Mois de juillet 2001


Selon la date, la longueur du texte vous permet de lire cette page en étant déconnecté. Ce procédé à été préféré à une page pour chaque jour.


Dimanche 1er juillet

Honnêteté, naïveté, sincérité...

 

J'étais hier à une fête familiale pour les 80 ans d'un de mes oncles. Ce dernier nous raconta quelques anecdotes de son enfance, dont l'une me fit comprendre bien des choses sur l'héritage éducationnel.

Il s'agissait d'une partie de pêche qui se passait dans les années 30 (ça ne nous rajeunit pas...), avec le grand-père de cet oncle, donc mon arrière grand-père. Le hasard avait fait que ce jour là, deux "képis" (gendarmes) étaient passés là au moment du relevage des écrevisses. Les pêcheurs avaient discuté un moment avec eux, persuadés d'être dans leur bon droit. Les gendarmes vérifièrent si les règles avaient bien été suivies et là... surprise, le grand-père s'était trompé!

Malgré la courtoisie de la conversation, les deux gendarmes se dirent contraints de verbaliser le grand-père. Celui-ci, stupéfait de se trouver dans le camp des "contrevenants à la loi" s'irrita quelque peu et essaya de négocier sa bonne foi. Inflexibles, les gendarmes refusèrent... et le grand-père dut relacher sa pêche.

Pour lui, se sentir ainsi suspecté de malhonnnêté, avait de quoi le mettre très en colère. Sans doute plus contre lui-même que contre les gendarmes.

Je comprends ainsi mieux pourquoi mon père a toujours été d'une honnêteté scrupuleuse, et comment toute ma famille à baigné dans cet esprit de loyauté. Il n'est donc pas étonnant que j'ai parfois bien des difficultés à comprendre certains comportements.

Eduqué avec comme base la stricte observation des lois, l'honnêteté intellectuelle établie comme vertu, le respect de la valeur de la parole ou du secret, l'établissement de relations de confiance... je ne peux que me trouver en décalage profond avec ceux qui ont une méfiance systématique erigée comme principe, ainsi que la crainte de "se faire avoir" par quiconque.

Si j'ai si mal réagi sur ce forum où mon honnêteté intellectuelle était mise en doute, si je suis si profondément atteint lorsque on ne me fait pas confiance (Laura), je comprends maintenant que tout le monde n'a pas été éduqué avec les mêmes "valeurs".

Je suis toujours très surpris du nombre de personnes qui ont l'impression d'être manipulées par "la société", traquées par les fisc, haïs par les gendarmes, exploitées par leur employeur...

Je me sais naïf, voyant le monde plutôt en "blanc" (je parle des mentalités, pas des conditions économiques). Même si je sais qu'il y a aussi du "noir", je le considère comme une anomalie, une exception.

D'autres gens semblent voir le monde plutôt en "noir" et considèrent les bons cotés de l'humain comme l'exception.

En fait, je suppose que c'est plutôt le gris qui est la réalité...

Tant pis, je préfère ma naïveté. Je crois que ça me permet de vivre bien plus heureux comme ça. Le bonheur fait souvent partie de mon quotidien. Globalement, je suis heureux.

Et en disant ça j'ai bien conscience de l'extraordinaire chance que j'ai de vivre dans un des pays les plus enviables de la planète, d'être issu d'une catégorie sociale favorisée, d'avoir bénéficié d'une éducation saine, de l'amour de mes parents, d'avoir été éveillé au monde, que l'on m'ait appris à être curieux, à me poser des questions...

Vraiment, je n'ai à me plaindre de rien!

D'avoir eu tant de chances fait-il que je sois un peu incompris parfois?

Ma façon de voir le monde est-elle faussée?

Avoir un a priori plutôt favorable sur le bon coté de l'humain est-il une erreur?

 

Parce que d'un autre coté... je me sais assez intolérant avec les intolérants de tout poil.

Et précisément ceux qui voient tout en noir, pour qui 'l"autre" est toujours une menace potentielle. L'autre pouvant être l'étranger, comme le sexe opposé ou le parti politique adverse. L'"autre" étant aussi les institutions, en opposition avec les citoyens, l'employeur censé exploiter ses salariés, ou les salariés censés ne pas travailler assez...

On peut multiplier à l'infini les exemples de méfiance à priori contre l'"autre".

Cette intolérance est partout, et va bien au dela de l'évident racisme, ou xénophobie, auxquels on pense spontanément.

