer. A la fois sur mon pouvoir de séduction, mais aussi sur ma capacité à m'affranchir des règles morales de mon éducation, tendance catho.

Dopé par ces deux puissants moteurs, j'ai pu surmonter bien des limites que je croyais infranchissables. Moi le sérieux, le raisonnable, le "bien noté" par le milieu duquel je viens, j'ai découvert les plaisirs du mensonge, de la double vie, du plaisir... hmmmmm! qu'est-ce que c'était bon! J'en étais presque arrivé à, sinon l'oublier, du moins surmonter ma culpabilité éternelle.

A force d'avancer dans cette aventure, nous sommes allés trés trés prés des limites qui font que l'on considère qu'un homme "trompe" sa femme. Ce n'était pas le cas, puisqu'elle savait que nous nous rencontrions, mais pas à chaque fois. Elle ignorait aussi le degré de notre intimité.

Disons que finalement, je suis allé aussi loin que l'on peut sans aller jusqu'au dernier point... Une façon habile de contourner les tabous. Mais "l'honneur est sauf"... l'honneur, c'est tout.

En disant ça, je me met à la place du lecteur que j'aurais pu être il y a quelques mois et qui aurait trouvé cette histoire sordide. Tromper sa femme avec une autre rencontrée sur internet... minable!!! Mais je ne vois plus du tout les choses de la même façon. Comme quoi, les jugements rapides mènent vite à l'intolérance (j'enfonce les portes ouvertes là!)

Bref, aprés cette intimité poussée, et finalement arrivé à une sorte de "but"... tout a changé. Je m'étais prouvé que j'en étais capable, que je m'étais libéré de mon carcan éducatif. Que j'ai envie de continuer était une autre histoire...

En quelques jours une barrière trés solide est venue se reconstruire. Non plus celle qu'on m'avait apprise, mais celle que je choisissais en toute connaissance de cause. Plus question de retrouver cette intimité avec Inès! Elle était réservée à ma vie de couple. Du moins tant que Charlotte ne serait pas parvenue au même degré de liberté que moi. Ce qui était arrivé était une preuve que cela était possible, pas un feu vert pour une vie de libertinage. Même si cette façon de vivre venait à mes yeux de devenir trés tentante. Ce ne fut donc qu'une parenthèse, une absence de limites temporaire avant que d'autres ne se mettent en place.

Donc, plus question de voir Inès! Une sorte de dégoût me venait en imaginant une nouvelle rencontre, alors que je gardais un excellent souvenir de la précédente. Mais entre les deux, je n'étais plus le même. Ce matin, en en discutant avec elle, je me suis enfin entendu dire les vraies raison de ce refus de rencontre: je sais que si nous nous voyons et que nous avons un échange riche et fort... je serais forcément attiré vers une proximité plus tendre. Ce qui me semblerait être tout naturel, spontané... beau!

Mais cette beauté là ne va pas avec la confiance que Charlotte à en moi. Charlotte n'est pas prête à cette façon de vivre notre couple. De mon coté, je fais trés nettement la séparation entre les deux. Harmonie conjugale d'un coté avec tout ce que cela entend comme durée, et amitié tendre de l'autre coté, fondée sur un plaisir à échanger et partager des moments de plaisir.

Hmmm! dois-je aussi dire qu'avec Charlotte notre sexualité n'est pas aussi épanouie que nous l'aimerions? Ceci expliquant bien des choses...

Mais j'aborde là un autre aspect de ma vie qui mérite plus d'attention qu'aprés une heure d'écriture.

 

***

 

En relisant mon texte je me suis rappelé de ce courrier que j'ai envoyé hier à Laura. J'avais oublié! C'est bon signe.

Les autres fois, quand je lui écrivais, c'était une dizaine de brouillons, des heures et des heures de relecture, modifications mineures, interrogations sans fin sur l'opportunité de tel ou tel mot. Et une fois la lettre peaufinée si longuement, postée... j'étais pris de doutes terribles. Qu'avais-je dit qu'il ne fallait pas dire, qu'avais-je omis de préciser, quel argument aurait pû la convaincre...? C'était absolument usant et trés déstabilisant psychologiquement. Une énorme épreuve à chaque fois.

Hier: juste un brouillon sans ratures, deux pages rapidement recopiées, enveloppe, timbre... et hop, postée!