Et moi même, évidemment, ait souvent aussi des tendances à l'intolérance... contre lesquelles j'essaie de lutter.

La grande copine de l'intolérance, c'est la généralisation. Parce que, pris dans le détail, tout le monde connaît un exemple de l'"autre" qui, justement, "n'est pas comme les autres". Curieux hasard qui fait que celui que l'on connaît semble une exception parmi le groupe auquel on l'assimile.

Le raciste qui est copain avec Mohammed, "parce que lui il n'est pas pareil"

L'anti-flic qui à un copain "qui n'est pas comme les autres flics"

L'anti-religion qui fréquente un catholique convaincu "qui ne suit pas bêtement les principes idiots".

Le citadin prétentieux qui se moque de ces "gros cons de paysans", mais s'étonne du bon sens de celui qu'il rencontre au creux d'un chemin pendant ses vacances.

L'anti-fonctionnaire qui défend son copain prof "qui se donne vraiment à fond dans son travail", ou admire la gentilesse de l'infirmière "tellement dévouée" qui s'occupe de lui à l'hôpital.

L'anti-américains "bouffeurs-de-hamburger-et-pour-la-peine-de-mort", qui échange avec un humaniste d'outre atlantique, amateur de cuisine française.

La liste pourrait être interminable...

 

Je rejette les généralisations, je crains l'intolérance... et je les croise sans cesse. En particuliers sur ces forums que je fréquente. Mes lectrices qui participent au forum auquel je fais allusion reconnaîtront aisément mes propos... souvent largement incompris et même violemment rejetés (parce qu'incompris). Et comme par hasard, celles avec qui j'ai sympathisé n'ont jamais fait preuve d'intolérance...

Vous saurez donc ce qui attire ma sympathie :o)

 

Et j'espère que mes propos du jour ne seront pas mal intérprétés par mes lecteurs de ce journal! On me qualifie parfois de moralisateur...

Peut-être... !??

_________

Vous aurez remarqué que je mélange souvent un peu tout, préférant laisser mon inspiration guider mes mots. Je pourrai, certes, construire un argumentaire, développer, ordonner mes idées... Mais ce n'est qu'un journal, donc des impressions livrées instantanément, suivant les réflexions en cours, résultat des cheminements inconscients de ma pensée dans les jours ou semaines qui précèdent.

J'aimerai être plus rigoureux, mais ce sera peut-être pour plus tard...

 

 


Jeudi 5 juillet 2001

 

J'ai fait un rêve bizarre cette nuit, et qui m'a laissé une sensation désagréable au réveil.

La partie significative du songe se déroulait dans ce qu'on pourrait appeler une "maison de plaisirs". J'arrivais dans une pièce, après un long parcours durant lequel je devais montrer "patte blanche" et qui semblait d'accès réservé. La pièce était luxueusement décorée et plusieurs femmes étaient là, pour "donner du plaisir" aux hommes qui passaient. J'observais ça d'un oeil méfiant, ne me sentant pas du tout concerné par ce qui se passait. Une femme, puis une autre me proposèrent leurs "services", que je refusai. Finalement, j'allais près de l'une d'elle qui se trouvait à l'écart, l'air un peu absent. Je lui dis quelques mots, parce que je sentais qu'elle avait un esprit réfléchi alors que les autres étaient là juste pour faire leur job. A un moment donné, elle me regarda et je vis ses yeux, absolument sublimes, bien que pas de la couleur qui ait ma préférence.

Peu de temps après, je regardais à nouveau la pièce et je vis des hommes, fort occupés à se faire faire toutes sortes de gâteries par des femmes qui semblaient disponibles pour tous fantasmes. Je savais que, ayant été admis dans cette pièce, j'avais "droit" à tout ce qui m'aurait fait plaisir.

Je n'en fis rien, pas du tout intéressé par cette sexualité dénuée de toute trace de sentiment.

Le lendemain matin, je partis, laissant de l'argent pour payer le service rendu... même si je n'avais profité de rien. J'avais juste vu à quoi pouvait ressembler ce genre d'établissement.

 

Un peu plus tard dans mon rêve, je revenais sur place et tout avait disparu. La maison était totalement vide, comme si tout avait été déménagé et plus aucune trace n'existait pour corroborer ce que j'avais vu. C'était comme si j'avais rêvé...

 

Bon, l'analyse de ce rêve n'est pas trop compliquée à faire, d'autant plus que la veille au soir, j'avais commencé un long mail expliquant mon attirance pour la séduction et les limites auxquelles mon statut d'homme marié me contraignaient.

 

Ce rêve, je l'ai ressenti comme une sorte de cauchemar. J'avais l'impression de me rendre compte que je serais incapable de réaliser mes fantasmes, totalement bloqué par ma morale et la fidélité, au sens ou l'entend la société. Comme si cette attirance que j'ai pour la séduction n'était qu'une impasse.

 

* * *

 

J'ai évoqué avec Charlotte ce rêve, assez brièvement. Nous en sommes arrivés à cette idée de séduction hors-couple que nous évoquons de temps en temps. Charlotte m'a encore surpris en disant que j'anticipais beaucoup trop tout ce qui pouvait arriver.

Il est vrai que, lorsque je sens poindre une once de séduction, je suis à la fois très tenté de suivre mes envies... et très réfléchi en même temps, envisageant tout de suite les implications possibles, y compris les plus lointaines... et les plus aléatoires. Ce qui fait que je freine dès que je sens que quelque chose pourrait s'emballer. C'est frustrant.

 

J'ai quand même été surpris que Charlotte ne soit pas plus craintive de ce vers quoi je pouvais aller. Elle se dit, sans doute, que je suis loin de me laisser aller et qu'elle ne craint donc rien. En fait, je n'ose pas toujours en parler clairement avec elle, craignant qu'elle comprenne trop bien mon désir d'aller voir ailleurs.

Pourtant elle semblait très bien comprendre ce à quoi je faisais allusion. J'avais presque l'impression qu'elle m'encourageait à aller au delà!

Un jour, elle m'a dit que se savoir son mari un peu entreprenant n'était pas nécessairement déplaisant pour elle, bien au contraire. Et ce matin, elle m'a clairement dit qu'elle refuserait une relation extra-conjugale durable ("je ne voudrais pas que tu aies une amante dans une relation qui dure"), laissant entendre que des incartades de passage ne poseraient pas vraiment de problème...

 

Etonnant, non?

 

J'avoue que je n'ai pas osé approfondir le sujet...

 

Parce que ma culpabilité n'est jamais très loin. Par exemple, il y a quelques temps, durant mes petites vacances avec elle, alors que j'évoquais de façon anecdotique Inès, elle me dit "tu l'as embrassée". J'ai pris ça pour une question, alors qu'en fait elle pensait que c'est ce que j'allais lui avouer. Quoiqu'il en soit, je lui ai répété que je ne voulais répondre à aucune de ses questions, pour qu'elle ne soit pas tentée d'aller plus loin dans son investigation. Mais ce que je n'avais pas pensé, c'est qu'en l'entendant me dire ça avec un tel aplomb et aussi clairement... j'ai piqué un fard monumental. Des années que ça ne m'était pas arrivé!

Inutile de dire qu'elle l'a immédiatement vu, avant même que je m'en aperçoive...

 

J'étais assez gêné, mais elle n'a pas semblé l'être. Et la conversation s'est poursuivie comme si rien de grave n'avait été dit. Elle ne m'en a plus parlé et n'a pas parue affectée le moins du monde.

 

J'en ai quand même été assez surpris. Ne connaîtrais-je pas vraiment ma femme après tant d'année vécues à ses cotés?

 


Samedi 7 juillet

Tentative (succincte) de bilan d'un an de journal en ligne

 

Voila. Je termine un an d'écriture de ce journal...

Demain ce sera "l'anniversaire", qui sera fêté avec des extraits des plus beaux morceaux de vos messages...

Mais il est temps de faire le bilan de cette année d'écriture.

Effet du hasard (?), j'ai reçu aujourd'hui un très long mail d'une fidèle lectrice qui pourrait être en quelque sorte ce bilan. Il y a toujours quelque chose d'étonnant dans la lucidité que les autres ont parfois sur soi...

A distance, des gens semblent me connaitre mieux que moi-même. Comme si j'étais transparent à leurs yeux et opaque aux miens. Alors je profite de ce qu'ils me disent pour avoir un accès à ces parties sombres... qui finalement me deviennent vite accessibles. Un peu comme si tout était prêt pour que j'y parvienne, mais qu'il ne me manquait plus qu'un code d'accès.

 

En relisant tous ces beaux messages reçus, je me suis rendu compte que plusieurs thèmes étaient récurrents. Je les marque en rouge et vous saurez ce qu'en ont dit mes correspondants demain.