Juste une hésitation: j'ai ajouté une formule expliquant le fait que je ne mettais pas mes noms et adresse. Elle seule peut savoir de qui il s'agit, et je ne suis pas certain à 100% de son adresse. Pas envie que d'autres puissent savoir qui a écrit! Et puis comme ça, sans réponse (ce qui était son habitude), je ne risque pas la mauvaise surprise de voir revenir la lettre avec "erreur d'adresse". Ce serait risquer de compromettre la rupture symbolique...

Illusion, c'est possible, mais qui a le mérite d'être efficace. Pour moi, Laura aura reçu cette lettre.

 

***

21 h

Au moment de mettre cette chronique en ligne, mon moral a dégringolé, sans que je sache vraiment pourquoi. Je crois que c'est souvent ainsi que s'achèvent mes périodes d'introspection à outrance.

Je passe des heures à écrire, ce journal, des courriels, ou autres. Une véritable boulimie scripturale avec un effet euphorisant pendant un moment. Je vais de découvertes en découvertes (infimes, mais toujours importantes), j'ai envie de ne faire plus que ça: réfléchir à celui que je suis et comment il fonctionne. Je me shoote à l'égo!

Et puis d'un coup, le vide. Tout s'effondre en quelques heures. J'en ai marre de moi, de passer tant de temps à me regarder le nombril. Crise de culpabilité. Parce que je ne travaille pas assez, que je ferais mieux de faire autre chose. Mais je n'ai rien envie de faire!

Mes périodes introspectives durent quelques jours, parfois quelques semaines. Ensuite, tout redevient calme. Je ne pense plus à moi et je me lance à fond dans mon boulot. C'est reposant.

Finalement, je comprends, sans les approuver, les gens qui sont toujours actifs, s'empêchant ainsi de trop se pencher sur eux-mêmes. C'est certainement plus facile à vivre au quotidien. Sans doute moins à l'échelle d'une vie...

Tout ça pour dire que je ne continuerais pas bien longtemps au rythme d'une entrée quotidienne dans ce journal. Il va bien falloir que j'espace mes interventions, ou en réduise la longueur.

 

Ne croyez pas, lecteurs non diaristes, que ce soit toujours facile de se livrer ainsi a votre regard. Oui, personne ne m'oblige à le faire et j'en retire forcément quelque chose. Mais c'est épuisant mentalement de se vider ainsi. Toujours être sur le fil entre les phrases qui viennent toutes seules et une petite alarme qui surveille que rien ne soit trop... je ne trouve pas de mot. Trop indicible. Trop personnel, intime, compromettant, dévoilant... quelque chose comme ça.

Rien que le choix des mots, comme ici est parfois difficile. Comment être précis, clair, juste, pour tenter d'être bien compris? Je sais que certains écrivent comme leurs viennent les mots, sans se préoccuper du style, des répétitions, des fautes... Pour ma part, j'évite tout cela autant que possible, parce que je suis lu. Une forme de respect pour vous... sans doute pour mieux vous "séduire".

Ben oui... toujours ce besoin de reconnaissance! Ne pas déplaire. Tenter, au contraire, de vous intéresser, vous captiver... tenter de faire que vous m'appréciiez... (que vous m'aimiez?).


A ce jour, 2 personnes avaient demandé l'analyse de 20 ans d'écriture sur mon journal papier. Encore 8 pour que je la mette en ligne. Cliquer ici pour la demande par mail.

27 août 2000

Auto-analyse en continu

 

13h - Je viens de relire mon entrée d'hier... c'est la première fois que je le fais avant d'écrire. Sans doute parce que je sais avoir été "vidé" hier soir par tant de transparence.

Ce matin ça va mieux, je retrouve un moral neutre. Mon esprit à fait le vide et me laisse un peu de répit.

Du coup, et pour la première fois... je n'ai pas d'inspiration!

C'est marrant, parce que je sais que certains diaristes disent qu'ils réfléchissent quelques minutes avant de se mettre a écrire. Pour moi, c'est un flot de pensées qui sont là, et que je laisse s'évacuer en privilégiant, selon le jour, un thème. Si je m'arrête quelques instants de tapoter le clavier, c'est pour ordonner mes pensées et savoir quel fil je vais poursuivre.

Mais là, rien de ça: tête vide. Pas grave, je reviendrais plus tard.

 

Ah si, j'y pense: j'ai dit à Charlotte que je tenais ce journal en ligne. Je ne pensais pas le faire avant longtemps, mais elle m'a vu hilare. Je lui ai dit que c'était la réception d'un mail qui m'avait mis dans cet état. Elle ne comprenait pas trop de quoi il s'agissait, hormis que cela concernait les journaux virtuels (ça elle savait que j'en lisais).