Depuis le départ, la séduction fait partie de mes questionnements, ainsi que la "virtualité" au sens large des relations sur internet.

Le thème de la séduction reste au centre de mes préoccupations. C'est une vision une peu faussée parce que ce journal est né du besoin d'explorer un vaste territoire quasiment vierge. Il est probable que dans quelques années je serai beaucoup moins avide de ce sujet, l'ayant suffisamment arpenté pour avoir émoussé la curiosité actuelle...

Quoi qu'il en soit, j'ai déjà beaucoup avancé depuis un an. Je ne m'"enflamme" plus aussi vite dès que je ressens une oreille attentive et je commence à prendre un peu plus d'objectivité dans la vie réelle pour sentir une certaine assurance vis à vis de mes potentialités de séduction. Ca ne veut évidemment pas dire que je cherche à séduire, mais que je sais que ce n'est pas hors de portée. Et je crois que c'est déjà beaucoup...

Par contre, je suis toujours en recherche en ce qui concerne l'intimité hors couple, ses éventuelles possibilités et limites. Sexualité et/ou sensualité. Ce qui va au delà de l'amitié "simple", quoi...

 

Ce qui est apparu au fur et à mesure de la durée du journal, ce sont ces relations d'amitié dont je ne soupçonnais pas qu'elles puissent exister à distance. Ce fut la grande surprise et, je dirais, la plus belle.

Je parle souvent d'amitiés... m'empressant d'ajouter le mot "virtuel", ou au contraire m'efforçant de le faire disparaître. Je ne sais toujours pas exactement de quoi il s'agit, parce que l'amitié est quelque chose qui m'était inconnu (et que j'imagine plus "réel", dans le sens physique de la relation) et que j'ignore encore la durée de ces relations. Pourtant, il semble que des gens connaissent de genre d'amitiés depuis plusieurs années. Mais qu'en est-il si le journal, lien actuel, cesse un jour?

Au début de ces relations, je les pensais vouées à une existence relativement brève. Au contraire, je constate qu'elles s'installent, deviennent plus détendues, sans attente particulière de ma part parce que la confiance s'est établie et qu'aucune urgence ni inquiétude n'existe (lors de l'envoi d'un message par exemple). Et de plus en plus j'envisage qu'un jour je puisse rencontrer ces personnes avec qui j'ai des échanges approfondis.

Il s'agit essentiellement de femmes, mais j'ai maintenant totalement dissocié de qui aurait pu ressembler à un jeu de séduction et ce qui tenait du plaisir de partager des idées. Bien sûr, le fait de la différence de sexe ajoute un "petit plus", mais sans entrer dans un jeu de séduction.

J'ai donc appris à dissocier amitié, amour et séduction, ce qui n'était pas du tout clair au départ de mes relations virtuelles.

 

Très vite est apparu un questionnement sur le style de mon journal, qui m'a tenaillé pendant presque un an. Je crois que maintenant j'ai fini par accepter... que mes lecteurs m'acceptaient tel que j'étais.

Je me souviens de mes hésitations avant de demander à entrer dans la communauté des diaristes en ligne. J'avais peur de ne pas être à la hauteur. Lorsque j'ai franchi le pas, je me suis immédiatement comparé aux autres, me posant des questions sur ce qu'il était "bien" ou "pas bien" de faire. Peu à peu j'ai su avancer sans trop regarder les autres (de toute façon, je me suis toujours efforcé de ne pas copier telle ou telle particularité). Je voulais rester "original" (ou "originel") en restant moi-même.

Les doutes m'ont longtemps travaillé, puisque je me référais sans cesse au "meilleurs" journaux, ceux qui me semblaient les plus riches, les plus aboutis, les plus réfléchis... mais pas forcément les plus profonds.

Peu à peu j'ai choisi mes lectures, tout seul, sans me fier aux liens de copinage qui existaient sur certains sites "remuants" (par la personnalité de leurs auteurs qui s'exprimaient beaucoup sur le forum de la CEV). Je me souviens que je me référais souvent à la CEV alors que je la considère désormais comme un outil très important, mais pas comme une sorte de référence qui serait donnée par les personnes qui participent le plus à son existence.

Il m'a fallu quelques crises de doute, et les messages encourageants de lecteurs ou co-diaristes pour que je trouve peu à peu ce qui faisait la particularité de mon journal et qui plaisait: son authenticité et sa sincérité.