Finalement, je me suis dit qu'il n'y avait aucune raison pour que je lui cache plus longtemps. L'occasion était là et je lui ai dit. Elle n'en a pas été plus surprise que ça...

Je lui ai recommandé de ne pas en parler à notre entourage, je n'ai pas envie d'être lu par des gens que je connais. Elle, je sais qu'elle ne cherchera jamais à connaître mes pensées intimes. Elle sait que c'est ma vie intérieure et ne se sent pas d'avoir un droit de regard à ce sujet.

Peu aprés que nous nous soyons connus, je lui avait fait lire mon journal papier, dans un souci de totale transparence. Ce n'était pas forcément une bonne idée, mais c'est ce dont j'avais envie à l'époque. Depuis elle sait que je suis sincère et elle a toute confiance en moi.

Je lui ai proposé une lecture il y a une dizaine d'années, mais depuis, elle ne sait plus ce que j'écris. En fait, j'ai l'impression que ça ne "l'intéresse" pas. C'est ma vie. Et la curiosité, légitime, n'est pas un motif suffisant pour franchir la barrière de ma vie intérieure. Elle est bien ma femme hein?

Je pense tout d'un coup: "et si elle lisait depuis des années ce que j'écris, à mon insu?". Pour moi, ce serait comme une trahison, une tromperie proche de ce que peut être un adultère secret. Le mensonge dans le couple n'est pas tolérable. Comment avoir confiance en un partenaire qui ne respecterait pas cette confiance? Ce serait une atteinte grave à la cohésion du couple, une brêche ouverte, un point de rupture potentiel.

Je ne sais même pas pourquoi je me pose la question. Peut-être en anticipant une réaction possible des lecteurs, se disant "il est bien naïf, qu'est ce qu'il en sait si elle lit ou pas?". Moi je le sais.

 

***

Un tout autre sujet me traverse l'esprit (ah, les errements de la pensée...).

J'ai longtemps été un "passionné" pour un domaine particulier, dont j'ai choisi de faire mon métier. Il est suffisamment peu fréquent pour que je ne donne pas de détails (toujours cette crainte d'être découvert). Pendant des années j'ai accumulé un savoir, un savoir-faire, qui fait que je suis maintenant à un niveau de compétence... disons... "plutôt bon". Je déteste être satisfait de moi, mais je suis bien obligé d'être un peu objectif parfois.

Je fais toujours partie d'associations, je fréquente des professionels, des particuliers qui partagent la même passion. Mais je sens qu'elle s'échappe. Certes, le sujet m'intéresse toujours, et je m'emballe vite dans des discussions passionnées et passionnantes... mais cet enthousiasme retombe vite ensuite.

Disons que ma vie n'est plus dans cette passion.

Avec le recul, je me demande pourquoi j'ai changé de cette façon. Est-ce parce que c'est mon tempéramment de "m'emballer" ainsi? Oui, je sais que je fonctionne de cette façon. Il n'y a qu'a voir l'énergie que je fournis en ce moment pour ce journal.

N'est-ce pas aussi une sorte de fuite du "commun" que de se lancer à fond dans un domaine particulier? Oui, ça a pû l'être parfois, mais pas uniquement pour cette raison. Il est vrai que dans des périodes un peu solitaires je me sentais trés bien dans cette passion. Je passais des heures à lire des ouvrages spécialisés, noter mes découvertes, enregister des données, comparer... Sans doute me laissè-je emporter par une frénésie de découverte.

N'est-ce pas enfin, dernière possibilité, une besoin de perfection? Être absolument incollable dans un domaine précis, tenter de "tout" savoir, afin d'être ensuite "reconnu"?

Je sais trés bien que c'est cette dernière raison qui m'a longtemps tiré (mais pas ce qui a fait naître ce goût). Je rêvais d'acquérir peu à peu des compétences qui auraient fait que je devienne peu à peu reconnu, estimé, valorisé... éventuellement médiatisé. La grosse tête quoi! Et pourtant, simultanément je faisais tout pour rester discret, ne pas me faire remarquer, ne pas me mettre en avant.

Peu à peu je me suis rendu compte de plusieurs choses: d'abord que plus on en sait, et plus on s'aperçoit qu'on ne sait rien! Voila qui ramène à un peu d'humilité.

Ensuite qu'on trouve toujours des gens qui en savent plus, au moins dans un sujet précis. Que l'âge et l'expérience sont irremplaçables dans l'acquisition des savoirs.