Ce journal en ligne étant la suite de mon journal papier, il en avait repris le ton auto-analytique. Je crois savoir que c'était même le but inavoué: me montrer tel que je suis.

Là aussi, dès les premiers jours est apparue cette tendance à l'auto-analyse. Je tentais de la réfréner un peu, craignant de devenir trop transparent, redoutant d'être découvert par des proches. J'avais peur aussi qu'on se moque de moi et de mes idées farfelues. Raconter mon histoire avec Laura faisait partie de ce que j'avais besoin de "lâcher" en public. Il me fallait savoir si j'avais été ridicule ou non. En fait, une fois le texte mis en ligne, c'était comme s'il ne m'appartenait plus et cela à contribué à me détacher de ce fort pesant passé. Aucune réaction négative n'a contrarié ce détachement.

Vous avez suivi mon exploration intérieure, mes avancées, mes reculades, mes peurs, mes hontes. Et jamais personne ne s'est moqué de moi. Bien au contraire, j'ai souvent ressenti une compassion dans vos messages lorsque j'avais écrit des entrés un peu "fortes". Et vous m'avez donc aidé, par votre soutien moral, à poursuivre l'exploration.

Je me connais beaucoup mieux maintenant... et je crois que c'est grâce à vous. Seul, je n'aurais pas pu aller aussi loin, aussi vite. Il m'aurait fallu des années pour découvrir certaines évidences d'aujourd'hui. Bon, cette "vitesse" à parfois été source de fatigue émotionnelle. Je sais que depuis un an je vis intensément, plus que je ne l'ai jamais fait. Sans doute je brûle une certaine énergie de vie et ce rythme ne pourra pas être soutenu éternellement... mais pour le moment, j'ai envie de rattraper le temps perdu, ces années de misère à douter, douter, douter de chacune de mes actions, de mes capacités, de mes pensées, de moi tout entier.

Si maintenant j'ose me regarder dans une glace, parfois même empreint d'une certaine fierté, c'est grâce à votre aide. J'existe et je sais que je vaux quelque chose. Ce que Charlotte peinait à me faire entendre, avec vos voix (écrits) réunies, vous m'avez permis d'y être perméable. Enfin!!!

Et je sais que le chemin parcouru est gagné: je ne reviendrais pas en arrière. L'assurance que j'ai commencé à prendre, je ne la perdrais plus. Le mouvement est enclenché et ne s'arrêtera plus.

Heureusement... penseront certains. A mon âge, il était temps que je prenne confiance en moi.

Dernier point, motif de satisfaction, l'envie que j'avais de communiquer mon expérience paraît avoir bien fonctionné. Je voulais faire en sorte que, à travers ce que je vivais, ceux qui y trouvent un écho puissent s'enrichir de ce que j'avais à distiller. Et c'est notamment le mode de fonctionnement de la pensée masculine qui est le plus souvent revenu dans les messages. Je dois dire que je suis assez satisfait de pouvoir donner une autre image que celle habituellement dévolue à l'homme. Je me sens à la fois plus ancré dans ce rôle masculin, puisque reconnu en tant que tel, mais aussi plus certain de ma part "féminine" que je ne savais pas bien assumer.

Je me reconnais vraiment en tant qu'homme sensible. Plus prés d'une position médiane qui fuit les extrêmes des rôles préattribués par la société. Homme, parce que sensible aux attraits féminins (séduction à fleur de peau). Homme parce qu'ayant envie de séduire. Homme aussi parce qu'animé d'un certain esprit combattif lors de mes joutes sur forum. Homme parce que physiquement j'assume de plus en plus mon corps de bel éphèbe... (hum, j'exagère peut-être là...). Homme parce que sexuellement, hormonalement homme, mais pas trop comportementalement.

Et ma part de "féminité", comportementale cette fois ("sensibilité", émotivité, sentimentalisme,...) ne me fait aucunement douter de ma virilité. J'ai réussi à distinguer ce qui tenait du comportement, et seulement de ça.

 

Bon, alors si après ça, il y a encore des gens pour penser que les journaux en ligne correspondent à un mal-être de la société, à un exhibitionnisme/voyeurisme pour personnes qui s'intéressent au "rien" et à la banalité de la vie des autres...

... et bien je bouffe mon clavier!!!

 

La suite demain... (et ce sera long!)

 


 

Suite du mois (journal nouvelle version)

Début du journal