On s'aperçoit que les gens qui sont médiatisés ne sont pas forcément les meilleurs. seulement ceux qui se sont trouvés là au bon moment, et surtout qui ont un charisme qui les rend agréables à entendre, ou a lire. Surtout, que les places sont comptées et que les médias mettent vite une étiquette sur untel comme étant "le spécialiste de...". Ils n'iront pas en chercher un autre si la place est déjà prise. Qu'il se révèle peu à peu ne pas être le plus compétent ne change rien: dans l'esprit du public il est "LE" spécialiste.

Quand on a la chance d'accéder, quand même, à une médiatisation ponctuelle, on s'aperçoit qu'on est un "sujet" de reportage. Pas forcément facile de faire passer un message: le journaliste à son idée et il essaiera de vous faire dire ce qu'il pense être bien. Je ne leur jette pas la pierre, parce que leur métier est difficile: rendre compte en quelques lignes, quelques minutes, de sujets souvent vastes et complexes oblige à des simplifications. Depuis que je suis passé (trés modestement) de l'autre coté, je vous assure que je ne ressens plus les choses de la même façon. Je sais que le sujet n'est qu'a peine effleuré, ne rend compte que d'une partie d'un réalité beaucoup plus complexe. Une fois qu'on le sait, on peut capter le message à sa juste valeur...

Bon, je diverge là...

Autres découvertes: une passion n'est pas une vie. Et on a vite tendance à s'y laisser enfermer. Le monde est vaste, les sujets passionnants nombreux. J'ai appris donc à partager mes centres d'interêt. Je suis donc moins "pointu", mais plus éclectique. Et je ne m'en porte que mieux. Et puis comparer des milieux différents, des passions différentes... montrent que tout se ressemble. (Vous ne connaîtriez pas un synonyme de "passion" par hasard!!!)

Passion du foot ou de la peinture, du Jazz ou de l'informatique, de la cuisine ou du jardinage... rien de fondamentalement différent. Lectures spécialisées, participation a des rencontres, conversations avec un vocabulaire spécifique, regard curieux de la part de l'entourage...

oups, je re-diverge

Tout ça pour dire que je perds ma passion mais en découvre d'autres. Vous aurez compris que les journaux intimes en font partie...

Dois-je me demander si le besoin d'être reconnu ne fait pas partie de cette passion? Non, je n'ai pas à me le demander. C'est certain!

Allez, je vais vous avouer quelque chose, en rougissant un peu...

Il y a quelques jours, sur le forum de la CEV, il a été question d'une journaliste de l'hebdomadaire "Le Point" qui allait interwiever des diaristes. Et bien... hum! j'aurais bien aimé faire partie de son choix (petit prétentieux va!).

Je sais bien que je viens de commencer et que mon avis n'a pas la valeur d'un "ancien". Mais j'aurais bien voulu être un ancien! Tout comme lorsque Philippe Lejeune a mené son enquète sur "notre" milieu. Tout comme lorsque Télérama a écrit son article en citant des diaristes...

Ben oui, je suis comme ça!

C'est pas un besoin de célébrité, parce que je resterai anonyme si le cas arrivait. Mais une satisfaction personnelle à savoir que je suis "intéressant". Que ce que je dis à de la valeur. Oui, je sais, terrible sentiment d'infériorité face aux autres... doublé d'un complexe de supériorité puisque je me sens "digne d'interêt"! Complexe tout ça!!

Et puis moi je raconte tout ça ici, tranquillement, au vu et au su de tous!!!

Et je sais que mes collègues diaristes me liront, eux qui en savent d'avantage que moi sur le sujet! Ma consolation, c'est de me dire que je les soupçonne aussi de ressentir quelque chose de similaire...

Finalement, je gère trés bien le fait de m'exprimer face à vous, amis diaristes qui m'envoyez parfois des messages (salut à ceux qui se reconnaissent ;o) ), tout en gardant une totale liberté.

Je n'emploie même plus les phrases en petit caractères, comme lorsque je me chuchotte à moi-même ce que je ne veux pas que les autre lisent...

 

Voila, c'était mon petit paragraphe sur la "célébrité" et le besoin de reconnaissance. Je soupçonne d'ailleurs fortement une bonne partie (tous?) les gens médiatisés, dans quelque domaine que ce soit, d'avoir ce besoin de reconnaissance. Peut d'être même d'avantage que tout le monde. N'est-ce pas le moteur qui leur permet de monter si haut? ne seraient-ils pas bien souvent des gens fragiles, qui doutent d'eux mêmes et qui ont besoin qu'on les "aime" (ou admire)?

 

***

Pour quelqu'un qui n'avait rien à dire... je fais fort!

Bon, je met ça en ligne ou j'attends un complément éventuel dans la soirée?

Souvent j'écris en plusieurs fois (quand je mets les heures). Mais je me dis que je pourrais le faire dès que c'est prêt. Problème, si j'ai une inspiration subite le soir, je suis coincé.

Au fait, pour les français, je met en ligne vers 20h/22h (02h/04h au Québec). Je ne sais pas comment font les diaristes du matin. Mes idées viennent plutôt de micro-évenements qui m'ont influencé dans la journée.

***

 

17 h

Encore devant mon pc...

Je continue mon auto-analyse en continu. Je sais que cet épisode se terminera bientôt.

C'est grâce à l'écriture que j'ai appris à me connaître de cette façon. C'est ma façon de laisser venir à moi les idées et surtout les MATERIALISER. Elles sont écrites, inscrites. Je peux m'y référer, les relire pour les imprimer dans ma conscience. Aussi les retrouver plus tard et mesurer l'avancement de mes pensées.

C'est ce que je viens de faire en reprenant une longue analyse de mon aventure avec Laura. Complétée à plusieurs reprises, je peux mesurer le chemin accompli. Je viens (je pense) de l'achever. Mes derniers mots ont été, sans que je le veuille "Pour moi, Laura est "morte"". Je me suis dit qu'il était inutile d'ajouter quoi que ce soit....

Quand je lis des diaristes jeunes, je leur trouve parfois une grande maturité. Je n'avais pas la leur au même âge. Et je me sens parfois comme au sortir de l'adolescence. Comme si la vie s'ouvrait devant moi. Je me sens enfin "moi", et de plus en plus. J'ai presque quarante ans (beuark!!!), vous vous en serez rendu compte par déduction si vous me lisez occasionnellement. Et je ne me sens "moi" que parvenu à cet âge là!!!

Quelle tristesse d'avoir "perdu" autant d'années, mais qu'elle joie d'en être là où je suis maintenant. En cinq ans je crois avoir rattrapé le temps perdu. Et peut-être même un peu plus...

Si j'avais été sûr de moi dés vingt ans, je crois que je me serais "figé" à un certain stade de maturité. Au contraire, le doute permet de toujours se remettre en question. Epuisant, mais indispensable pour avancer. Finalement, je me mets à apprécier les gens qui doutent. Je ne vois plus ça comme une "tare" mais comme une richesse. Si ce doute s'appuie quand même sur des avancées, bien sûr. Le doute permanent ne mènerait à rien.

Bon, allez, il faut que je cesse. Mes écrits sont trop longs et vont lasser mon lecteur. Gardons-en un peu pour chaque jour...


A ce jour, 2 personnes avaient demandé l'analyse de 20 ans d'écriture sur mon journal papier. Encore 8 pour que je la mette en ligne (voir le 24/08). Cliquer ici pour la demande par mail.

  28 août 2000

 

Journée travail aujourd'hui! Ce qui est normal d'ailleurs. Je ne mets donc devant ce journal qu'à une heure "décente": 21h

Je vais tâcher de rester "soft" ce soir... Ces deux dernier jours je suis allé un peu loin dans les confidences. Rien de bien transcendant à vos yeux de lecteurs, probablement, mais pour moi c'étaient des choses difficiles à dire.

Aujourd'hui je me suis rendu compte que j'étais vidé moralement. Sortir de soi ce qu'on évite d'approfondir habituellement est dévoreur d'énergie.

Non, il n'y a aucun masochisme à extirper péniblement ce qui reste enfoui. C'est une nessécité pour avancer. Je procèdais ainsi depuis pas mal d'années avec mon journal papier. Le travail de ma psychothérapie était du même ordre, quoiqu'un peu plus impliquant encore. Je me souviens encore des moements de vide que je ressentais en sortant des séances. Avec parfois une envie de pleurer, alors la séance elle même n'avait pas été pénible à vivre.

Il y a aussi eu ces séances ou je fondais en larmes devant ma psy, sans comprendre pourquoi. Le seul fait d'évoquer certaines idées auxquelles je croyais être insensible m'anéantissait. Je comprenais alors immédiatement que ce qui me semblait bénin avait été trés marquant. Bizarre comme la pensée peut minimiser certaines choses, se les cacher, les amoindrir ou au contraire les amplifier.

Avec ce journal en ligne je franchis une nouvelle étape. A la fois journal intime et analyse thérapique. Le fait que j'écrive seul mais que vous me lisiez combine les deux.

Au départ je pensais garder un ton assez détaché, celui d'un observateur des relations internautiques. Mais je constate qu'il s'oriente fortement vers le coté psychanalytique ( à la "sauvage" puisque je n'en connais pas les fondements). C'est sans doute ce que je recherchais en tentant l'aventure, même si je ne le savais pas encore.

Tous les journaux n'ont pas ce coté introspectif, mais je dois dire que le déclic s'est fait en lisant celui d'une diariste à peine plus jeune que moi (l'Incrédule). J'y ai trouvé beaucoup de sincérité vis à vis d'elle même et de ses lecteurs. Je crois que c'est ça qui m'a montré la voie.

 

Voici un extrait d'un passage qui m'a particulièrement plu (début octobre 99):

Je suis maintenant devenue effrontément désinvolte avec mes confidences. Quel contraste! Et quel soulagement!

Avant, je croyais qu'en en parlant de mes problèmes, j'allais dévoiler mes vulnérabilités... montrer mes faiblesses... et oui, je pense même que j'avais honte. Pourtant... pourtant! n'est-ce pas justement faire preuve d'une sorte de force que d'être transparent? Je dirais même que cette transparence me rend plus forte. Je ne camoufle plus, j'expose. Je ne refoule plus, je mets à jour. Je n'enfouis plus, je mets à vif.

C'est devenu ma libération.

 

Je ne peux que reprendre ses mots qui décrivent si bien ce que je ressens...

Bon, le fait d'aller chercher ce passage sur son site m'a quelque peu coupé les idées. Pas grave, j'avais dit l'essentiel.

En étant connécte, je suis allé vérifier ma boite "spécial journal". J'ai reçu un courrier qui m'a vraiment touché. Je ne citerais pas l'auteure (on dit comme ça au féminin?), mais elle se reconnaîtra. Elle me dit que mes écrits sont proches de ses pensées et qu'ils l'aident à s'engager sur "des sentiers de réflexion qu'(elle) n'aurait sans doute pas su emprunter". Quel compliment pour moi!!! Vraiment un grand plaisir!

Je ne vais pas incrire ici chaque mail élogieux ( je vais encore rougir) que je reçois, mais bon... celui-ci, j'avais envie de le signaler. Il ne faut pas que je le fasse trop, sinon je vais faire des jaloux... Et puis je ne suis pas là pour me mettre en avant. Hmmm! paradoxal ce que j'écris là! Ce journal ne me met-il pas en avant? Non, je veux dire que je ne suis pas là pour me montrer comme quelqu'un de... "bien".

Quoique justement c'est ce que j'aimerai être...

Ouh la la... questionnements sans fin!

Bref, généralement les mails restent coté "privé".

 

Voila... on restera court ce soir!

 


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30 août 2000

 

Hier, je n'ai pas écrit. Je n'étais pas là dans la soirée, mon heure "favorite". J'ai bien pensé à écrire, mais il fallait que je travaille aussi. Alors j'ai "laissé tomber" mes lecteurs...
Je ne dois pas m'astreindre à écrire par fidélité à mes lecteurs. De toute façon il arrivera forcément des moments pendant lesquels je ne pourrais pas écrire.
Ce n'est pas que je risque de me forcer, puisque les mots et les idées sont là. Mais je dois garder une écriture libre de toute contrainte. Ce journal reste avant tout un moyen d'expression. Il ne doit pas devenir une sorte de chronique intimiste vis à vis de laquelle je ressentirais un "devoir". C'est hélas dans ma nature... La peur de décevoir sans doute?
 
***
 
Il est des sujets que j'aurais tendance à vouloir évoquer ici. Mais je crains qu'ils puissent compromettre l'anonymat auquel je tiens. ¨Trés peu de chances, à l'évidence, mais le milieu des diaristes est restreint. J'existe d'un coté et de l'autre de l'écran...
Donc... je m'abstiens.
 

(Vous voilà bien avancés!!!)

 

***

 
Ben... finalement il est tard et je n'ai pas d'inspiration. Désolé...
 
En fait, c'est ce que je viens d'évoquer plus haut (en disant que je n'en parlerais pas!) qui a pompé mon inspiration. Il s'agissait aussi d'un travail d'écriture qui m'a demandé pas mal de temps, du coup je me suis mis tard à ce journal... et voilà le résultat.
 
Et puis je sais que je dois répondre à des mails, alors ça me bouscule un peu. Ah, la dure vie de diariste en ligne!
 
Question de temps, je pense. J'ai eu tendance à en consacrer beaucoup en ce moment. Je ne peux quand même pas passer ma vie sur internet!

 

Dernière minute 30 Août 2000

 

En envoyant cette page, j'ai reçu un courrier. Exceptionellement je rectifie donc mon entrée du jour.

Voila ce qui apparait aujourd'hui sur Francité: 

Idéal et Réalité

http://www.multimania.com/diariste/

Les journaux intimes sont nombreux sur le net mais celui-ci possède quelque chose de particulier. En effet, son auteur s'interroge sur les nouvelles formes de relation qui se développent sur le net ("Chat", forum, journal intime et e-mail). Tout ceux qui s'intéressent aux relations virtuelles qui se nouent sur Internet seront intéressés par Idéal et Réalité.

et dans ma boite:

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Bonjour,

Francité franchi un nouveau pas et offre maintenant des Sites du Jour!

La chronique d'aujourd'hui 30 août concerne les Journaux intimes sur le web et votre site a été sélectionné pour son excellence.

Nous attachons à ce message un logo que vous pouvez afficher sur votre page.

Félicitations!

Chantal Roy pour Francité

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Ben je sais pas ce que ça vous fait, mais moi je suis bien content!!!

"Votre site a été séléctionné pour son excellence" Whaouuuu! ça fait plaisir alors que je n'écris que depuis deux mois.

Bon, je ne vais pas faire de l'autosatisfaction, mais quand même... ça fait du bien à mon égo.

Je précise aussi que ce n'était pas le seul site de diariste présenté, et que la CEV, et le "Cercle des jours écrits et imagés" (qui rassemblent la plupart des journaux) en faisaient partie.

 

Du coup, mon baratin du jour me semble bien plat et sans grand interêt... mais je ne vais pas tricher. Je laisse comme c'est.

  


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31 août 2000

Modestie

 

Mini évènement à la suite de cette "récompense" que j'ai eue pour mon site. Un peu prétentieusement, et profitant du fait que le site de la CEV en avait aussi reçue, j'ai signalé sur le forum ma satisfaction.

Pas trés longuement, juste parce que j'étais content. Peut-être aussi une envie de me faire un peu de pub?

Bref, j'ai hésité mais je l'ai fait. C'est tellement rare que je sois content de moi, et encore plus que je le dise...

Il n'a fallu qu'une seule réaction m'appellant à un peu de modestie (du moins l'ai-je perçu de cette façon) pour que je regrette ce message prétentieux. Qu'avais-je besoin de le signaler? Mes lecteurs l'auraient bien vu. Quand aux autres, il s'en moquent un peu.

Quoique moi, je sais que je serais allé visiter un site si j'avais vu qu'il avait été récompensé. Ne serait-ce que pour savoir s'il le méritait...

J'aurais aussi pu passer cet "honneur" totalement sous silence, et ne pas afficher le logo. Mais ceci est un journal intime. Et mon intimité c'est aussi de parler de ce qui me touche. Même si ça n'a aucun rapport avec les sujets que je poursuis depuis un moment.

J'ai été content, même fier (sans me prendre la tête pour autant!!!) et j'ai eu envie de partager ça avec mes lecteurs. Qui eux mêmes ne sont sans doute pas insensibles au fait que le journal qu'ils lisent à été distingué.

Le logo que j'arbore fièrement sur ma page d'accueil ne restera pas trés longtemps. Cette distinction ne concernait que "les sites du jour". Je ne vais pas la garder comme une médaille pendant toute la durée de ce journal. Il n'en restera une trace qu'à la date d'hier.

Bon, pour tout vous dire, mon site à reçu 49 visiteurs hier. Vous voyez, pas de quoi pavoiser! Les derniers jours, c'était de l'ordre de 10 visiteurs. Aurais-je gagné des nouveaux lecteurs? L'avenir le dira. C'est curieux d'ailleurs ces fluctuations de nombre de visiteurs quotidiens... parfois 10, parfois 20, ou plus. Je ne sais pas à quoi ça tient.

 

Comme je l'ai précisé sur le forum de la CEV (je sais qu'une bonne part de mes lecteurs le lisent), je ne me sens jamais "meilleur" que les autres. Que ce soit pour les journaux en ligne ou pour quoi que ce soit. Parfois je constate que je fais partie de ceux qui sont appréciés par d'autres, selon les critères qui ont de la valeur à leurs yeux. Par exemple, au niveau présentation des mes pages... je suis certain de ne pas être en tête! Au niveau descriptif de mes journées, c'est pas mieux.

Sans doute qu'en ce qui concerne l'introspection, ça va mieux. Mais je ne cherche pas vraiment à savoir en quoi je pourrais être "plutôt bon". Ce sujet d'une "qualité des journaux" a été souvent débattu et les avis sont assez tranchés.

Pour les sujets qui m'intéressent, j'aimerai "simplement" (?) faire partie de "ceux qui comptent". C'est déjà, je crois, une ambition très suffisante! C'est ce qu'a distingué Francité, il me semble. Je n'en demande pas plus.

Et s'il devait advenir (n'y voyez pas de prétention: je réfléchis seulement par écrit) que mon site acquière une certaine notoriété dans le mileu diariste, voire une certaine "célébrité" dans ce microcosme, je me demande si cela me plairait. Satisfaction de voir mes idées appréciées et reconnues, assurément. Mais crainte de ne pas être à la hauteur des attentes de mon lectorat. Peur de lasser, de me répeter, de dire des bétises. Déjà que je ressens ça maintenant...

Et puis crainte de diffuser trop largement mes pensées, l'intime garde un coté secret. L'intimité publique doit rester confidentielle.

Intimité publique... j'aime bien ces mots.

***

 

Tout ça me rappelle quelque chose. Il m'est arrivé, comme tout le monde, de recevoir des marques de gratification. La dernière m'a été remise pour ma profession, parce qu'un jour j'ai été, selon les crières retenus, le "meilleur".

Comme hier, j'ai été trés étonné de cette reconnaissance, autant que fier. Mais j'étais aussi géné vis à vis de mes collègues. La plupart n'étaient pas moins méritants que moi. J'avais peur d'usurper un titre. Comme si je ne le méritais pas.

Je suis incapable d'être objectif avec moi-même, voyant toujours le défaut qui ne va pas. Il me semble que je ne pourrais être méritant que lorsque je serais, ou mon travail sera, parfait. Tout en sachant que la perfection ne s'atteint pas...

Ce jour là... en rentrant chez moi, j'étais triste. Je ne comprenais pas pourquoi. Finalement je me suis rendu compte que... aucune récompense ne m'apporterait jamais toute satisfaction. Parce que les seules personnes dont j'attendais de la reconnaissance ne me l'apporteront jamais.

J'étais triste parce que... ne riez pas, c'est pas drôle... parce que... Laura n'était pas là pour le voir! Vous voyez que ma quête est insensée. Jamais je n'ai eu sa reconnaissance, et jamais je ne l'aurais. Bon, maintenant, je ne crois plus que je ressentirais cette impression. Laura ne fait plus partie de moi.

Reste que cette peur de n'être "pas assez" me poursuit toujours. Un autre acteur de ma vie, et non des moindres, en est à l'origine: mon père.

Hum! je ne vais pas aborder ce problème maintenant... c'est un autre sujet.

Ce que je crois savoir, c'est que mes doutes permanents viennent de ces deux personnes à qui je n'ai pas su plaire. Voila pourquoi je ne serais jamais rassuré à ce sujet, et que je douterais de moi encore longtemps. C'est un travail sur moi que j'ai comencé il y a quelques années, et je sais que je n'en suis pas au bout.

Pas grave... maintenant que j'ai compris d'où ça venait, le processus de correction s'est mis en place. Ce n'est plus qu'une question de temps, et de travail continu pour modifier les réflexes qui sont en place depuis si longtemps.

 

Les plus jeunes qui me lisent seront peut-être surpris qu'on puisse encore, à mi-vie, être si dépendant de son enfance... Moi-même je pensais en être sorti à vingt ans!!

 ***

 

Bon, mon "test" pour savoir si mes lecteurs me demandaient mes écrits a duré une semaine. Il est concluant. Pas dans le sens que je croyais, mais concluant quand même. Je ne mettrais pas mon "Analyse" en ligne (sauf si un jour le cumul atteint les 10 personnes).

Mais je ne négligerai pas les deux qui m'en ont fait la demande... 


A ce jour, 2 personnes ont demandé l'analyse de 20 ans d'écriture sur mon journal papier. Encore 8 pour que je la mette en ligne (voir le 24/08). Cliquer ici pour la demande par mail.

L e comptage continue, et les chiffres seront mis à jour ici, le cas échéant.


 

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